LA VIE ÉTERNELLE

LA VIE ÉTERNELLE

Cette promesse a été considérée par l’idéologie matérialiste comme l’indice le plus emblématique du caractère « humain trop humain » du christianisme et, plus globalement, de toutes les religions intégrant cette « folie ». Ainsi, l’Homme, désespérant de son statut de mortel, aurait tout simplement projeté ses fantasmes dans des doctrines apaisantes et le succès du christianisme, « cette secte qui a réussi », lui serait principalement due.

Les matérialistes souligneront qu’à travers les âges, des « sagesses » se sont essayées à rassurer l’homme devant cette angoisse :

Épicure (341-270 av. J. -C.) écrivait par exemple que « tout ce qui est bon ou mauvais est sensation, or la mort est absence de sensations ».

Les Stoïciens arguaient quant à eux que la mort ne dépendant pas de nous, elle ne doit pas nous effrayer.

Ces philosophies ne remettaient donc pas en cause la réalité de la mort mais cherchaient à s'attaquer à la façon pusillanime dont nous l’abordons.

Les matérialistes s’appuieront sur des arguments que nous avons déjà, dans la grande majorité des cas, réfutés de manière démontrée :

- L’idée que les neurosciences prouvent que la matière pense et que la notion d’âme est un mythe préscientifique. Ainsi, la mort du corps impliquerait l’impossibilité de la résurrection ;

- L’idée que cette promesse serait trop belle pour être vraie, la résurrection serait une confusion de nos désirs avec la réalité. Nous conviendrons que cet argument ne prouve absolument rien ;

- L’idée, comme l’écrivait Wittgenstein (1889-1951), que la résurrection dans un autre monde est tout aussi mystérieuse que la vie que nous menons sur Terre : où ressusciterait-on ? Comment pourrions-nous vivre éternellement dans un monde parfait sans éprouver la moindre lassitude ? Ainsi, la vie après la mort serait remplie de tant d’énigmes qu’il faudrait conclure qu’elle ne peut exister ;

- Pour Freud (1856-1939), « la religion est la névrose obsessionnelle de l’Humanité » : les grands dogmes monothéistes sont la réalisation purement imaginaire des aspirations les plus archaïques de l’enfance : ne pas mourir, ne pas être exposé à la solitude, ne pas être abandonné par ses parents, être aimé quoi que nous fassions. L’angoisse en face des dangers de la vie s’apaise à la pensée du règne bienveillant de la providence divine. La religion peut être un moyen d’éviter une névrose personnelle mais elle nous interdit d’être vraiment heureux dans la mesure où elle porte préjudice à nos efforts d’adaptation à la réalité. Elle nous conduit à l’infantilisme psychique et au délire collectif, mieux vaut avoir le courage d’affronter la réalité telle qu’elle est.

I LES PREUVES DE LA VIE ÉTERNELLE

Nous avons déjà tous les éléments pour comprendre que l’Homme est immortel.

Nous avons en effet démontré l’éternité de l’univers : cette conception implique que tout ce qui a été, tout ce qui est et tout ce qui sera, à l’échelle de notre référentiel, existe pour toujours, comme le pensait Parménide au Vᵉ siècle av. J.-C.

Nous avons également démontré l'absence d'identification entre les notions de conscience et de cerveau et, plus encore, la théorie de l'idéalisme pur, que nous avons également déjà démontré, implique que c'est la conscience, comme le pensaient notamment Berkeley (1685-1753) et Wigner (1902-1995) qui est la source ultime de la réalité et aussi, par voie de conséquence, de notre corps.

La vie éternelle se démontre de plus par la logique universelle, la coïncidence des contraires : si je meurs, je ne meurs pas; plus je vieillis, plus je rajeunis.

II COMPRENDRE LA VIE ÉTERNELLE

A) OÙ RESSUSCITE-T-ON ?

Le Fils nous aide pourtant à comprendre la notion de vie éternelle et offre une réponse très claire aux croyances erronées de ses apôtres qui pensent la vie éternelle comme une vie sans limite de durée après la mort : « vous êtes en train, « ici-bas », de vivre votre vie éternelle ».

Exister consiste à tourner autour d’un cercle, et ce, éternellement. Nous avons ainsi plusieurs existences simultanées dans l'Histoire et du point de vue de notre référentiel, vivre consiste à passer d’états de conscience en états de conscience tout en gardant le même sentiment d’être soi : si Pierre peut devenir quelqu’un d’autre qu’il est, il ne peut devenir quelqu’un d’autre qu’il est. Il s’ensuit que, rappelons-le, notre passé est aussi notre avenir.

B) QUAND ET COMMENT RESSUSCITE-T-ON ?

Si je ressuscite tout de suite, je ne ressuscite pas tout de suite : la mort équivaut à un sommeil profond dans lequel j’ai perdu conscience du temps. Ainsi, si je meurs par exemple en l’an 2000 et ressuscite en l’an 3000, il s’est passé 1000 années pour les historiens mais une infinitésimale période de temps pour moi.

C) LE PARADOXE DE LA PREMIÈRE VIE

Si j’ai plusieurs vies qui se succèdent, quelle est ma première vie ?

La notion de première vie renvoie au raisonnement d’Aristote (384 - 322 av. J.) sur la remontée du temps en cascade : or, nous avons montré que le temps, à l’échelle de l’Univers, n’existait pas.

Ainsi, il est très facile de comprendre qu’à l’échelle de l’Univers, je n’ai pas de première vie ou de dernière vie. Toutes mes vies, tous les moments qui la composent existent simultanément. Ainsi, à chaque instant qui passe, du point de vue de mon référentiel, je suis également au début, au milieu et à la fin de ma vie. Mon je, tout en gardant sa conscience intime d’être soi, meurt et renaît à chaque instant, il est mort-vivant. Il y a donc aussi une infinité de « créations/ destructions » du monde : à chaque état de conscience, le monde commence et finit en même temps, que ce soit à l’échelle de l’univers ou de mon référentiel.

Pourtant, du point de vue de mon référentiel, il semble bien qu’il faille une première vie dans et par laquelle j’ai conscience.

En fait, ma mort entraîne l’effacement rétroactif de tout ce que j’ai vécu, tout se passe comme si cette vie n’avait jamais existé dans mon référentiel : cela explique le fait qu’à ma naissance j’ai oublié mes vies « antérieures », l’esprit pouvant parcourir le temps dans les deux sens. Nous relions cet anéantissement rétroactif aux expériences de certaines personnes qui, devant un grand danger, se sont vues mourir et ont témoigné avoir vu leur vie défiler en arrière en une fraction de seconde. Ainsi, quand je nais, tout se passe comme s’il s’agissait de la première vie dont j’ai conscience dans l’Histoire.

Plus encore, une fois finie la dernière vie du cycle historique, je vais revenir dans mon passé : là encore, à l’échelle de mon référentiel, tout se passe comme si ma conscience remontait le temps et que mes états de vie antérieurs étaient effacés.

Ainsi, le Je est un devenir mais il n’y a pas transfert de personnalité, de réincarnation mais évolution d’une personnalité dont certains éléments sont éternels : mon ipséité - soit ma conscience intime d'être moi - et ma conscience morale, cette connaissance intuitive du bien et du mal : si on n'a qu’une vie, on n’a pas qu’une vie. L’Homme "devient qui il est" que ce soit individuellement ou collectivement.

III LA RATIONALITÉ DE LA MORT

Si l’on commence à comprendre que le système divin est au fond l’expression du Verbe, d’une rationalité indépassable, on peut se poser la question du sens, de la finalité et de l’utilité de la mort.

En fait, la mort possède une rationalité profonde :« il faut mourir pour vivre » !

D’une part, l’Histoire et la vie éternelle ne peuvent être possibles que si, à certains moments de l’Histoire, j’ai au moins des doutes sur elle. Si je suis certain de ne jamais mourir, il est possible que je ne prenne pas ma vie au sérieux ou que je me suicide à la moindre difficulté. Or, comme l'illustre cette expression chrétienne, « il faut porter sa croix », tant il est vrai que, selon la logique dialectique, "si je n'avais jamais été malade, je ne saurais pas ce qu'est être en bonne santé", chaque étape de notre destin, à l'échelle individuelle ou collective, ne prenant son sens que par rapport au TOUT, à un sens de l'Histoire auquel nous renvoyons.

D’autre part, je ne peux apprécier une vie éternelle que si elle est séquencée. Une vie consiste à remplir des objectifs dans un temps imparti : sans séquencement, le temps et donc la vie n’ont plus de valeur. De même, quand j’ai compris beaucoup de choses, que me resterait-il à comprendre ?

La mort est donc une condition nécessaire de la vie éternelle.

La sagesse chrétienne consiste à combattre et à accepter la mort : nous sommes toujours dans une logique schizophrénique dans laquelle le médecin fait tout pour sauver son patient tout en acceptant le destin avec une forme de joie.

michel- faquourial

Propriétaire chez Mimi's club international paris new York londres los Angeles tel aviv Sydney Melbourne

1 ans

Non je crois en la résurrection de notre seigneur Jésus et je crois en la vie éternelle promise par notre seigneur Jésus Christ lors de sa résurrection à Pâques ''ce monde passera mais mes paroles ne passeront pas '' je crois en la résurrection de nos corps et en la vie éternelle dans le royaume des cieux sinon ma foi serait vaine et c'est pour cela que je suis catholique pratiquant et fier de l'être le reste n'est que bla bla et supputations si vous n'y croyez pas c'est votre problème mais nous sommes quand même près de deux milliards de chrétiens à le croire.heureusement que j'ai la foi dur comme fer

Fatimata Sow The source

En poste (secteur : Assurances)

1 ans

Oui il s’agit bien de la conscience, pour motricité, cependant il ne faut surtout pas occulter 😬, oublier le côté « franc-maçon », soit la construction déjà faite à refaire de zéro. 170 😬,courage ✌🏻☺️.

Marc REITH

Resp. Développement Commercial - ONYX Vision (Groupe Tevah Systems) Distributeur Spécialisé Courant Faible - Vidéo surveillance, Alarme, Contrôle d accès, Interphonie, VDI, Solutions Radio, IT, VMS - Etudes de Projets

1 ans

Merci Pierre Nous sommes donc raccord

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