LA VILLE INTELLIGENTE, UNE RÉVOLUTION POUR LE COMMERCE DE PROXIMITÉ ?
Des quartiers plus sûrs, des écoles de qualité, des logements plus abordables, un trafic fluide, un commerce de proximité influent : belle utopie urbaine ou révolution en marche ?
Eco-cité, smart-city, green-city, ville numérique, connected city, ville durable… les termes pour désigner ce concept encore futuriste de « ville intelligente » foisonnent et détiennent deux belles promesses : une organisation urbaine plus performante, et une administration plus efficace. Pas à pas, nous assistons déjà aux différents bouleversements que les smart-cities vont apporter à notre façon de vivre, d’orienter nos modes de vie et qui sait, de vivre tout court en agissant par des comportements intégrés, routinisés, incorporés.
A tort, beaucoup réduisent la smart city à l’innovation technologique au service d’une meilleure gestion. Les maires des grandes villes prennent peu à peu conscience qu’ils doivent développer des plates-formes d’hyper-proximité locales et des réseaux à forte utilité sociale susceptibles de faire participer les citoyens à la mise en place de la ville intelligente. « What is the city, but the people ? » William Shakespeare l’a écrit dans Coriolan en 1607. Ce « qu’est-ce que la ville sinon ses habitants ? », les villes et les politiques qui les gouvernent n’ont en effet plus d’autres choix que de s’adapter à cette nouvelle donne.
Or les progrès en la matière, à la veille des présidentielles, restent lents. Trop lents. Car ils touchent à des changements profonds, aux infrastructures même de la ville. La ville intelligente se pense et se construit à long terme et les élus, tenus par des préoccupations électorales court-termistes, n’intègrent pas forcément les enjeux de la gouvernance qu’ils vont devoir affronter.
Ils savent, bien sur, que les citoyens réagissent vite, notamment par le moyen des réseaux sociaux, mais que les institutions sont lentes et leur appareil administratif trop lourd à mobiliser pour leur répondre. Ils assument difficilement la transformation numérique de la ville car elle suppose forcément à la fois une déconcentration maximale et une gouvernance forte.
C’est un joli challenge intellectuel et une vraie volonté politique ; il demande une parfaite connaissance de l’écosystème de sa ville, une écoute permanente des demandes citoyennes, un appétit fort pour les avancées technologiques et, cerise sur le gâteau, un socle idéologique solide pour ne pas se laisser déborder par l’industriel et la technique. Un défi pas facile ! Et c’est d’ailleurs là où réside tout l’enjeu de la smart city.
Aujourd’hui nous n’avons plus d’autre choix que de s’adapter ; le numérique nous fait entrer dans une nouvelle ère qui bouleverse déjà nos modèles économiques, nos modes de vie et nos usages. C’est cet écosystème numérique qui contribue à transformer la cité en une ville astucieuse, humaine, ouverte, agile, vivante, avec pour finalité d’améliorer la qualité de vie des citoyens. Car il ouvre des possibilités et entraine le développement d’applications qui facilitent le quotidien, optimisent le temps, le budget, et au final, visent à améliorer la qualité de vie.
Et ces technologies innovantes vont vite savoir se rendre indispensables car elles vont « faciliter la ville » des habitants et faire évoluer le commerce de proximité. Certains commerces de proximité sont questionnés par la montée en puissance du e-commerce ; confrontés au défi du numérique, ils n’ont d’autre choix que de se réinventer. En offrant une source de nouveaux services, le numérique se révèle comme moteur d’une nouvelle économie de proximité, humanisée et portée par les commerces de quartier.
Chloé Le Meur