[ La ville réinventée. Demain. ]
Crédits Les Echos - projet Alphabet à Toronto

[ La ville réinventée. Demain. ]

Les élections municipales de mars 2020 en France sont saisies d’un sujet majeur : comment vivre, survivre mais surtout bien vivre dans l’environnement urbain de demain ?

Cette ville qui concentre irrémédiablement toujours plus de monde, empilent les problématiques les plus essentielles du quotidien de tout un chacun : les formes de mobilités, les espaces vitaux, l’expansion horizontale et la gestion de la verticalité, la production énergétique, l'empreinte sur la nature, et bien-sûr les conséquences socio-économiques de chacune de ces questions.

Les approches collaboratives et participatives, l’innovation, les urgences climatiques poussent à réinventer les modèles caduques d’une ville trop souvent construite de manière empirique. Architectes, urbanistes, experts en environnement, groupes distributeurs d’énergie, sociétés de transports urbains, entrepreneurs, associations sont autant d’acteurs à réunir, regrouper, confronter, challenger pour penser différemment dans l’intérêt de tous.

C’est de la responsabilité de l’édile, de donner le tempo, la vision d’une ville équilibrée et équilibrante pour ses habitants sédentaires ou éphémères. Lorsqu’on traverse le coeur d’une ville, on sent le parfum de ses ambitions urbaines , les évanescences de son architecture, la connotation de sa vision des mixités, la tendance de ses flux quotidiens, son positionnement vers la région qui l’enserre, ses contraintes historiques et son aspiration futuriste.

Certains exemples nous prouvent que l’intelligence collective va dans le sens d’un mieux-vivre adapté aux aspirations modernes et aux contraintes séculaires. Sans laisser de compromis à l’esthétique, aux tendances, et au design architectural.

L'Arbre Blanc, plus bel immeuble résidentiel du monde

A Montpellier, les folies architecturales en guise d’inspiration

L’Arbre Blanc, icône héliotrope des bords du Lez à Montpellier, tout juste désigné « plus bel immeuble résidentiel du monde » par les 95.000 votants du journal spécialisé ArchDaily, est un trait marquant du positionnement urbain voulu par l'architecte japonais Sou Fujimoto et les Français Nicolas Laisné, Manal Rachdi et Dimitri Roussel. Leur volonté : « une blancheur éclatante des pierres du sud qui s’allie à la pureté, au raffinement de la culture japonaise. L’exaltation d’une liaison harmonieuse entre l’homme et le monde, entre l’intérieur et l’extérieur, propre à la culture taoïste, qui converse avec la générosité, l’expressivité, la joie de vivre des Méditerranéens ».

L’innovation urbaine, protéiforme et sans limite.

L’innovation urbaine mondiale est récompensée chaque année par le Le Monde dans un classement d’innovations développées à l’initiative de municipalités, d’entreprises, de startups comme d’associations, d’ONG, de fondations, de groupes de citoyens selon des thèmes forts : mobilité, énergie, habitat, urbanisme et participation citoyenne.

Le renouvellement urbain dessine des programmes immobiliers qui valorisent la mixité des usages.

Les lieux de travail mixtes hyper-connectés apparaissent grâce à l'abaissement croissant des frontières entre la vie professionnelle et la vie personnelle : les salariés d'aujourd'hui et start-ups de demain s'adaptent et changent leur "Way of Work". L'innovation technologique, avec l'hyper-accessibilité des messageries et outils de communication à la portée du cadre dirigeant, du salarié ou de l'étudiant, pousse à reconsidérer la place des espaces des entrepreneurs au sein des villes. Le recours au télétravail, le développement des entreprises innovantes sont autant de raisons pour faciliter la création d'espaces partagés qui, intégrés à des programmes immobiliers mixtes, permettent un assouplissement des conditions de travail.

La nouvelle tendance du co-working au co-hobbying

Les espaces hybrides, un phénomène qui s’impose à la ville : La tendance de la mixité urbaine fait place de plus en plus au concept de l’hybridation décliné notamment dans les fonctions des espaces. Les frontières ancrées entre habitation, hôtellerie, loisirs et travail s’estompent. L'exemple du Marché du Lez à Montpellier illustre avec réussite le mélange proposant l'espace global par excellence avec brocante, petites boutiques et restos, food trucks, skate park, terrains de pétanque et DJs qui ont déjà accueilli un million de visiteurs en 2018, et beaucoup plus depuis l'ouverture des Halles gourmandes : inspiré par les "food-court" et lieux multiples du monde entier, il synthétise à merveille la volonté pratico-pragmatique des habitants d'avoir tout sous la main et tout sous la dent.

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Mutation, réversibilité, flexibilité des espaces s’imposent comme par exemple les espaces de rencontres dans les immeubles d’habitation : les promoteurs ne proposent plus seulement des espaces de co-living ou de co-working, ils imaginent désormais rassembler les usagers selon les affinités de loisirs, de cultures, de pratiques distractives.

Les tiers-lieux culturels & co-hobbying préfigurent les relations d'affinités comme principe du ciment social à venir.

L'émergence des tiers lieux culturels comme des espaces hybrides et ouverts de partage des savoirs et des cultures, où l’usager (le visiteur, le lecteur, l’étudiant, le spectateur…) est au cœur des processus d’apprentissage, de production et de diffusion des cultures et des connaissances. Les troisièmes lieux de culture se positionnent ainsi dans leur territoire comme des interfaces culturelles entre les institutions (Musées, Galeries...) et les habitants, usagers ou sphères artistiques émergentes et alternatives. Ces lieux de bouillonnement créatifs et de loisirs tels La Halle Tropisme de Montpellier, le Quai des Savoirs à Toulouse ou le MediaLab de Madrid nous disent comment favoriser une culture de l’expérimentation, de la mise en scène et de la coproduction des savoirs et des cultures.

De l'intelligence collective pour faciliter les visions

L’hybridation des lieux, l’appréhension d’un rééquilibrage des mobilités et l’adoucissement des usages militent en faveur d’une ville plus connectée, au sens digital et au sens humain. Ces enjeux sont nombre d’atouts à jouer en faveur d’une intelligence collective en amont des projets, au moment où l’on décide de l’horizon des banlieues proches, de l’aménagement d’une zone à venir, ou de la rénovation de pans entiers des anciens quartiers autrefois pensés en silo, aujourd’hui à imaginer dans une globalité certaine.

Les échéances électorales qui vont décider des têtes pensantes de nos cités sont imminentes. L'enjeu est de taille : les exigences de l’Homo Urbanus et celles de l’urgence climatique explosent les codes et les normes dans le cahier des charges des communes et des métropoles à configurer, à dessiner et à bâtir. 

La vision d’aménagement et les profondes mutations des usages urbains seront-elles servies par un engagement politique à la hauteur de ces enjeux fondamentaux ?

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Thierry MARC 🌈

DG- MEDEF HÉRAULT Montpellier Président association Les Créateurs d’Emotions Positives

4 ans

Excellent article ! Excellente vision Jean-François Sales 💡 !

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