« A la vitesse d’un cheval au galop », la marée de la Transformation Digitale
source: site web de l'Office du tourisme de La Manche

« A la vitesse d’un cheval au galop », la marée de la Transformation Digitale

Ce billet est paru initialement sur le site du magazine économique suisse Bilan.ch.

Dans les deux précédents billets, nous avons évoqué les enjeux de la transformation digitale et les différentes manières de l’aborder, quitte à en remettre en question certaines.

Avant d’en arriver aux conclusions vers lesquelles tend cette série d’articles, je vous propose une digression sur la dynamique du changement.

Car c’est bien de changement dont il s’agit quand on parle de transformation digitale.

La légende dit que la marée autour du Mont Saint-Michel monte « à la vitesse d’un cheval au galop »

Sur le plan scientifique, c’est une légende tenace... mais fausse.

Ce qui est vrai en revanche, c’est que lors de fortes marées, l’eau monte très haut et en apparence plus vite.

Restons-en sur la légende et sur l’image, car elle est belle et porteuse de sens pour le sujet qui nous occupe.

Si l’on est pris dans cette marée montante, l’eau surprend aux chevilles : pas grave, çà rafraichit.

Puis aux genoux : on peut encore courir.

Puis aux épaules : on peut encore nager.

En moins de temps qu’il n’en faut pour l’écrire, nous voilà maintenant pris jusqu'au nez.

On ne peut plus parler et encore moins écouter. Il reste juste assez d’air pour s'en sortir, mais les moyens d’actions se sont réduits comme peau de chagrin, la marge de manœuvre est limitée, voire inexistante.

Mon but ici n’est pas de faire peur. Juste rappeler que les opinions pullulent, mais les faits ont toujours raison.

Par la grâce de la croissance exponentielle combinée de l’Internet mobile et de la capacité de calcul et de stockage, la transformation digitale est une marée montante galopante.

La transformation digitale est une marée montante galopante

Comment se sort-on de ce genre de situation ?

En 3 lettres : tôt.

En observant son environnement, en particulier les signaux faibles, ces tendances encore à peine perceptibles et peut-être pas encore tout à fait confirmées, mais qui pourraient bien devenir des méga-tendances plus vite que la marée ne monte.

Le signal faible, c’est l’eau aux chevilles. La méga-tendance, c’est l’eau aux épaules.

Quand on a l’eau aux chevilles, on n’attend pas qu'il soit trop tard. On anticipe et on agit. Tout de suite. Si possible vers le chemin le plus court et à la vitesse du sens.

«Mieux vaut prendre le changement par la main avant qu’il ne nous prenne par la gorge»

disait Churchill. Cela s'applique aussi à la Transformation Digitale.

Prendre le contrôle de sa transformation digitale, plutôt que la subir, passe par l'adaptation de ses flux d'informations. A lire dans l'épisode 4 de cette série.

Et vous, qu'en pensez-vous ?

Frédéric Blanpain

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6 ans

Métaphore tout à fait pertinente et qui me parle très concrètement. Ce qui est terrible, c’est la persistance à ignorer les signaux faibles. Je crois que cela tient à un biais cognitif qui nous pousse à sous-estimer ce que l’on ne connaît pas. Pour l’anecdote, en 1996 je croisais une famille américaine qui remontait un canyon dans le parc de Zion. Le père trainait son petit garçon par la main, tenant de l’autre main un énorme caméscope sur son épaule. Je lui expliquais que l’eau de la rivière était à hauteur de cheville une heure plus tôt et que maintenant à hauteur de genoux il était raisonnable de faire demi tour. Il n’a pas cru au danger malgré mon insistance. La suite lui a donné tort. C’est terrible parfois l’aveuglement.

En effet, et tous les secteurs sont concernés par cette marée...

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Mais la photo est jolie !

Bonjour. pardonnez mon impertinance et sans doute mon ignorance.  Ecriré (je cite) :"Le signal faible, c’est l’eau aux chevilles. La méga-tendance, c’est l’eau aux épaules; Quand on a l’eau aux chevilles, on n’attend pas qu'il soit trop tard. On anticipe et on agit. Tout de suite. Si possible vers le chemin le plus court et à la vitesse du sens." est une phrase qui n'a pas de sens si on n'explique pas quand  et comment la transformation digitale arrive aux chevilles puis aux épaules.. Par ailleurs la notion de "vitesse du sens me semble totalement incompréhensible.. Je ne veux pas sembler plus érudit que je ne le suis, mais beaucoup de philosophes ont écrit sur ce qu'est le sens. Jamais (sauf oubli que vous me signalerez) de la"vitesse dusens. Si c'est un concept que vous avez inventé, merci de l'expliquer. Bonne journée

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