La "vraie" QVT est une question de sens du travail, et non de conditions...
L'accord national interprofessionnel (ANI) du 19 juin 2013 défini la QVT comme "un sentiment de bien-être au travail perçu collectivement et individuellement qui englobe l'ambiance, la culture de l'entreprise, l'intérêt du travail, les conditions de travail, le sentiment d'implication, le degré d'autonomie et de responsabilité, l'égalité, un droit à l'erreur accordé à chacun, une reconnaissance et une valorisation du travail effectué"'
La Qualité de Vie au Travail est aujourd'hui très malmenée dans sa reconnaissance. La plupart des entreprises ne parlent de QVT que dans son aspect de condition de travail, ou d'égalité professionnelle. On retrouve dans la loi Rebsamen du 18 août 2015 une définition de la QVT centrée sur la rémunération, la gestion des carrières et l'égalité professionnelle, notamment par l'obligation de négociation sur l'égalité Femme/Homme, le handicap, la pénibilité, la conciliation vie professionnelle/vie personnelle..
Bien que ces éléments sont, bien sûr, d'une très grande importance, certains domaines de la qualité de vie au travail ont totalement été occultés, tels que la reconnaissance, la confiance, la responsabilité, l'autonomie et le sens du travail.
Ces éléments sont pourtant tout aussi important que ceux inclus dans la loi Rebsamen. Bien qu'étant peu "concret" comme peut l'être l'égalité salariale ou la conciliation vie pro et vie perso, ils sont néanmoins présents et impactant sur la motivation au travail.
De nombreuses recherches ont mis l'accent sur la différence entre les éléments périphériques au travail (condition de travail) qui améliorent la satisfaction des salariés, et les éléments centraux au travail (sens du travail), qui améliorent la motivation.
On a tous un exemple en tête de salariés dans des conditions de travail optimales (temps de travail contrôlé, poste de travail adapté, salles de pause aménagées avec baby-foot..), mais n'ayant pas forcément une performance et une motivation plus importante, voire parfois en berne.
L'accent n'étant pas mis sur le sens du travail, ou autrement dit, sur l'importance de réaliser un travail de qualité, la motivation en pâtit. C'est croire que ce à quoi aspire l'être humain est simplement de vivre une vie confortable mais sans ambition, ni valeur. L'être humain cherche avant tout à créer du sens dans son existence pour reprendre la vision de la psychologie existentielle.
Selon l'ANACT (Agence nationale pour l’amélioration des conditions de travail), la Qualité de Vie au Travail n'est pas qu'une question de confort, mais surtout une question d'amélioration des façons de travailler.
Il faut savoir distinguer satisfaction au travail, et motivation. La satisfaction s'améliore par les conditions de travail, la motivation par le sens du travail. Les deux sont nécessaires afin d'améliorer la performance d'une entreprise, mais améliorer uniquement la satisfaction peut parfois avoir l'effet inverse.
L'intervention sur la Qualité de Vie au Travail comme définie ici peut paraître délicate tant le consensus et les effets sont difficiles à observer. Néanmoins, de nombreuses méthodes d'intervention voient le jour, notamment par le biais de l'ANACT, mais également dans différentes sous disciplines de la psychologie (du travail), des ressources humaines, de la sociologie des organisations, etc. Nous avons de plus la possibilité d'évaluer les différentes méthodes d'interventions, démontrant l'importance de la prise en compte de la motivation des salariés dans la performance collective de l'entreprise.
Fondateur dirigeant/ conseiller #Audimus- Conseil, accompagnement et formations
5 ansTout-à-fait d'accord ! Il est vraiment important de rappeler la différence entre ce que vous nommez les éléments périphériques et les éléments centraux, faute de quoi les dérives (vers le simple confort) vont finir par condamner définitivement les projets de QVT.