L'actualité sur le gaz - rentrée 2023

L'actualité sur le gaz - rentrée 2023

Extrait de notre revue de presse été 2023, synthèse d'articles

Si les réserves de gaz de l’Union européenne étaient déjà remplies à 90 %, avec deux mois et demi d’avance sur l’échéance (en date du 18/08, voir cet article des Echos), plusieurs personnalités ou médias ont alerté sur de possibles difficultés pour l’hiver prochain (Gaz scénario 2023-2024 : vive la sobriété des études économiques du Crédit Agricole, Gaz : « Trop de demande pour une insuffisance d’offre, c’est ce qui menace l’Europe cet hiver »les années qui viennent », de Patrick Pouyanné dans Le Monde, ou encore Gaz et électricité: le prochain hiver pourrait être difficile en Europe dans Transitions et Energies).

Les réserves de gaz de l’Union européenne étaient déjà remplies à 90 %, avec deux mois et demi d’avance sur l’échéance en date du 18/08

90% des réserves remplies correspondant à environ 3 mois de stocks, ce qui permet de passer l’hiver, l’inquiétude réside donc sur le remplissage suivant. Plusieurs paramètres justifient cette inquiétude. Le fait que le gazoduc Nordstream 1 était encore opérationnel sur le deuxième trimestre 2022 mais ne le sera plus est un fait avéré. Mais d’autres facteurs sont pour le moment par définition incertains : l’hiver sera-t-il plutôt doux ou plutôt rude ? L’activité de la Chine va-t-elle reprendre ?... Il existe par ailleurs des risques sur l’amont non encore connus et forcément négatifs qui peuvent amener d’autres mauvaises surprises sur l’offre (on a vu par exemple cet été la grève en Australie dans une installation clé de GNL faire remonter les prix, voir cet article de Capital). En fonction de cela, la situation peut être compliquée :

faire appel à la sobriété semble de toute évidence relever du bon sens.

En date du 31/08, le prix du gaz naturel sur le marché PEG était de 34,6 €/MWh. Qu’en est-il des prix futurs ? Alors que pour Engie, les tarifs du mégawattheure devraient s’établir sur un plateau haut situé entre 50 et 60 euros dans les années qui viennent, une baisse significative n’intervenant qu’à partir de 2027 (voir cet article du Monde), certains observateurs, à l’instar de Dominique Finon, sont plus alarmistes et craignent que le prix remonte régulièrement au-delà de 150 €/MWh dans les 5-10 prochaines années (voir l’article dans la Revue de l’Energie).

Une telle hausse du prix risque de fortement impacter les ménages français.

En effet, le bouclier tarifaire et les tarifs réglementés du gaz ont tous les deux été supprimés le 30 juin (voir cet article de l’Express). La Commission de Régulation de l’Energie (CRE) a publié un prix repère de vente de gaz naturel. Par construction, ce prix est très volatile car constitué à 80% d’un indice mensuel (voir la Délibération de la CRE du 12 avril 2023 portant décision sur la méthodologie de construction d’une référence de prix du gaz pour les consommateurs résidentiels). Si l’hiver est froid, cela risque d’entraîner des factures importantes pour beaucoup de ménages, du moins ceux qui n’ont pas modifié leur offre, l’offre par défaut attribuée dans ce cas étant indexée sur ce prix de repère. Or ceux-ci seront probablement très nombreux au vu de la complexité et de la multiplicité des offres : changer de fournisseur semble demander un minimum de connaissances et nécessite forcément de faire une démarche que beaucoup auront omis de faire par manque de temps, d’information ou d’outil (sans oublier le biais d’aversion à la complexité : une simulation sur le site du comparateur d’offres donne plus d’une vingtaine résultats différents uniquement pour le gaz, plus de 400 résultats si l’on associe une comparaison incluant les offres pour l’électricité).

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