L’alimentation ne pourra qu’être durable…

L’alimentation ne pourra qu’être durable…

Le modèle alimentaire actuel, correspondant à une évolution des pratiques et habitudes alimentaire depuis les années 60, notamment avec l’essor de l’élevage et de la pêche industriels, arrive au bout de sa logique. Avec plus de 30% des Emissions de Gaz à Effet de Serre (EGES) dus à l’alimentation, près de 30% des stocks mondiaux de poissons sont surexploités et 60% exploités pleinement (près de 90% en Méditerranée).

Pour autant, est-il possible de manger des produits plus sains, de meilleure qualité, issus de l’agriculture biologique, tout en limitant notre impact sur la planète ? Oui, révèle une étude co-réalisée par le WWF France et ECO2 Initiative, qui a comparé le panier « standard » des Français (études INCA3) avec un panier « flexitarien » (2/3 protéines végétales contre 1/3 animales) : diminution de la viande (1/3), des poissons sauvages (-40%), des produits transformés industriels, gras, salés, sucrés (-70%), à base de farines raffinées (-46%) ; augmentation de la part des légumes, céréales, légumineuses (95%).

Réduire ces aliments (qui dominent) aurait pour conséquence la réduction de 38% de l’impact carbone, de 21% des dépenses. Et à dépense constante, ce serait près de la moitié des produits qui seraient certifiés (bio, Label Rouge, MSC).

« Nous sommes tout à fait conscients que le panier flexitarien est très ambitieux par rapport aux habitudes alimentaires actuelles et que l’adoption de ce type de régime alimentaire nécessiterait des changements culturels et économiques mais également des incitations publiques et privées fortes. Mais il nous semble un bon point de départ pour fixer une trajectoire vers une alimentation durable », explique Pascal Canfin, directeur général du WWF France.

Conséquence : l’industrie alimentaire devra affronter ce changement de paradigme – aux conséquences prévisibles. Les TPE/PME semblent les mieux armées pour cela – temps de réaction et innovation rapides – qui commencent à intégrer développement durable, ingrédients bio, protéines végétales comme des « évidences ». De tels ingrédients existent d’ores et déjà chez les fournisseurs – cf dossier protéines et avant-première FiE ce numéro)

Longtemps restés sous les radars des cabinets de consulting et d’étude de marché, les consommateurs de la génération Z, les millenials, etc., pourraient être les catalyseurs de ce panier durable. Connectés, zappeurs, soucieux de l’environnement, chercheurs de naturalité mais aussi hédonistes, tentés par de nouvelles expériences sensorielles, ces consommateurs bousculent les codes classiques, les cases dans lesquelles leurs aînés sont rangés.

 

·       Etude « Vers une alimentation bas carbone, saine et abordable ».

Caroline Sirch

Développement d'activité et de gammes - secteur agroalimentaire, alimentation et nutrition

7 ans

Merci Philippe !

Identifiez-vous pour afficher ou ajouter un commentaire

Plus d’articles de Philippe Millet

Autres pages consultées

Explorer les sujets