L'appel de l'Autre
Si l'on cherche bien, il y a quelque chose de beau dans le feuilleton politique que nous traversons en France. Si l'on cherche vraiment bien. Notre énième néo-gouvernement est en effet le fruit de multiples "appels". Un appel d'un président à une cheffe de parti, un appel d'une porte-parole à son conseiller, un appel d'une ex-ministre à son allié, etc. Le casting se fait ainsi : entre deux couloirs, coups de fil, SMS. Des appels à rejoindre, à s'engager, des mains tendues, des "on a pensé à toi pour...".
Appels qui vous rappellent peut-être celui qui a changé votre vie, celui de votre prof de français qui repéra votre talent et vous appelait à rejoindre sa troupe de théâtre, celui de votre camarade qui voyait en vous un grand humaniste et vous proposait de participer à ce projet humanitaire... Si la mémoire vous fait défaut, vous avez le droit de demander de l'aide à un ami.
Appels qui ne suffiront jamais à nous rassasier et qui nous ramènent au fantasme permanent d'être la personne "appelée", "repérée", "nommée"...
Pourquoi attendons-nous tous et toutes, de manières différentes, cet appel ? Peut-être parce que c'est, enfin, la reconnaissance officielle de notre importance, de notre unicité. Qui décide l'orientation de notre vie au fait ? Moi ou les autres ? Dès lors, le réel appel, celui qui apporte une paix indétrônable, n'est-il pas intérieur ? Et si à notre tour, on lui tendait la main... Chiche ?
Devra-t-on fermer notre lieu ouvert ?
Depuis mardi dernier, 200 personnes venues de tous horizons et sans solution de logement, rassemblées dans le "collectif des jeunes du parc de Belleville", occupent les espaces de La Gaîté Lyrique , lieu culturel de la Ville de Paris. Avec nos amis de la Fabrique de l’époque - Arty Farty, ARTE, SINGA, Actes Sud, nous regrettons le caractère subi et soudain de cette occupation, mais nous rappelons le caractère légitime de la revendication du collectif visant à obtenir un toit pour ces 200 personnes.
Parce que la Gaîté Lyrique est un lieu ouvert, parce que c’est ici que l’on fabrique l’époque de demain dès aujourd’hui, parce qu’on y crée des ponts entre les mondes, parce qu’on y fait vivre la solidarité, les équipes s’efforcent de conserver le lieu ouvert au public et de maintenir les différentes activités. Cependant, l’exercice devient de plus en plus difficile. La fatigue et l’inadaptation des espaces pèsent chaque jour davantage et font monter la tension.
Aujourd’hui, la Gaîté Lyrique dénonce vivement l’inaction et l’incapacité de dialogue entre les services de l’Etat et ceux de la Ville de Paris. Des solutions doivent être trouvées au plus vite. Pour nous soutenir, découvrez toute la programmation par ici et faites du bruit. La Gaîté doit continuer de rayonner.
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