L'approche entrepreneuriale de Trump dans la gestion du COVID
Quel est le point commun entre Donald J. Trump, une avance considérable dans la campagne de vaccination américaine et un des secrets de réussite les plus contre-intuitifs chez de nombreux entrepreneurs à succès ?
J'ai donné un peu la réponse en parlant de « secret » car la réponse est l'ignorance. On va revenir ici, comme j'aime à le faire, sur l'actualité (mais pas que) à travers le prisme de l'entrepreneuriat.
Peut-être certains ou certaines d'entre vous se sont étonnés, agacés (ou autre sentiment négatif) sur le « cafouillage » apparu au démarrage de la campagne française de vaccination. Campagne qu'il ne fallait surtout pas comparer avec celle outre-Atlantique... Les raisons de cet « imbroglio à la française » sont diverses mais pas si nombreuses que cela. Cependant, l'une d'entre elles, très importante, m'intéresse dans le cadre de notre billet.
Rappelons le contexte. Nous sommes mi-2020. Deux présidents. L'un américain n'y connait rien en vaccin. C'est Donald J. Trump. L'autre, sans être un spécialiste s'y connait davantage. C'est Emmanuel Macron. Le premier se fait conseiller dans sa stratégie vaccinale par les laboratoires Pfizer et BioNTech. Le second par Sanofi. Ici encore des différences. Deux duos, deux approches différentes. En gros, là où le premier joue la carte de l'ambition et du pari, le second est sur une approche plus classique et avec une réponse plus longue dans le temps. En gros, été 2021 pour Sanofi contre un quasiment tout de suite pour les Américains.
Résultat : Donald Trump, fort de sa méconnaissance, fonce. Et "arrose" les laboratoires américains en dollars afin de mettre le plus rapidement possible au point un vaccin. Quand Macron joue la carte de la prudence, et tenant compte de l'historique. C'est-à-dire des délais normalement observés dans la fabrication d'un vaccin. Ainsi, même si Sanofi ne proposera pas de vaccins en début d'année 2021, aucune réelle préparation concernant l'arrivée d'autres potentiels vaccins puisque l'Elysée « n'y croit pas ».
Je précise en cet endroit que je ne souhaite pas faire la distribution des bons ou des mauvais points. Juste de voir comment cette séquence est très proche de ce que nous pouvons trouver dans une des caractéristiques de l'entrepreneuriat.
Je reprends.
La suite est connue. Le vaccin développé par Pfizer semble, à ce jour, tenir ses promesses et les Etats-Unis ont fait un grand pas dans la lutte contre le Covid. Combat à l'heure où j'écris ces lignes repris par le nouveau président Biden.
Pour en revenir, sans mauvais jeu de mots, à notre formule qui fait les grands succès entrepreneuriaux à savoir l'ignorance. Notre sujet est ici, beaucoup d'entrepreneurs, quand ils se lancent dans un projet, ne savent pas vraiment où ils mettent les pieds. Et c'est plutôt une bonne chose. Dans de nombreux cas, je ne ferais pas le pari qu'ils se lanceraient avec un tel entrain s'ils connaissaient précisément l'étendue des difficultés à laquelle ils s'attaquent.
Le secret des plus ambitieux entrepreneurs
Je ne dirais pas que l’audace se marie mal avec un réalisme. En revanche, plus vous serez informé sur un problème, plus vous trouverez de bonnes raisons de ne rien faire du tout.
Oussama Amar, un des cofondateurs de l'incubateur The Family, au sein de ses nombreuses conférences, rapporte souvent cette « méconnaissance » du secteur ciblé de la part de certains entrepreneurs.
Et cette méconnaissance n'apporte pas que de l'audace; elle apporte, et c'est un point tout aussi essentiel, une fraîcheur de vue que les experts n'ont pas.
En effet, quand un entrepreneur s'attaque à un secteur relativement nouveau pour lui, il n'en connaît pas les « limites ». Bien-entendu, il ne s'imagine pas que tout sera facile mais étant novice, il ne mesure jamais précisément de quelle hauteur et nature sera la barrière.
Cette « vision » des choses peut parfois poser des problèmes. Quand Uber décide de s'attaquer au transport des personnes, la réglementation n'est pas son sujet, juste celui de comment améliorer l'expérience utilisateur du voyageur au sein d'un transport individuel. En gros, on fera ce qu’il y à faire et, bonnes ou mauvaises, on verra bien les conséquences ensuite…
Le laboratoire Pfizer, et Trump par la même occasion, auraient pu se planter. Certes. Mais la situation était, même si elle n'est toujours pas satisfaisante, on ne peut plus désespérée. C'était la mort d'un côté pour des milliers d'américains en l'absence de vaccination et, de l'autre, également des morts en cas de mauvais vaccin. Il y en a eu mais dans la proportion « normale » d'un vaccin conventionnel.
Conclusion
Je ne pousserais pas à l'ignorance bien-entendu. Mais ce qui est clair ce qu'à situation incertaine, danger inconnu, l'immobilisme peut être un plus grand danger encore. Il est tentant de vouloir analyser les risques et tenir compte de tous les paramètres mais sur ce sujet-ci (comme celui dans l'entrepreneuriat), à choisir, mieux vaut prendre une mauvaise décision rapidement qu'une bonne longtemps après.
Je ne dis pas que vous ne risquez rien à agir. Je dis qu'il y a tout intérêt à agir le plus rapidement possible. Non pour avoir raison ou tort mais l'action est la seule chose qui pourra vous apporter des précieuses informations en situation complètement nouvelle. Si par-exemple le vaccin Pfizer eût été mauvais : ok, nous voilà informés. On réfléchit alors à un autre vaccin, un traitement peut-être mais, au moins, on a avancé et on peut réitérer rapidement en tenant compte de l'expérience acquise. Comme dans l'entrepreneuriat.
Michaël - CEO du réseau d'affaires You Work Here
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