L'art de prendre des décisions

Si seulement il ne suffisait que d'un «oui» ou d'un «non»! Ah, mais la plupart du temps, ce n'est pas si simple...

Le questionneur

Nous oublions que le fait de poser une question ne garantit en aucun cas que la personne questionnée répondra comme on le souhaite. En fait, il n'y a pas lieu d'avoir d'attentes, chacun étant libre et choisir à sa guise. De plus, nous ne connaissons pas toujours le contexte personnel de la personne. Dans tous les cas, son «oui» ou son «non» en sera définitivement teinté.

Tous les jours, nous sommes questionneurs et questionnés, tour à tour. Bien évidemment, on nous répète sans cesse qu'on ne devrait pas avoir d'attentes, on clâme haut et fort les mérites du lâcher prise, du détachement. Dans les faits, nous en avons tous, des attentes. Comment donc concilier nos attentes et notre libre-arbitre?

Personnellement, j'aime bien me préparer avant de faire une demande. Bien entendu, comme tout le monde, j'ai une préférence (lire: une attente/un espoir). Ceci est mon "Plan A". Idéalement, la personne questionnée répondrait à ma demande de façon à ce que mes attentes soient comblée sur-le-champs (on ne sait jamais ;)). Parfois, ça arrive. Souvent, non. Dans ce cas, pour ne pas sombrer dans la frustration, l'accusation, le chantage, la manipulation - et autres trucs malsains pour essayer d'avoir ce que l'on veut! - je passe à mon Plan B. Puis C. Des fois, D. Bref, je ne mets pas tous mes espoirs dans le même panier. Je me donne une chance. Et je donne une chance à l'autre aussi! Si tu me dis non? Tout ne repose pas sur toi. On reste amis, et j'essaie autre chose.

Je crois que la créativité dans la pensée et dans l'action y est pour beaucoup. Le fait d'essayer de voir les choses autrement, de percevoir plusieurs issues favorables (ou à tout le moins acceptables) à une situation, permet de ne pas être démoli si on essuie un refus à notre demande. 

Autre chose? Vous souvenez-vous de cette belle citation de Nelson Mandela: «Prenez vos décisions en fonction de vos espoirs et non de vos peurs»?

Attitude!

Si je désires quelque chose de tout mon coeur, je vais partir de la prémisse que c'est possible pour moi et que j'y arriverai. Ce genre d'attitude sur la ligne de départ est un élan favorable. Même si je n'ai pas ce que je veux tout de suite, même si ça prend plus de temps que prévu, même si je n'y arrive jamais: je serai allé jusqu'au bout!

Si je diminue les attentes que j'ai envers les autres, en ayant des Plan A-B-C-D, et si je prends mes décisions en tenant compte de ce que je veux accomplir et non de ce qui pourrait mal se passer, il y a plus de chance que le cheminement vers mon objectif soit positif et motivant. Parce que ... comme on dit, l'important ce n'est pas de se rendre à destination, c'est la facon dont on parcours le chemin y menant.

Le questionné

Tout le monde a des objectifs personnels, un but et des valeurs qui sous-tendent toutes leurs décisions. Les vôtres sont aussi importants que les leurs et les miens, ni plus ni moins. De ce fait, les gens ont le droit de nous dire non (tel que mentionné plus haut). Mais nous, nous avez le droit de dire non aussi. 

Si je prends mes décisions par peur de PERDRE (perdre l'amour ou la reconnaissance de quelqu'un, perdre la face, perdre une relation, peur de se tromper, peur de perdre un avantage quelconque,etc) alors, je me fais violence à moi-même. Par ma décision, je suis allé à l'encontre de mes valeurs? J'agis à contre-courant de l'aboutissement de mes objectifs en répondant à la demande d'une autre personne? J'en retirerai que de la frustration, du ressentiment et du stress.

Par contre, si je prends mes décisions en fonction de ce que je souhaite vraiment, et que cela est en lien direct avec ma philosophie de vie et mes valeurs, alors, je serai heureuse d'aider qui que ce soit qui me demande quelque chose en lien avec mes objectifs et valeurs. 

Et parfois, la demande n'aura rien à voir avec l'avancement vers nos objettifs, mais nous ressentirons cet élan naturel de vouloir aider sans nous nuire, et nous répondrons en conséquence. Et nous nous en porterons bien, car nous aurons écouté notre coeur.

Sur ce point, souvenons-nous que les décisions sont mieux prises avec le coeur ... mais n'oublions pas d'apporter notre tête avec nous!