LAURENT BERGER : L’HOMME AUX DEUX VISAGES

Laurent BERGER ne fait que clamer, dans les médias, sa totale opposition à toute réforme du système de retraite. Il considère que l’équilibre financier des régimes de retraite est assuré à long terme tout comme son confrère de la CFE-CGC, François HOMMERIL, qui déclare « Il n’y a pas de problème de financement : notre système de retraite est tout à fait soutenable et pérenne ». Aveuglement qui relève de l’irresponsabilité, de l’incompétence, de l’ultracrépidarianisme ou de la démagogie.

Les salariés percoivent une partie de leur retraite du régime de base (CNAV) et une autre partie du régime ARRCO/AGIRC géré dans le cadre du paritarisme par notamment la CFDT et la CFE-CGC. Le régime ARRCO/AGIRC a connu de nombreuses réformes qui n’ont fait que diminuer les droits des salariés, actifs ou retraités (voir notre article toujours disponible : LA REVALORISATION ARRCO AGIRC : PLUS DE 6 % DE PERTE DE POUVOIR D’ACHAT EN DIX           ANS !).

Aucun journaliste n’a pris le soin de comparer le discours actuel de Laurent BERGER avec les prévisions financières alarmistes (souvent exagérément pessimistes) dont il s’est servi pour justifier ces réformes successives de l’ARRCO/AGIRC, ce « matraquage » des salariés. Il y aurait donc deux mondes : celui qui relève du domaine des élus où tout va bien dans le meilleur des mondes  et celui qui relève de la gestion paritaire, des organisations professionnelles où tout ne serait que catastrophe annoncée !

Laurent BERGER fait du relèvement de l’âge de départ en retraite un casus belli. Aucun journaliste n’a souligné que, dans le cadre de cette gestion paritaire, Laurent BERGER a imposé pour l’ARRCO-AGIRC un report d’un an de la liquidation des droits par rapport au régime de base !

Laurent BERGER ne dit mot sur un problème essentiel, celui de la non-activité des seniors. Parce qu’avec les autres organisations professionnelles et le MEDEF, il en est responsable avec la mise en place de la rupture conventionnelle qui permet à tout employeur de « mettre à la rue », de « sortir du marché du travail » (et donc des cotisations retraite) des seniors trois ans avant qu’ils liquident leurs droits à retraite en faisant supporter le coût de « ces licenciements à l’amiable »  par la collectivité c’est-à-dire par l’Assurance chômage. Tout comme il est responsable d’une opposition larvée à tout cumul emploi retraite (solution efficace à cette question d’employabilité des seniors) en imposant des contraintes stupides (obligation de cotiser sans acquérir de droits) ou, pour la retraite progressive), en imposant que l’ARRCO-AGIRC adopte des coefficients de minoration spécifiques, particulièrement dissuasifs.

En fait, Laurent BERGER ne mène qu’un grand combat : s’opposer à la suppression des régimes spéciaux et à toute réforme des retraites fondée sur le retour au principe républicain d’égalité inscrit au fronton de toutes nos mairies.

Affirmer « qu’un euro cotisé doit donner les mêmes droits pour tous » a toujours constitué pour Laurent BERGER un chiffon rouge ! Car ce principe est contraire aux intérêts de ceux qui sont les seuls à lui donner une certaine légitimité : les fonctionnaires et les salariés d’EDF, de la SNCF, de la RATP...etc (voir notre article toujours disponible : REGIMES SPECIAUX DE RETRAITE : MENSONGES D’ETAT).

Et le Gouvernement si ferme dans sa volonté de réformer le régime des retraites des salariés du privé dès cette année a une nouvelle fois reculé -comme tous les autres - devant cette question fondamentale de justice en affirmant que cette suppression des régime spéciaux interviendrait bien....mais à partir de 2025 !

Plus aucun média ne parle de ce volet essentiel de la réforme (qui, à lui seul, permettrait d’économiser des milliards) et le silence de LR sur ce point, est assourdissant !

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