🎬𝐎𝐬𝐜𝐚𝐫𝐬 𝟐𝟎𝟐𝟒 : 𝐥𝐞 𝐠𝐫𝐚𝐧𝐝 𝐠𝐚𝐠𝐧𝐚𝐧𝐭 𝐞𝐬𝐭... 𝐥𝐞 𝐇𝐚𝐦𝐚𝐬 !

Troublante mise en abyme lors de la cérémonie des Oscars cuvée 2024. La Zone d'Intérêt a remporté le prix du meilleur film étranger. Récompense hautement méritée, vu le brio du film, le génie de son scénario, la maestria de sa mise-en-scène.

La Zone d'Intérêt est basée sur une histoire vraie qui se déroula durant la Shoah. On y suit la famille de l'odieux Rudolf Höss qui était le commandant d'Auschwitz. Tout le film est centré sur lui, sa femme et leurs trois enfants. Ils vivent dans un petit "paradis sur terre", une maison cossue avec un immense jardin, une roseraie et potager... en bordure du camp d'extermination (!). Le film ne rentre jamais à l'intérieur du camp de la mort. Tout se déroule dans le foyer de la famille Höss. Et toute l'horreur y est pourtant présente.

Les moments les plus forts du film sont lorsque l'on prend conscience de l'effroyable indifférence des allemands ordinaires - femmes au foyer, enfants, civils - face à l'horreur commise à Auschwitz. Et quand je dis "face", je veux dire littéralement "en face", puisque les protagonistes vivent face au camp de la mort, ils y ont barrière mitoyenne, ils n'ignorent rien de ce qui se passe à l'intérieur de l'enceinte, ils savent tout, ils voient en permanence fumer la grande cheminée du complexe des fours crématoires. Elle fume jour et nuit, non-stop. H24.

Et c'est cette même effroyable indifférence qui a été manifestée durant toute la cérémonie des Oscars hier nuit.

134 civils juifs étaient toujours les otages du Hamas quand se déroula le 10 mars 2024 la grande pompe hollywoodienne devant son milliard de téléspectateurs en direct.

19 femmes et jeunes femmes juives parmi ces otages du Hamas. Arrachées dans l'horreur à leurs kibboutz un matin de fête juive de Simha Torah, emmenées de force dans les tunnels de Gaza, retenues depuis dans des conditions de cruauté inimaginables, battues, torturées, violées, soumises à des sévices psychologiques sataniques qui font tressaillir rien qu'en y pensant.

Pas un mot pour ces otages durant 3 heures trente de cérémonie. Pas un signe de soutien à leur sort. Pas un cri pour réclamer leur libération. Pas un juif d'Hollywood pour exprimer sa solidarité. Pas un goy d'Hollywood pour manifester sa compassion.

En revanche, ils furent des dizaines de stars, d'acteurs, actrices, chanteuses, chanteurs, à arborer fièrement un pin's rouge pour exiger qu'Israël arrête immédiatement de se défendre. L'injonction faite à Israël d'arrêter de se défendre se traduit ici par l'expression : "Cessez-le-feu immédiat à Gaza!". Réclamer un cessez-le-feu de Tsahal sans réclamer au préalable la libération des otages juifs du Hamas, c'est approuver les actions pogromistes du Hamas. Les porteurs de pin's rouge trouvent "justifiées" les horreurs du Hamas. Les porteurs de pin's rouge ont la compassion hémiplégique : tout pour les bourreaux des juifs, rien pour la défense des victimes juives.

Il faut être un imbécile mal fini ou un antisémite en puissance pour exhiber ce pin's rouge. Beaucoup cumulent les deux tares. Mais certains sont intelligents. Et c'est plus terrifiant encore.

On avait vraiment l'impression de revivre des scènes du film primé La Zone d'Intérêt, quand la famille Höss batifolait avec une indifférence glaçante dans son jardin, tandis que de l'autre côté de leur clôture, des hommes, femmes et enfants étaient torturés, gazés et incinérés à quelques mètres de leur cocon douillet.

L'Histoire jugera tous ceux qui étaient hier présents au Dolby Theater et qui n'ont, non seulement rien dit sur le sort des otages juifs, mais pire encore, qui ont interdit aux juifs de se défendre.

Sans doute fera-t-on un film dans cinquante ans qui sera l'équivalent de La Zone d'Intérêt et qui dénoncera l'indifférence d'une élite culturelle californienne, dont une part importante est issue du peuple juif, ces fameux "Juifs qui dirigent Hollywood" mais qui ne dirigent ni leur courage, ni leur honneur, ni leur humanité vers leurs frères et soeurs atrocement martyrisés par le Hamas.

Les porteurs du pin's rouge sont les héritiers directs de la famille de Rudolf Höss. Honte à eux. Honte à cette époque. Honte à ce petit monde. Honte à Hollywood.

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