L’autoconsommation collective, le smart-grid à la française : la bataille du moment et l’horizon du réseau électrique
La trajectoire de la France inscrite dans la Loi de Transition Énergétique pour la Croissance Verte impose de mettre en place les conditions de réalisation d’un marché beaucoup plus dynamique et fluide qu’il ne l’est actuellement. Une cible à 3GW/an installés semble être la vitesse qui permet la réalisation de ces objectifs.
L’autoconsommation doit prendre une part importante dans cette étape de développement de la filière. Tout d’abord car le marché est demandeur : l’autoproduction est l’une des composantes de la résilience des territoires en matière énergétique. Ensuite, car il n’existe aucune différence technique entre un générateur installé sur une toiture, injectant dans le réseau et dont les électrons sont consommés par le consommateur à proximité et une installation en autoconsommation dont les électrons excédentaires seraient injectés dans le réseau et consommés par ce même client. L’utilisation du réseau est ainsi augmentée : la création de flux et d’échanges de pairs-à-pairs doit permettre une intensification de l’utilisation du réseau (en nombre de transactions), tout en diminuant les pertes globales, les distances de transports étant plus faibles qu’avec un système de production centralisé.
C’est donc tout naturellement qu’il faut promouvoir les initiatives l’autoconsommation collective, qui devraient s’affirmer comme le cadre général de ce que l’on pourrait communément appeler les smart-grids. A l'avenir, le cadre de l’autoconsommation individuelle sera probablement relégué au rang de cas particulier, dans des situations où la densité de construction ne permet pas l’installation de puissances suffisantes pour atteindre une taille suffisante pour injecter. Ce cas particulier est cependant le plus mature pour d’autoconsommation, et dont la réalisation se concrétise aujourd’hui sous forme d’installations plébiscitées par les particuliers et en cours de développement dans le tertiaire et l’industrie. Il est donc nécessaire de conforter ce marché naissant, tout en l’incluant dans un cadre plus général de l’autoconsommation collective.
Le cas de l’injection totale est également un cas particulier dans lequel il n’existe pas de consommateur associé à un système de production, mais peut s’inclure dans cadre de l’autoconsommation collective.
Une opportunité est offerte par la CRE de proposer des mesures pour accompagner ce cadre général, tout en promouvant les formes actuelles de production photovoltaïque. C’est donc aujourd’hui que se mène la bataille des idées pour promouvoir une réelle interaction au sein du réseau entre gestionnaire, consommateurs et producteurs.