Le changement climatique : une vigne en panique
Face au changement climatique, la culture viticole est aujourd’hui fragilisée et menacée. Hausse des températures, vagues de chaleur, manque d’eau, pluie violente, grêle, gel… Les vignerons sont constamment sur le qui-vive pour protéger leurs vignes et sont confrontés, souvent impuissants, à ces dégradations climatiques. Ils font également face à la propagation de maladies, comme le Mildiou, souvent causées par un temps chaud et humide. On estime d’ailleurs, la hausse des températures moyennes à +1,3° selon un scénario rassurant et entre +3,4° à +5,3° selon un scénario pessimiste d’ici à 2100. La ruée vers l’eau commence aussi à se ressentir ce mois-ci. Selon le Bureau de Recherches Géologiques et Minières (BRGM), la situation des nappes phréatiques en France est insatisfaisante. En avril 2023, 66% des nappes phréatiques françaises sont sous les normales.
Dès maintenant, la filière viti-vinicole doit mieux se préparer à faire face au changement climatique en modifiant ses pratiques de lutte. Cela leur permettra ainsi de mieux appréhender les aléas du climat et de surcroît, de contribuer à son ralentissement.
Pas assez d’eau dans le vin
Au fil des années, l’avancement précoce des différents stades de la vigne (débourrement, floraison, nouaison, jusqu’à la récolte et la chute des feuilles) ne cesse de se voir. La date de vendange se réalise aujourd’hui, en moyenne, près de deux semaines plus tôt par rapport à 1980. Ce changement constant du cycle de la plante entraîne ainsi un impact sur la composition du vin. On peut notamment constater les modifications suivantes : une augmentation du degré alcoolique, une baisse de l’acidité du raisin à la récolte, mais aussi une influence sur la saveur et/ou la couleur du vin. Suivant certaines régions françaises, nous pouvons même observer une diminution de rendement.
En 2050, selon la “ carte des zones favorables à la culture ”, établie par l’Institut National de Recherche pour l’Agriculture, l’Alimentation et l’Environnement (INRAE), les vignobles du Sud et du Sud-Ouest sont voués à disparaître, tandis que le Nord deviendra un territoire bien plus favorable à la viticulture. L’adaptation du secteur viticole au changement climatique nécessite aussi bien des mesures traditionnelles et végétales que l’usage de la technologie, notamment pour améliorer les techniques de vinification.
Le choix du matériel végétal sera l’un des leviers les plus puissants pour adapter la vigne à une augmentation des températures et au stress hydrique, dus aux effets négatifs du changement climatique.
-Institut Français de la Vigne et du Vin
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Adapter la filière viticole
La viticulture doit baser sa durabilité sur deux piliers indissociables : réduire l’empreinte environnementale de l’exploitation tout en préservant la qualité et la conservation de ses vins. À cela, de nombreuses actions, existantes ou encore en phase expérimentale, peuvent être envisagées. Réduire sa production de gaz à effet de serre est un des grands enjeux. Diminuer l’utilisation d’énergies fossiles, faire de l’éco-construction de bâtiments, améliorer le conditionnement du vin… Tout cela favorise ainsi une action à l'atténuation du changement climatique, mais aussi des économies sur le long terme pour les vignerons. L’eau est également un facteur à prendre en compte de par son manque potentiel actuellement ou à venir. Développer sa méthode de stockage de l’eau (comme avec des récupérateurs d’eau), recycler et traiter l’eau, mais aussi limiter l’irrigation permettent d’apporter les besoins en eau nécessaire et d’anticiper une potentielle pénurie. L’ajout d’un paillage ou de matière organique favorise la conservation de la fraîcheur pour protéger les pieds de vigne et rentre en corrélation avec le point précédant.
Depuis 2018, des phases expérimentales d’agri-voltaïsme interviennent dans la culture viticole et sont de bons augures pour la suite de l’exploitation des ressources durables et de l’innovation technique.
Soutien aux vignerons
Ces changements climatiques touchent l’ensemble de la filière viticole à différentes échelles sur le territoire. De la période de débourrement jusqu’à la chute des feuilles, toutes ces étapes sont surveillées de près par les viticulteurs et leur engagent de nombreux efforts physiques et financiers. Toute l’équipe WineProtect apporte son soutien à ces travailleurs de notre patrimoine français. Nous souhaitons également les accompagner dans des nouvelles pratiques de lutte face au changement climatique grâce à l’innovation.
Sources