Le covid-19 a-t-il révolutionné le travail?

Depuis le 16 mars 2020 on a la chance de pouvoir travailler de chez soi.

Que s’est-il passé ?

Un virus s’est attaqué à l’Homme mais a laissé tranquille nos ordinateurs. Et c’est tant mieux. Branle-bas de combat, comme dirait notre Président, et à chacun de s’armer d’un VPN, TeamViewer ou encore Anydesk et roule ma poule pour des semaines d’activité en coworking familial.

Ben oui ceux qui le peuvent se retrouvent confinés n’ayant pas d’autres choix que de recréer ses habitudes de bureau au bureau…à la maison. De quoi perturber le salarié et même son manager.

Brutale la transition ! comme l’indique le Ministère du Travail, 4 français sur 10 sont en mesure de télétravailler, soit potentiellement 12 millions de personnes. Du jour au lendemain, notre organisation du travail s’est trouvée un tantinet chamboulée.

Comme le révèle un article du Point du 26 mars dernier, jusque-là on isolait les « obstacles à la mise en place du télétravail…Pêle-mêle : la formation des managers, le coût des formations, l’attachement au travail, la peur d’être loin du cœur de ses supérieurs hiérarchiques et des bruits de couloir en cas de crise dans l’entreprise, les surcoûts liés aux installations informatiques à domicile, la sécurisation des données, la protection de la vie privée, etc. »

Et là, ça travaille à distance, en veux-tu en voilà, à domicile et fini les tiers-lieux, ces espaces de travail partagés, collaboratifs, collectifs où l’on recrée du lien social, les espaces de co-working où l’on pouvait déjà télétravailler à distance et donc pas forcément chez soi. La donne a changé c’est maintenant à distance chez toi ! De quoi donner mal au crâne !

L’organisation du travail a ainsi changé. Ses règles, ses codes, ses habitudes ont explosé. Notre éducation du monde de l’entreprise vole en éclat avec le Covid-19. Les horaires, la tenue vestimentaire, les temps de travail, la concentration, les attitudes, les relations, la communication, autant de sujets de refonte du travail.

Le confiné et son entreprise se rendent compte que finalement travailler en pyjama ou en polo et short sous le bureau n’est pas indissociable de productivité. La tenue n’est plus un code absolu au travail ; le short voire le pyjama sont désormais autorisés. A l’aise Blaise !

Les horaires. J’entends ici et là que travailler à distance allongerait la journée d’activité. En fait, si le confiné a la chance de travailler comme ce qui est indiqué dans son contrat avec en plus des missions de surveillant de récré, d’aide aux devoirs, de parent, là oui la journée est longue ! une étude Insee de novembre 2019 indiquait déjà que les télétravailleurs travaillaient deux fois plus souvent que le non télétravailleurs sur des horaires plus longs et plus atypiques. Le confinement a effectivement démontré que le télétravail est banalisé et nous connecte à l’ordinateur, à nos mails et à nos dossiers à « pas d’heures » de bureau en tout cas.

La productivité. Quelques perles de « la fille du Prisunic » à « Comme un lundi » ou encore « a hard day’s nignt » et « Le poinçonneur des Lilas » nous chantent le travail pénible, éreintant, la mort par l’ennui. Le confinement, lui, transforme le télétravailleur. Plus de déplacement, plus de collègues (si les enfants !), plus de responsable hiérarchique sur le dos, plus de stress, bref on se surprend à penser ne pas être si mal que ça à travailler à distance. C’est moche ! Mais la démonstration est quasi faite que le télétravail dans sa banalité est finalement une solution dynamique et que son organisation est désormais à refondre, à repenser au domicile de cette armée de télétravailleur ou dans ses fameux tiers-lieux ou superbes espaces de coworking comme Le HQ à Tours.

Bref, Covid-19 a bouleversé, voir a révolutionné le travail.

Outre le fait que l’afterwork est devenu pénible. Trinquer avec sa pinte de bière ou son petit Spritz n’est pas évident-évident via Facebook, Whatsapp ou encore Skype !

Et justement parlons-en de ces toutes ces applis et autres logiciels avec lesquels le télétravailleur doit se confronter au quotidien.

Attention, placement de produit ! Slack, Hangouts, Whatsapp, Discord, Twitch, Teams, Sharepoint, Skype, Meet, Classroom, Zoom. Autant d’outils nouveaux pour beaucoup de télétravailleurs qui ont commencé leurs premières soirées Covid-19 à appréhender ces environnements, à se familiariser avec la caméra pour assurer lors des rencontres d’un autre type avec l’entreprise. Vive le lien de proximité à distance !

Désormais le télétravailleur n’est plus un mythe. Comme Pygmalion et Galatée, l’entreprise va pouvoir répondre à ce bouleversement Covid-19, organiser l’avenir et donner vie à des armées de télétravailleurs organisés, productifs (osons les gros mots), consciencieux, moins stressés et comblés de fournitures informatiques et bureautiques adaptés.

On y a goûté par la force de la crise Covid-19 et notre vie est désormais rythmé de ces moments de lien social via réseaux. On se lève au son des sonnettes du téléphone ou de l’ordinateur qui reçoit une notification ou un mail. On ouvre le « bureau » en déjeunant, on organise nos pauses – sieste – recettes de cuisine en live, on se remet sur ses dossiers, on dîne et on reste connectés avant de se coucher.

Sympa la vie à distance !

C’est là, le tournant que devra effectivement prendre l’entreprise pour maintenir ou développer cette nouvelle forme de travail à distance. Et on passera à la refonte de son management. A suivre…