Le crédit carbone en agriculture

Un crédit carbone est une unité de mesure équivalente à 1 tonne de CO2. Elle est mesurée grâce à des méthodes scientifiques qui permettent de quantifier le coût en co2 de la production d’un bien. (ex: une voiture 37 tonnes de CO2) Elle a vu le jour dans le cadre du protocole de Kyoto. Ainsi les entités produisants du CO2 peuvent compenser leur empreinte carbonique en achetant des crédits carbone à des entités qui compensent cette production en capturant le CO2.

De manière générale une bonne partie du CO2 est re-capturé dans les réservoirs naturels de carbone : atmosphère, biosphère, hydrosphère et lithosphère

En agriculture le sol peut être transformé en puit de carbone grâce à l’agriculture régénératrice. Récompenser les efforts des agriculteurs dans ce sens c’est aussi leur donner des ressources financières pour les aider dans leur transition écologique. 

1ère étape : Choisir les initiatives bas carbone à mettre en place

Pour qu’une exploitation puisse profiter de ce nouveau système, elle doit bâtir un projet disposant de méthodes approuvées qui garantissent une véritable quantification des gaz à effet de serre évités. 

Des instituts techniques agricoles ont été mandaté comme Arvalis, Terres Inovia, ITB et ARTB pour mettre au point des méthodologies qui seront ensuite validées par le ministère de la transition écologique et permettront l’obtention du label bas carbone qui permet l’obtention de crédit carbone. 

2ème étape : Un bureau d'étude atteste des résultats

L’agriculteur devra mettre en place ses initiatives en suivant un cahier des charges précis qui sera supervisé par un bureau d'étude qui attestera qu’il y a bien eu des bénéfices environnementaux en comparaison à un scénario où il n’aurait pas changé ses pratiques.

De nombreuses initiatives agréées existent pour obtenir un label bas carbone en fonction du secteur (forêt, transport, déchets, agriculture…)

• Carbon Agri : développée par l’IDELE, pour l’élevage bovin 
• Grandes cultures : développée par un consortium autour d’Arvalis pour les céréales (blé, orge, maïs…), les oléagineux (tournesol, colza, soja…) et les protéagineux (pois, féveroles…)
• Plantation de vergers : développée par la Compagnie des Amandes, pour les vergers 
• Haies : développée par la Chambre régionale d’agriculture de Pays de la Loire, pour la gestion durable des haies sur tout types d’exploitations 
• Gestion des intrants : développée par SOBAC, pour la réduction des intrants dans toutes les exploitations 
• Fermentation entérique des bovins lait : développée par Bleu-Blanc-Coeur, pour réductions d’émissions permises par l’ajout d’oméga-3 dans la ration, en grande partie par le pâturage 

3ème étape : La vente des crédits carbone

Au bout de plusieurs années, l'exploitation pourra être labellisée si tous les critères sont réunis et les crédits carbone obtenus pourront ensuite être vendus à des entreprises, particuliers, collectivités ou encore à un opérateur de compensation carbone 

En France, un agriculteur peut gagner en moyenne 40€ par tonne de carbone vendue en comparaison à l’international où la moyenne se situe plutôt au alentour de 10€.