Le digital accélère la révolution managériale

Le digital accélère la révolution managériale

Le digital, c’est d’abord une affaire de technologie. C’est évident. Les entreprises s’équipent de nouveaux outils. C’est entendu. Mais la révolution numérique ne s’arrête pas là. C’est même tout le contraire. La bascule digitale est (avant tout) managériale. Une vérité qui est pourtant loin d’être intégrée comme il le faudrait par les directions générales. Cela reste encore trop souvent un sujet de discussion et non un enjeu crucial nécessitant la mise en place de plans d’action de grande envergure. Ceux qui détiennent le pouvoir veulent bien en parler, mais de là à changer leurs habitudes, il y a un pas qu’ils ne sont pas prêts à franchir rapidement. Tout comme les salariés, accoutumés à travailler en silos, ne sont pas pressés de modifier trop vite leurs comportements.

Tout le monde (ou presque), pour de mauvaises raisons, joue donc la montre. Un calcul perdant car la révolution managériale va creuser un écart irrémédiable entre les entreprises incapables de se remettre en cause et celles qui font de l’adaptation le moteur de leur compétitivité. Maintenant que les technologies sont là, le digital impose un nouveau modèle de management en phase avec cette nouvelle logique du changement permanent. L’organisation sera agile ou ne sera pas, tout comme le contrat de travail. Le manager sera habile ou ne sera pas. Tout comme le collaborateur. Actons que le numérique met fin à la hiérarchie verticale et au manager expert se considérant comme le référent absolu en matière de connaissance et de savoir.

 Le digital consacre le règne du collectif. C’est une rupture sans précédent dans les entreprises. Nous voici entrés dans l’ère de l’horizontalité, la coopération, la confiance, la transparence, l’autonomie, la transversalité et l’intelligence collective. Les générations Y et Z ne nous laissent pas le choix. Toute résistance équivaut à prendre un retard dommageable sur des concurrents plus visionnaires. Le temps presse car si un changement technologique prend entre six et dix-huit mois, un changement de culture s’inscrit dans une durée beaucoup plus longue, de un à cinq ans. Pour une raison simple. Le digital, c’est avant tout des comportements nouveaux à adopter. Ce qui est par nature la chose la plus difficile à obtenir des gens.

Qui dit transformation digitale, dit nouvel état d’esprit, nouvelle culture d’entreprise. C’est donc bien plus complexe que de changer de systèmes informatiques ou d’outiller des équipes de tablettes. Il est légitime que de nombreux managers se sentent désorientés et dépassés face à ses nouveaux défis. Ils doivent faire preuve de courage pour adopter une nouvelle posture collaborative, en renonçant à des attributs du pouvoir de plus en plus mal vus. Ce qui demande un changement radical de mentalité. Ce qui implique un accompagnement très important de la part des entreprises et des RH. On en est très loin aujourd’hui. Cette prise de conscience est pourtant indispensable pour encourager la créativité, susciter le gout du défi et favoriser l’inventivité.

Stephane BION

Human Resources Professional

8 ans

Une nouvelle approche du management : compréhension écoute et coopération

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