Le Facteur Humain... la clé du succès

L'idée qu'on se fait d'une personne conditionne inévitablement notre façon de faire. Le mot facteur dans la doctrine "productivisme" nous renvoi à la notion facteur-risque. Alors que "facteur" est celui qui fait. Autrement l’humain est celui qui crée, transforme. Parlons alors de multiplicateur, de richesse.

On ne maîtrise pas le facteur humain. Nous sommes humains, c'est-à-dire à la fois performants mais faillibles. En aéronautique, la notion de "facteur humain" fait bien référence à un facteur contributif dans un événement aérien. D'où le développement d'une politique de formation "facteur humain" visant à accepter que les pilotes font des erreurs et à développer des méthodes individuelles et collectives pour réduire au maximum leurs conséquences. Je trouve votre publication intéressante et j'approuve le fond de votre propos mais je suis plus réservé sur le parallèle avec le "facteur humain" tel qu'il est considéré dans les environnements à risques (aéronautique, nucléaire...). La question principale est, comme vous l'indiquez, la gestion de l'humain et la valeur des talents au sein d'une organisation. Est-ce que je me trompe? Amicalement

Dans le monde de l'aéronautique, on se base sur le fait que l'imparfait du passé doit se conjuguer au présent pour construire un futur plus que parfait.

Tout à fait en accord avec M. Daly: la composante humaine est un élément clé d'amélioration de la qualité et de la sécurité. Et il est incroyable que l'on considère encore l'humain comme, trop souvent, LE maillon faible de l'organisation. Le management par la pression permanente, par les objectifs inaccessibles ou par les menaces m'afflige. Cela m'attriste principalement pour les effets négatifs sur les individus qui les subissent, mais également parce que l'on connait, grâce à de multiples études multi-sectorielles, les bénéfices économiques générés par l'intégration des facteurs humains dans une entreprise ce que l'on appelle maintenant les Facteurs Humains et Organisationnels (FHO). En voici quelques exemples: * meilleure communication entre le opérateurs et entre les équipes donc moins d'erreurs (après s'être tu par peur d'être mal vu, combien de fois sort-on de réunions avec des gros doutes sur la marche à suivre ? ); * prise en compte de la fatigue et du stress donc moins d'incompréhensions, de tensions, de jours d'arrêt-maladie générant des coûts humains et financiers terribles; * développement d'une culture de sécurité positive favorisant le dialogue et la confiance réciproque entre la direction et le reste du personnel; * dépénalisation de l'erreur favorisant le partage d'expériences, la remontée d'information, mais également la créativité, avec pour corollaire l'amélioration globale des performances de l'entité... Et la liste est longue... Du point de vue de la gestion des risques, les facteurs humains ne sont pas là pour répondre à la question "qui a fait ça ?" mais bien d'avantage à celles-ci: "quelles sont les causes de cet événement" et "quelles défenses peut-on mettre en place pour éviter qu'un événement similaire "ne se reproduise ?". Cette approche permet de radicalement changer l'ambiance de travail et facilite grandement le dialogue et la confiance mutuelle. Quelques précisions cependant: 1. Le domaine des facteurs humains n'est pas si facile que ça à appréhender: ses domaines sont particulièrement variés (physiologie, psychologie, pédagogie, ergonomie, management des organisations, sécurité opérationnelle, etc...). De plus, certains thèmes abordés (erreur et faute, démarche de retour d'expérience) nécessitent une fine connaissance du sujet que seuls certains secteurs tels que l'aérospatial ou le nucléaire maîtrisent après plusieurs décennies d'études, d'expériences ou d'accidents; 2. L'entreprise dans laquelle on veut mettre en place ces FHO doit se préparer bien en amont car l'arrivée des facteurs humains et organisationnels implique un changement assez radical de la vision de l'activité et du rôle des différents acteurs de l'organisation: la volonté de la direction de modifier sa façon de travailler doit par conséquent s'accompagner d'un volet pédagogique important: les formations FH permettent de diffuser lentement cette nouvelle culture de sécurité liée aux facteurs humains; 3. Les facteurs humains ne sont en aucun cas un moyen visant à déresponsabiliser totalement les acteurs ou à remettre en cause les décisions managériales: si chacun fait des erreurs, du plus haut responsable jusqu'au dernier stagiaire, cela ne signifie en aucune façon que la faute des autres ou du système. Et c'est le rôle de la direction de déterminer la limite entre ce qui est acceptable (ex: oubli d'un outil dans un avion suite à une interruption de tâche), de ce qui ne saurait être toléré (ex: oubli de ce même outil après ingestion répétée d'alcool au sein de l'entreprise). Conclusion: les Facteurs humains sont une immense source d'amélioration à la fois pour l'entreprise et pour les acteurs de celle-ci. De plus, tous les secteurs sont concernés: l'industrie, évidemment; mais également le secteur médical et para-médical, les organismes publics, les artisans, etc... Alors, allons-y ! Fonçons !

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