Le GNV et le bioGNV comme facteurs de transformations du transport routier (1/4)
#1 - Endiguer l'augmentation des émissions de CO2 dans les transports, améliorer la qualité de l’air et diminuer les nuisances sonores en milieu urbain
Basés sur une technologie mature et facilement adoptable par le secteur du transport, le GNV et le bioGNV offrent des performances environnementales répondant aux normes les plus exigeantes, réduisent le bruit de moitié par rapport aux motorisations diesel, et doivent à ce titre faire partie des solutions sur lesquelles il est pertinent de s’appuyer pour réussir la transition écologique dans les transports.
Le GNV pour réduire l’empreinte carbone du parc des véhicules lourds
La question climatique constitue l’un des défis majeurs que doit relever le secteur des transports dans les années à venir. En France, la Loi de Transition Énergétique pour la Croissance Verte (LTECV) et la Stratégie Nationale Bas Carbone (SNBC) ont fixé un objectif global de -40% d’émissions de GES à horizon 2030, objectif auquel le secteur des transports par la route, qui représentait aujourd’hui près de 30% des émissions françaises de GES, doit logiquement contribuer.
De par un contenu carbone plus faible que celui du pétrole, le gaz naturel utilisé pour les véhicules lourds présente des gains en matière d’émissions de GES pouvant atteindre 15% comparativement au gazole. Ce bénéfice peut être amplifié par l’utilisation de biométhane, qui parmi les biocarburants avancés gazeux, est l’un des rares pouvant être produit à une échelle industrielle. Le bioGNV permet en effet de réduire jusqu’à 80% des émissions de GES en analyse dite du « puits-à-la-roue » (c’est-à-dire de la production au pot d’échappement). L’intégration de bioGNV dans le mix GNV ne demandant aucune modification moteur ni aucune adaptation des installations d’avitaillement, l’ensemble des investissements consentis aujourd’hui pour le développement du GNV est compatible avec une incorporation progressive de bioGNV, et sans aucune limitation technique.
En 2030, sur la base d’un taux d’incorporation de gaz renouvelable de 40%, la baisse d’émissions annuelles de GES du parc poids-lourds par rapport à une évolution 100% gazole du parc poids-lourds pourrait être comprise entre 3,0 millions et 4,4 millions de tonnes de CO2eq en rythme annuel selon le scénario de développement retenu.
A l’horizon 2050, le bioGNV a été identifié comme un des leviers majeurs de réduction des émissions du secteur des transports par plusieurs scénarios prospectifs de référence :
- Le scénario Énergie-Climat ADEME 2035-2050, qui projette 48% de bioGNV dans la consommation énergétique finale dans les transports en 2050 (35% pour l’électricité, 16% pour les biocarburants).
- Le scénario Négawatt 2017-2050, qui considère le gaz comme un vecteur énergétique incontournable dans les transports en 2050, en complémentarité avec le vecteur électrique.
Qualité de l’air : un respect des critères les plus exigeants
L’amélioration de la qualité de l’air est par ailleurs devenue un chantier majeur de santé publique, majoritairement au sein des métropoles mais également dans quelques zones sensibles (ex : vallée de l’Arve). La France, comme d’autres grands pays européens tels que l’Allemagne, l’Italie ou l’Espagne, a récemment fait l’objet d’une mise en demeure de la part de la Commission européenne pour dépassement régulier des seuils de dioxyde d’azote dans 19 zones géographiques, aboutissant à une obligation de résultats à court terme. À cet égard, de nombreuses collectivités locales, s’appuyant sur des outils mis à leur disposition depuis l’entrée en vigueur de la LTECV, mettent progressivement en place des zones à faibles émissions favorisant l’accès aux cœurs des villes aux véhicules les plus vertueux. C'est dans ce contexte que le GNV et le bioGNV ont été intégrés aux mesures du plan d'action pour l'amélioration de la qualité de l'air que la France a transmis le 13 février 2018 à la Commission Européenne.
Les véhicules GNV émettent de façon indiscutable (car sans recours à des systèmes de dépollution complexes) des quantités de polluants inférieures aux seuils de la norme Euro VI, en particulier concernant les émissions d’oxydes d’azote (inférieures au seuil de 0,4g/kWh de la norme) et les émissions de particules (inférieures au seuil de 0,01g/kWh). Cette simplicité du système de dépollution garantit un maintien des performances environnementales sur toute la durée de vie des véhicules.
Les performances sanitaires et environnementales des véhicules GNV sont aujourd’hui reconnues par les pouvoirs publics, qui leur attribuent la classe 1 des certificats qualité de l’air CRIT’AIR ou encore en les catégorisant comme véhicules « à faibles niveaux d’émissions » sur le segment des véhicules de plus de 3,5 tonnes.
Extrait de la contribution de l'Association Française du Gaz Naturel Véhicule aux Assises de la Mobilité
Voir aussi :
#2 - Accompagner la mutation de l’activité industrielle liée aux transports lourds
Directeur du développement @ Altens | Decarbonizing Transport
6 ans#BTTF2018