Le handicap, un grain de sable dans le système !
L’inclusion est un système bien huilé ! Surtout quand le handicap est considéré en tant que groupe comme un autre. D’ailleurs, souvent les différences des personnes vivent les unes par rapport aux autres sans pour autant avoir quelque interaction que ce soit. Pour le psychosociologue que je suis, handicapé de surcroît, je trouve la situation du traitement du handicap dans la société très intéressant.
L’inclusion, apparemment, se limite au champ du handicap, alors que chacun est invité à inclure une autre personne. Encore faut-il savoir de quoi il s’agit ?
Au début l’étymologie de l’inclusion n’est pas très glorieuse et peut même devenir assez douloureuse si elle n’est pas surveillée de près. D’ailleurs une inclusion qui se passe mal ne peut-elle pas se finir par une occlusion ?
En effet l’inclusion vient du latin « inclusio » signifiant « enfermement ». Il s’agit d’une action consistant à de mettre quelque chose dans un ensemble plus important. Ainsi l’inclusion en mathématique est un sous-ensemble d’un ensemble plus grand.
Pour qu’il y ait inclusion il faut qu’il y ait circulation et agilité dans l’ensemble. Autrement dit l’accessibilité est un enjeu majeur de l’inclusion.
Si nous sommes passés d’un système intégratif à un système inclusif, c’est pour permettre une plus grande accessibilité mais dans le respect des différences de chacun. C’est justement là où le bât blesse ! Le handicap n’est pas un groupe homogène. Il y a déjà les cinq grandes familles de handicaps (moteurs, sensoriels, mentaux, psychiques et maladies invalidantes) ensuite ces familles peuvent se « composer » et se « recomposer » ! Cela montre la multiplicité des situations possibles de handicap.
Prôner l’inclusion à tous les étages sans s’assurer de la fluidité organisationnelle, c’est faire face à des blocages impossibles à résoudre sans le redécomposer en problèmes plus petits, plus faciles à solutionner.
C’est pour cela qu’il y a des systèmes intermédiaires adaptés et adaptables en fonction de la lourdeur du handicap de chacun. C’est possible dans la mesure où des passerelles existent pour circuler avec aisance dans l’écosystème, sinon c’est toujours l’élément le moins mobile qui en pâtira !
Surtout, l’inclusion ne peut pas être une obsession pour la bonne et simple raison qu’une obsession est rapidement pathologique.
Eh oui ! le psychologue que je suis est amené à accompagner des personnes ayant des hantises, des troubles pouvant altérer leur discernement et interférer sur leur conscience. Alors si en plus il s’agit d’inclusion avec risques de blocages… Le truc peut vite devenir phobique !
C’est justement ce qui peut arriver dans certaines situations où le handicap est lourd. Mais peut-on encore parler de degrés de handicap dans une société où nous faisons miroiter qu’avec un handicap, tout est possible ? Non ! Personnellement à l’adolescence, je voulais devenir pilote d’avion. Figurez -vous que les autorités compétentes m’ont dit que ce n’était pas possible et ceux qui me connaissent savent bien que ce n’est pas uniquement à cause de ma myopie !
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Heureusement que dans ma jeunesse, j’ai eu la chance d’aller dans un Etablissement Régional d’Enseignement Adapté à partir de la seconde, car cela m’a permis de terminer ma scolarité dans les meilleures conditions qui soient. Première et terminale en trois ans avec en moyenne huit élèves par classe, temps perdu ou temps nécessaire, donc compensatoire, pour réussir ?
La liberté de choisir le meilleur avec le respect des contraintes, c’est la grandeur de notre pays avec toute notre histoire.
Ce qui vient compliquer la compréhension de l’inclusion c’est cette « écriture inclusive » qui n’a rien d’inclusif et même qui provoque le contraire car il n’y a rien dans rien ! C’est simplement un rajout inutile des déclinaisons possibles, pour satisfaire l’émotion de tout le monde ! En plus de ne satisfaire personne, il aggrave la vie de certaines personnes handicapées par ce que nous qualifions de « dys » et qui ont tant de difficultés à assimiler les règles grammaticales et orthographiques !
Je crois à la société inclusive, à celle qui ne se décrète pas mais se construit pas à pas dans le respect des différences et avec le temps nécessaire et adapté ; elle nous pousse à nous transformer les uns avec les autres en donnant le meilleur de nous-mêmes. Cela n’est possible qu’à deux conditions :
- Ne pas faire à l’autre ce que nous ne voudrions pas que l’autre nous fasse
- Faire à l’autre ce que nous voudrions qu’il nous fasse.
Jean-Baptiste Hibon
Psychosociologue
Co-fondateur de Nouvelle Ere
En poste (secteur : Formation professionnelle)
2 ansMerci pour ce partage et eclairage
Direction transversale de 3 ESAT, 2 Entreprises Adaptées et 1 Structure d'insertion professionnelle
2 ansTout à fait Jean-Baptiste Hibon 👍👏👏
Dirigeant HLC
2 ansJean-Baptiste Hibon merci pour cet article éclairé par ton expérience et ton expertise
Retraité Michelin
2 ansJean-Baptiste Hibon merci de nous avoir bien expliqué que le sur mesure est bien préférable au prêt à porter.