Le lien du balancier
Pour ne pas vieillir « con » en radotant que « tout fout le camp », il vaut mieux avoir une vision pendulaire de l’histoire. Celle d’un balancier qui alternativement va dans le bon ou dans le mauvais sens. Il est évident que ce balancier opère aujourd’hui dans une phase négative pour ne pas dire régressive. Entre la folie de Poutine et celle de la Cour suprême des Etats-Unis, la posture de deux des pays qui figurent parmi les plus puissants du monde devient à la fois très décevante et très inquiétante. Dans les deux cas la course du balancier de l’histoire risque de laisser des traces sanglantes : celles des jeunes soldats russes et ukrainiens, mais aussi des civils embarqués dans le jeu mortel de la guerre celles, celles du sang des femmes américaines qui ne pourront plus dans certains états avoir recours à l’IVG et qui devront en venir à des moyens artisanaux ou s’adresser à des faiseuses d’anges, et celles des tueurs fous qui pourront déambuler dans les rues de New-York une arme à la ceinture. L’obscurantisme triomphe en ce début de troisième millénaire. Il se loge dans un renouveau des guerres de religions, dans l’accroissement des inégalités, dans les phobies migratoires et sécuritaires entretenues pas des irresponsables qui ne cessent d’annoncer l’apocalypse dont ils sont les cavaliers infernaux. Poutine prétend sauver la Russie comme Trump prétend sauver l’Amérique. L’un et l’autre osent invoquer la volonté divine.
Le monde vit une éclipse d’humanisme. La fange obscurcit le ciel. Et les tyrans qui triomphent provisoirement terrorisent la partie de leur peuple dont ils ne sont pas arrivés à asservir la pensée. La France n’est pas en reste. Elle brandit ses artisans du chaos.
Recommandé par LinkedIn
Il est un sous-produit des abattoirs que l’on dénomme « farine de sang » et qui constitue un complément alimentaire idéal pour le bétail. En ces temps où le blé peut venir à manquer, puissent les hommes désorientés ne pas se comporter en bétail passif et soumis, en se laissant gaver de farines douteuses.
Jean-Pierre Guéno