Le métier de Community Manager est-il déjà mort ?
Le métier de CM est-il voué à disparaître avant même d'avoir existé ? Jusqu'à hier, j'étais dans un groupe Facebook consacré aux Community Managers. Depuis quelques temps déjà, je n'avais plus plaisir à y partager quoique ce soit car certains le monopolisaient avec agressivité pour expliquer aux nouveaux participants, venus y chercher de l'aide, que le problème avait déjà été soulevé maintes fois et qu'ils n'avaient qu'à remonter le fil d'actualité pour y trouver leur réponse, non mais sans blague, comment peut-on être aussi assisté ? Hier donc, un jeune homme, qui aime bien y exposer des avis souvent péremptoires, poste que le métier de CM est mort, que nos compétences n'en sont pas vraiment et que tous les métiers que l'on a la prétention d'exercer sont déjà faits par d'autres bien plus spécialisés et meilleurs que nous. Et que les formations courtes donnés par l'IFOCOP et Openclassroom friseraient l'arnaque. J'ai tenté d'argumenter mais en vain, une des caractéristiques de ce "millenials", en plus des fautes d'orthographe, de syntaxe et du manque de vocabulaire, étant une arrogance sans faille et une incapacité à écouter la contradiction. Ce n'est pas très grave, la vie se chargera d'elle-même d'adoucir sa posture.
Cependant, je m'inscris en faux. Certes, et il a raison sur ce point, le métier que j'ai appris n'est pas celui que j'exercerai tel quel dans 2 ou 3 ans. Mais ce postulat est également valable pour les développeurs, les spécialistes du SEO, les graphistes... La transformation, ou plutôt la révolution, digitale implique non seulement une nouvelle façon de travailler mais surtout une obligation à évoluer en permanence, quelle que soit sa fonction. La formation doit être ininterrompue, avec des lectures, des conférences, des salons, du "test and learn" et une remise en question quasi-quotidienne. IFOCOP et Openclassroom donnent des bases. A chacun ensuite d'enrichir son savoir. Ce qui fait la force d'un CM, ce ne sont pas tant les connaissances acquises que sa capacité à se réinventer, à être au fait des nouveautés du web et à les utiliser à bon escient. Ses notions de code et de SEO lui permettent de discuter avec les spécialistes et de définir ses besoins, ou ceux de son client/entreprise, en connaissance de cause. L'apprentissage du storytelling l'aide à construire ses articles pour qu'ils soient remarqués. Ses notions de Photoshop lui font imaginer des visuels adaptés et attrayants. Et l'autorisent à exposer clairement ses idées au graphiste. La valeur ajoutée d'un CM réside dans d'autres talents que ceux que l'on attribue au métier en première approche. En ce qui me concerne, une organisation sans faille, que je tiens de mon précédent métier, de la réactivité, un savoir-être -pardon, des soft-skills- reconnu, mais surtout des compétences rédactionnelles nées de mon amour de la langue française. Et un bon réseau de spécialistes sur lequel m'appuyer.
Le métier de Community Manager n'est pas mort, il est en perpétuelle évolution, nuance. Et c'est un vrai métier. Complémentaire des autres métiers du web et de la communication. Dont beaucoup ont tort de se passer. Question de (sur)vie. Je n'embraye pas sur ce sujet, ce serait trop long, mais j'effleurerai le sujet lors de mon intervention du 27 juin au meetup de Social Mixcity. Venez-y !
Consultante chez Corinne Bocher
6 ansMerci pour votre article si pertinent !
C'est amusant car j'ai tout de suite identifié le groupe Facebook auquel vous faisiez référence et la personne dont il s'agissait :) Article très intéressant en tout cas !