Le métro Nord pour les nuls (9 : qui décide ?)

Chaque jour, je développe une question en vue de décoder la décision de réaliser un #métro à grande profondeur à la place du #tram 55 à #Schaerbeek et #Evere, ligne #STIB.

Question 9. Qui a pris la décision du métro Nord ?

C’est en février 2013 que le Gouvernement Bruxellois a pris la décision de réaliser cette nouvelle ligne. Il était composé d’une majorité PS-CDH-Ecolo-CD&V-Open Vld-Groen représentés à cette date par : Charles Picqué, Guy Vanhengel, Evelyne Huytebroeck, Brigitte Grouwels, Benoît Cerexhe, Rachid Madrane, Bruno De Lille et Christos Doulkeridis.

Parmi les responsables politiques bruxellois, on peut constater que le nord-ouest de la Région est bien représenté. Est-ce un hasard ? On retrouve par ordre alphabétique : Ridouhane Chahid (échevin à Evere, président de la Commission infrastructure du Parlement et à l’époque vice-président de la STIB), Bernard Clerfayt (Bourgmestre de Schaerbeek), Yves Goldstein (Schaerbeekois et ex-chef de cabinet du Ministre-Président), Denis Grimberghs (Député et échevin à Schaerbeek), Cécile Jodogne (Schaerbeekoise et actuelle Secrétaire d’Etat au Commerce extérieur), Laurette Onkelinx (Schaerbeekoise et Présidente de PS bruxellois), Guy Vanhengel (Everois et Ministre des Finances), Rudi Vervoort (actuel Ministre-Président et Bourgmestre empêché d’Evere)...

Pour ne pas faire de jaloux, les annonces de la décision relative au métro Nord évoquent systématique le prolongement du métro vers le Sud d’Uccle, réclamé avec force par Armand De Decker, à l’époque bourgmestre d’Uccle, et cela, comme s’il était possible de s’engager aujourd’hui sur un projet vers la Sud en compensation d’un métro Nord prévu au mieux pour 2027-2030 et dont le financement n’est pas encore assuré. De plus la densité de cette partie Sud de Bruxelles est beaucoup trop faible au regard d’un métro (70 à 100 habitants à l’hectare, alors qu’au Nord, on va de 100 à 250 habitants à l’hectare et que le tram amélioré pourrait tout-à-fait convenir). Dans son interview à La Libre du 4 novembre 2016, Alain Flausch, ancien CEO de la STIB déclarait : « A Uccle, le métro sera très difficile à justifier. Les études sont à prendre avec circonspection, il faut voir quels sont les intérêts derrière tout cela. » L’article continue : « L’ex-CEO n’est pas hostile au métro, mais il se demande si ce projet pharaonique n’est pas encouragé par un lobby d’entrepreneurs tentés d’alourdir au maximum la facture des travaux. »

Vincent Carton  Ingénieur civil, Urbaniste