Le Mali. De Soundjata Keïta à Assimi Goïta. Les racines profondes de la Révolution du Mali-Koura

Par Amadou Ba, historien, chercheur et auteur

Je vous propose l'introduction et conclusion de mon livre sur le Mali-Koura pour avoir un aperçu véritable du contenu. Bonne lecture pour ceux et celles qui voudraient mieux connaitre de quoi il s'agit dans ce livre de plus de 270 pages.

Introduction :

L’actuelle République du Mali est un vaste pays qui couvre une superficie d'environ 1 241 238 kilomètres carré, soit un peu plus du double de celle de la France, son ancienne puissance coloniale. Pays continental, dépourvu de façades maritimes donc d’une ouverture sur le monde par la mer ou par l’océan, le Mali partage ses frontières de près de 7 200 km avec les pays suivants : l'Algérie au nord, le Niger à l'est, le Burkina Faso au sud-est, la Côte d'Ivoire et la Guinée au sud, et la Mauritanie et le Sénégal à l'ouest. Le relief est peu élevé et peu accidenté. C'est un pays de plaines et de bas plateaux. L'altitude moyenne est de 500 mètres. Même si l’actuelle République du Mali n’a pas accès à la mer, c’est un pays qui a la chance d’abriter sur son territoire de longs cours d’eau et d'affluents qui ont fait sa prospérité économique et ont fortement contribué à la naissance de plusieurs grands peuples et civilisations. En effet, deux grands fleuves d’Afrique de l’Ouest traversent le Mali. Il s’agit du fleuve Niger que les ancêtres mandingues appellent le Joliba. C’est un très long cours d’eau, le troisième du continent par sa longueur, après le Nil et le Congo. Il s’étend sur près de 5000 km et prend sa source dans les montagnes des pays actuels de la Sierra Leone et la Guinée à 800 m d'altitude au pied des monts Tingi. Le fleuve Joliba forme une grande boucle appelée boucle du Niger passant la savane, le sahel, le Sahara occidental avant de se jeter dans l'océan Atlantique, dans l’actuel Nigéria. Le fleuve Niger traverse ou borde six États africains dont les frontières tracées par les colonisateurs ne font aucun sens pour les populations qui ont été bercées par ce majestueux fleuve. Il s’agit des pays suivants : la Sierra Leone, la Guinée Conakry, le Mali, le Bénin, le Niger et le Nigéria). D’ailleurs les deux derniers pays cités tirent leur nom directement du fleuve issu de la Compagnie du Niger des Britanniques au moment des explorations et colonisations. L’autre grand cours d’eau qui traverse le Mali c’est le fleuve Sénégal, long de plus 1 750 kilomètres, et qui comme le Joliba, prend sa source dans les montagnes de la Guinée à 750 mètres d'altitude. Le fleuve Sénégal qui arrose le Mali, puis la Mauritanie et le Sénégal, a lui aussi été favorable à une prospérité économique et fut le berceau de grandes civilisations qui ont contribué à façonner les populations de cette partie de l’Afrique. Même s’il est utilisé pour servir de frontières tracées par le colonisateur, les populations du Sénégal, de la Mauritanie et du Mali n’ont jamais considéré le fleuve Sénégal, qui lui également tire son nom de la Compagnie du Sénégal, comme une limite qui sépare des peuples frères, des populations sœurs, des parents et familles de chaque côté du fleuve. À ce sujet, il est pertinent de souligner que les populations peules (haal pulaar’en) de la moyenne vallée de ce fleuve ont un adage très clair et explicite « mayo wonna kerol » (traduction, le fleuve ne constitue pas une frontière). Moins long que le Joliba, mais non moins utile, le fleuve Sénégal traverse les ethnies malinké, peule, soninké, Hal pulaar’en, wolofs, etc., avant de se jeter à l’ouest dans l'océan Atlantique dans la ville de Saint-Louis que les ancêtres wolofs appellent Ndar Toutt. Nous reviendrons sur l’importance de ces deux grands cours d’eau quand il sera question de traiter les grands empires du Mali et du Songhay à l’époque médiévale. Notons aussi que le nom Mali qui est utilisé depuis 1960 pour désigner l’actuelle République du Mali est en réalité un nom lourdement chargé d’histoire. En effet, la République actuelle du Mali qui désigne le territoire dont nous parlons dans ce livre remonte au 22 septembre 1960 qui marque la date de l’indépendance du pays. Ce nom remplaça celui du Soudan Français, nom porté par la colonie française érigée sur le territoire de l'actuel Mali entre 1890 et 1899, puis de 1921 à 1958. C’est donc un clin d’œil à l’histoire, pour rendre un vibrant hommage à la mémoire de l'un des illustres et rayonnants empires qu'a connu l'Afrique au sud du Sahara, l'Empire du Mali. Ce dernier était beaucoup plus étendu que le pays du Mali d’aujourd’hui comme nous allons le montrer dans la première partie du livre au chapitre consacré à l’empire du Mali. Toutefois, force est de reconnaitre que sur le territoire de la République du Mali, il y a eu de grandes civilisations depuis plus de mille ans, et qui ont contribué de façon déterminante à l’édification des États actuels et au façonnement des populations grâce à la prospérité économique, à une grande unité politique, une forte cohésion sociale et un rayonnement culturel, comme expliqué parfaitement dans mon livre intitulé, L’Afrique des Grands Empires (7e-17e siècles). À ces grands empires du Moyen-âge africain succédèrent d’autres empires beaucoup plus éphémères comme l’empire toucouleur d’El hadji Omar Tall, celui du Ouassoulou de Samory Touré ou encore l’empire peul du Macina sans oublier de puissants royaumes qui ont marqué l’histoire de ce pays avant la pénétration coloniale. À cause de cette riche histoire précoloniale, des moments difficiles durant la colonisation, des moments de résistance, de résilience et de la diversité de sa population, le Mali forgea tranquillement son destin de peuple insoumis et libre. C’est une grande terre de brassage de peuples qui ont été à l'origine de la formation de groupes humains fortement interdépendants et dont les apports civilisationnels respectifs constituent l’ADN des citoyens et citoyennes du Mali d’aujourd’hui. C’est cela qui fait aussi et surtout la spécificité du pays, son dynamisme, son union et sa détermination collective à sauver le peuple dans les moments les plus complexes, confus et difficiles de son histoire. Si la République du Mali est aujourd’hui la terre admirée, la terre vers laquelle les regards et fiertés des jeunesses africaines sont tournés, une terre de pèlerinage des panafricains et panafricanistes, un pays soutenu mordicus par des millions de Noirs d’Afrique et du monde entier, c’est sans aucun doute grâce à la posture et la voie montrées par les habitants du Mali, un héritage d’une longue histoire multiséculaire et une excellente cohabitation de ses peuples durant des siècles. Il n’y a aucun hasard que le Mali soit donc un pays qui refuse la domination et ose dire "NON", quel que soit l’ennemi qu’il a devant lui. En plus de cet avantage historique, de cette détermination collective, le Mali possède un autre atout de taille, celui d’être un pays certes appauvri par les négriers, colonisateurs, impérialistes et néo colonisateurs, mais un pays très riche, car doté d’immenses ressources minières, énergétiques, très convoitées pour la haute technologie de pointe ou les grands projets de constructions de nations, sans oublier les ressources agricoles, halieutiques et artisanales qui quand elles occuperont toute leur place dans le pays s’avéreront déterminantes pour hisser le Mali dans le concert des nations économiquement prospères et indépendantes. Parallèlement aux ressources agricoles, le Mali comme nous l’avons mentionné, possède d'énormes potentialités énergétiques, touristiques et artisanales, de même que minières. À cela s’ajoutent les sources d'énergie renouvelables notamment l'énergie solaire (en pleine expansion). Le sous-sol malien renferme d'importants gisements parmi lesquels l'or, les phosphates, le sel gemme, le calcaire, la bauxite, le fer, le manganèse, le gypse, l'uranium, le marbre, etc. Décrit comme le pays de l’or par les géographes arabes du Moyen-âge, le Mali abrite aujourd’hui de grands sites aurifères parmi les plus importants d’Afrique comme ceux de Siama, de Sadiola, de Loulo et la mine d'or de Kalana, etc. En 1995, la production de l'or fut évaluée à 6600 kg et de ce fait, l'or occupe désormais la troisième place au niveau des ressources destinées à l'exportation (après le coton et le bétail). Ces immenses richesses du sol et du sous-sol malien font de ce pays, une terre convoitée, notamment par les prédateurs impérialistes et néocolonialistes qui refusent de payer les ressources africaines aux prix qu’elles valent. Ces derniers veulent coûte que coûte s’en s’approprier par la terreur et les intimidations et s’emparer de toutes les richesses des pays qui n’ont pas les armes efficaces ou de haute technologie de pointe pour leur faire face. C’est le grand défi auquel le Mali et beaucoup d’autres pays africains sont confrontés à savoir des guerres et une insécurité minutieusement orchestrée par des impérialistes machiavéliques, des néocolonialistes violents, méchants, très rusés et qui instrumentalisent la religion musulmane pour faire croire que le Mali et beaucoup d’États africains sont attaqués par des « djihadistes islamistes » et qu’il faut envoyer des soldats étrangers pour les sauver. Aucun Africain et aucune Africaine normalement constitués, conscients et éveillés ne croient à ce narratif mensonger. Nous en reparlerons amplement dans les chapitres suivants. Pour revenir au Mali-Koura, une révolution qui est en marche, force est de constater qu’il n’est pas né spontanément ou à partir d’une réaction émotionnelle, mal préparée. Loin, s’en faut, en effet, le Mali-Koura qu’on peut définir comme un appel très fort à un sursaut national afin de sauver le grand Mali victime des traitres internes et externes, revendique avant tout les valeurs multiséculaires du pays à travers ses grands empires, ses puissants royaumes, sa diversité ethnique, sociale, confessionnelle, sa prospérité économique d’antan, son rayonnement culturel et intellectuel depuis la lointaine ville historique de Djené Djeno première cité du sud du Sahara (250 ans JC), en passant par celles de Tombouctou, Gao, Mopti, Ségou, Bandiagara, Hamdalaye, Sikasso, Bamako, Kayes, etc., qui sont toutes des villes chargées d’histoire glorieuse et rayonnante. Toutes ces villes et beaucoup d’autres encore gardent les traces indélébiles de civilisations et de valeurs historiques remarquables et merveilleuses. À cela, on peut ajouter que le Mali-Koura s’aligne droitement sur les textes juridiques, les chartes et documents ayant façonné les valeurs humaines, sociales et humanistes des peuples du Mali actuel. Il s’agit de la charte de Kouroukanfouga connue encore sous le nom de la charte du Mandé rédigée en 1236 sous le premier empereur du Mali Soundjata Keïta. Ce dernier a vécu de 1190 à 1255 et a régné à la tête de l’empire du Mali pendant vingt ans à partir de 1235. On peut citer aussi la charte de l’empire du Ouassoulou sous l’immense Samory Touré, une charte qui était aussi chantée sous forme d’hymne et transmise aux générations actuelles par les Jeli malinké que certains appellent les griots. Le contenu de ces chartes et textes sera explicité plus en détail dans le chapitre consacré à l’empire du Mali et à celui du Ouassoulou. Les têtes de fil du Mali-Koura ainsi que tous les Maliens et Maliennes conscients, informés et éveillés ont bien compris ce que disait le grand historien africain du Burkina Faso, Joseph Ki Zerbo : « un peuple ne peut vraiment affronter son avenir sans une vision de son passé. On ne peut vivre avec la mémoire d’autrui ; or l’histoire est la mémoire collective des peuples. Pour qu’ils se sentent concernés par l’avenir, il faut qu’ils se sentent héritiers d’un passé ».

Pour comprendre le sursaut malien, pour véritablement saisir le sens de la révolution du peuple africain du Mali soudé derrière le Mali-Koura, il faut comprendre qui attaque vraiment le Mali. L’ennemi, le déstabilisateur, le prédateur, le pilleur, le pompier pyromane, ce n’est personne d’autre que le même : le négrier entre les 16e et 19e siècles, le colonisateur à la fin du 19e siècle et la première moitié du 20e siècle, le théoricien de mensonges en doctrine politique et philosophique, transformant les contrevérités et faussetés en « vérité », chez les non avertis et moins informés à travers une nauséabonde propagande médiatique à grande échelle et à coup de milliards de dollars ou d’euros, un ennemi manipulateur qui dit de belles paroles le jour et pose des actes diaboliques la nuit, face à cet ennemi que nous appelons impérialiste et néocolonialiste, un ennemi qui se déguise sous un autre nom et dont l’agenda est bien connu, seule une mobilisation extrême, forte et permanente comme celle du Mali-Koura peut le vaincre et le chasser du continent africain. Voilà pourquoi nous estimons que ceux qui critiquent, dénigrent, minimisent ou tournent les propos des leaders du Mali-Koura en dérision sont des gens qui soit sont de mauvaise foi soit qu’ils ignorent crânement ce fait : le peuple africain du Mali est un peuple fier et jaloux de son passé glorieux. Il veut penser son futur en se référant à ce passé glorieux. Tel est le véritable sens de la révolution du Mali-Koura. Ce livre regroupé en trois parties et réparti en seize chapitres, fruit d’une longue et minutieuse recherche, consacre une importance capitale au passé glorieux du Mali actuel, aux valeurs qui ont façonné l’homo maliensis, qui ont fait de ce peuple ce qu’il est aujourd’hui, une nation d’une grande diversité, mais très unie et soudée. C’est pour cela qu’il est nécessaire de revisiter, d’expliquer, d’expliciter, de décortiquer et d’informer les opinions maliennes et africaines sur la longue histoire du Mali depuis les grands empires du Moyen-âge jusqu’à ceux de la seconde moitié du 19e siècle en passant par les puissants royaumes du Mali du 17e au 19e siècle jusqu’à la colonie du Soudan français et jusqu’aux indépendances dans les années 1960. Dans la deuxième partie du livre, il sera question de montrer que malgré les défaites militaires de la fin du 19e et au début du 20e siècles lors de la ruée vers l’Afrique par les puissances européennes qui après avoir commis les pires atrocités et barbaries entre elles, depuis le Moyen-âge, avaient fini par investir sur la course à l’armement lors de la révolution industrielle et ont pu acquérir des armes sophistiquées, les unes plus meurtrières que les autres et dominer les autres peuples de la terre. Malgré cette emprise coloniale sur l’Afrique par les nations européennes, le peuple africain du Mali a toujours été constant : un très grand peuple de résistance et de résilience. La pénétration coloniale française dans l’actuel Mali, menée par Louis Faidherbe depuis la ville de Saint-Louis sur le bas fleuve Sénégal, puis par Gallieni, Archinard et consorts, progressivement vers l’est et le sud-est n’a pas été une campagne facile et de tout repos en terre malienne contrairement à ce que croient les non-initiés en histoire africaine coloniale ou ceux bourrés de préjugés dévalorisants sur l’Afrique noire. En vérité, une forte résistance populaire menée par des rois courageux comme Babemba Traoré, Ahmadou Tall, Mamadou Lamine Drammé, Samory Touré, etc. fut opposée aux colonisateurs qui ne réussirent à dominer cette région africaine que grâce à la supériorité de ses canons, fusils, sa politique de diviser pour régner et surtout son appui sur des soldats issus des territoires conquis et occupés en les formant, les payant et leur donnant plusieurs avantages pour par la suite les envoyer commettre les sales besognes et les crimes abominables dans d’autres régions loin de leur terre natale. C’est la fameuse politique de la tache d’huile de Gallieni qui disait que c’est avec les vaincus de la veille qu’on construit les territoires du lendemain. Pendant près de cent ans, des Africains du Mali opposèrent une vive résistance aux colonisateurs européens et notamment français. Ceci sera expliqué, analysé, explicité et décortiqué dans la deuxième partie du livre. Toujours dans cette deuxième partie, nous verrons que même après les indépendances, le colonisateur français n’a jamais voulu partir. Ainsi, sa politique a été de combattre systématiquement les dirigeants et opposants africains qui ont souhaité faire de leurs pays des nations souveraines, libres, développées, dignes et heureuses. C’est dans cette perspective que le néocolonialisme français s’est substitué à la colonisation en mettant en place le système de la Françafrique qui désigne les stratégies mises en place par l’État français à partir de 1960 pour maintenir une influence militaire, politique et économique sur ses anciennes colonies africaines. Ces stratégies ont été décrites dans plusieurs livres d’historiens panafricanistes et d’intellectuels africains engagés, mais aussi par des citoyens français de France qui luttent pour un monde plus juste et humain comme François-Xavier Verschave, auteur du livre à charge sur la Ve République française La Françafrique. Le plus long scandale de la République, parue en 1998. Il s’agit là d’une véritable enquête sur un système mafieux sordide et inhumain qui fait la fortune des capitalistes français et des élites corrompues africaines au grand détriment des masses du continent. Loin de baisser les bras contre ces politiques désastreuses et meurtrières contre la Françafrique au détriment du peuple, nous verrons toujours dans la deuxième partie du livre, que le grand peuple du Mali a opposé une forte résistance contre le néocolonialisme, contre la Françafrique et ses valets ou marionnettes que certains traitent à juste titre de nègres ou esclaves de maison. C’est dans ce sens qu’on parlera de l’éphémère, mais oh combien symbolique, Fédération du Mali entre le Sénégal et le Soudan français. On examinera aussi le Mali sous le régime du grand panafricaniste et digne fils du pays, Modibo Keïta, président d’un Mali fier et souverain. On abordera aussi le régime du vassal et traitre Moussa Traoré qui a accepté de se retourner contre les intérêts de son pays en cheminant la main dans la main avec la France néocoloniale renversant par coup d’État militaire lâche le digne patriote Modibo Keïta en 1968 alors que ce dernier était en voyage. Nous verrons dans cette partie que durant toute la période post indépendance de 1960 jusqu’à l’avènement du Mali-Koura en 2020, le peuple africain du Mali n’a pas été que résilient ou passif. Il a aussi résisté courageusement et collectivement. Il fut un peuple déterminé et ayant contribué grandement à la chute du vassal Moussa Traoré en 1991, événement qui marque par la suite l’avènement du multipartisme et l’expérience des élections plus ou moins transparentes à partir des années 1991. C’est toujours dans cette même dynamique que le peuple du Mali a continué de lutter contre la logique partitionniste que voulait lui imposer la France néocoloniale en utilisant les Touaregs du Nord contre le pouvoir central ou en recourant au terrorisme islamiste, qui n’est rien d’autre qu’un cache sexe de l’impérialisme et du néocolonialisme. Le peuple fier du Mali a manifesté régulièrement contre le pouvoir corrompu de ses élites notamment le vassal Ibrahim Boubacar Keïta qui bien qu’élu à la suite d’élections démocratiques fut l’une des plus grandes marionnettes au service du néocolonialisme contre les intérêts de son pays. Sa chute au mois d’août 2020 et l’arrivée de dignes fils du pays à savoir les cinq colonels avec à leur tête le vaillant Assimi Goïta porte la marque indélébile de la révolution du Mali-Koura et une société civile très mobilisée et déterminée. La troisième partie du livre sera ainsi consacrée au pouvoir de transition militaire du Mali surtout à partir de 2021, quand Assimi Goïta a pris la commande. Il sera aussi question de d’aborder le soutien indéfectible au régime actuel par le peuple malien dans son écrasante majorité, ses choix géopolitiques et géostratégiques lucides notamment une alliance assumée avec la Russie et la Chine malgré les aboiements des pays occidentaux. On examinera les choix courageux, efficaces et payants des autorités actuelles du Mali. Nous n’oublierons pas aussi de mettre au clair et même de dénoncer la campagne de dénigrement, de propagande, et diabolisation dont le régime actuel est victime de la part des néocolonialistes et impérialistes français soutenus toujours dans leurs forfaitures et crimes contre l’Afrique par des alliés occidentaux, des pays du golfe et tristement, idiotement par des régimes corrompus, vassaux de l’impérialisme et du néocolonialisme. Voilà les trois grandes parties du livre qui sont réparties en seize chapitres permettront à tous ceux et celles qui souhaitent approfondir leurs connaissances sur la situation du Mali et la forte mobilisation de son peuple contre les ennemis prédateurs néocolonialistes et impérialistes. Nous finirons cette dernière partie par la création de l’Alliance des États du Sahel (AES) avec la charte du Liptako-Gourma en soulignant le soutien massif des jeunesses africaines conscientes et éveillées notamment les panafricains et panafricanistes du continent et de la diaspora au Mali, ses populations et ses autorités au premier rang desquelles Assimi Goïta, le Soundjata Keïta du 21e siècle africain du Mali.

CONCLUSION

La longue histoire du Mali, depuis au moins la fondation de l’empire du Mali à partir de 1235 par le valeureux Soundjata Keïta jusqu’à aujourd’hui en 2023 avec la refondation de l’État du Mali par le vaillant et digne fils de son pays le Mali, Assimi Goïta et son équipe soutenue par l’écrasante majorité de la population du pays, nous démontre bien que la Révolution du Mali-Koura n’est pas sortie ex nihilo, ce n’est pas un lapin sorti d’un chapeau de magicien. Le Mali-Koura n’est pas une réaction spontanée ou émotive des populations du Mali. Au contraire, c’est une réaction humaine, noble et saine qui fait partie de l’ADN, de l’âme et du moi le plus profond des habitants du Mali depuis des siècles. Le Mali-Koura est d’abord et avant tout des valeurs de courage, de fierté, de dignité, de patriotisme, de refus de la soumission, des valeurs de solidarité et de cohésion sociale pour le plus grand bénéfice de tout le peuple du Mali. Et c’est cela que nous avons voulu montrer dans ce livre en partant des grands empires qui ont été créés sur la terre du Mali au Moyen âge et au 19e siècle avant la colonisation européenne, mais aussi les puissants royaumes qui se sont reconstruits sur les ruines des empires médiévaux, sans oublier les grands souverains qui ont farouchement résisté à la pénétration coloniale, et d’autres à l’implantation et la perpétuation de celle-ci. Ce livre a aussi montré la grande résilience du peuple africain du Mali, qui même dominé par la force des armes, sait se ressaisir au bon moment. Le Mali est une grande civilisation et les grandes civilisations comme on le dit ne disparaissent jamais. C’est justement au moment qu’on les croit mortes, disparues et reléguées dans la poubelle de l’histoire que les grandes civilisations renaissent de leurs cendres et inspirent les peuples qu’elles ont façonnés afin que celles-ci reprennent le flambeau. Le livre nous enseigne aussi que malgré qu’il y ait eu dans l’histoire du Mali notamment après les indépendances, une minorité de personnes égoïstes, indignes et traitres à la nation malienne et qui ont choisi de cheminer avec les néocolonialistes et impérialistes pour leurs simples intérêts crypto personnels, ceux de leurs familles et clans, il y a toujours eu au Mali de dignes fils et filles, de grandes personnalités qui ont aimé et chéri la terre bénie du Mali, des personnes qui ont donné leur énergie et sang et tout ce qu’elles ont de bien et fort au Mali afin que ce pays soit éternel et heureux. Parmi ceux-ci, il y a d’abord la collectivité à savoir le peuple dans sa majorité, mais il y a aussi et surtout de grands noms qui font la fierté du Mali, de l’Afrique et de la diaspora africaine. Il s’agit des grandes figures comme Soundjata Keïta, fondateur de l’empire du Mali, celui qu’on désigne aussi sous le nom de Roi Lion, Bakari II, Sakoura, Mansa Moussa, Sonni Ali Ber, Askia Mohamed, Askia Daoud, Samory Touré, Elhadji Omar Tall, Cheikhou Ahmadou, Babemba Traoré, Modibo Keïta, jusqu’aux dirigeants actuels à savoir Assimi Goïta et ses collaborateurs sans oublier les grands intellectuels comme Aminata Traoré, Amadou Hampâté Bâ, Seydou Bodian ou des artistes engagés comme Salif Keïta, etc., la liste est longue. Donc, ce n’est nullement un hasard, si le vent de la libération totale qui souffle en Afrique noire dite francophone et de l’Ouest est véritablement parti du Mali avant de déferler dans les autres États qui, rappelons-le, ont aussi partagé avec le Mali la même histoire, les mêmes valeurs et combats. Il est donc impossible de comprendre ce qu’est la Révolution du Mali-Koura, de bien saisir ce qui se passe au Mali aujourd’hui et surtout de comprendre la forte mobilisation des Maliens et Maliennes ainsi que des Africaines et Africaines derrière le Mali et ses autorités pour une Afrique libre, souveraine et digne sans s’intéresser à la longue histoire du Mali. Si on veut véritablement savoir où le Mali tire son courage, sa résistance et sa résilience, il faut absolument lire l’histoire de ce pays depuis au moins 1235.

 

Notre conviction intime est que le Mali-Koura va non seulement être une grande réussite et libérer définitivement le Mali aux mains des prédateurs impérialistes et néocolonialistes, mais aussi, c’est une révolution qui fera tache d’huile et étendra ses tentacules dans toute la région ouest africaine et ailleurs, en Afrique. D’ailleurs quand on voit la posture actuelle du Burkina Faso du capitaine Traoré il est impossible de ne pas faire le lien avec le Mali-Koura même si on le sait que les idées et visions des autorités actuelles du Burkina Faso et l’engagement de son peuple tirent aussi ses racines dans la vie du noble et digne combat de Thomas Sankara un des plus dignes et valeurs fils de l’Afrique. C’est aussi grâce au Mali-Koura et la détermination des autorités du pays qui ont chassé les forces impérialistes et néocolonialistes de leur sol (Barkane, Takouba, G5 Sahel, MINUSMA) que des pays comme le Congo RD a eu le courage de demander le départ sans délai des soldats de MINUSCO de son sol alors qu’ils y étaient implantés depuis les années 1960 sans jamais lutter sincèrement pour la restauration de la paix au Congo. Le Mali-Koura et ses autorités ont montré la voie à suivre. Et ce que nous observons au Burkina Faso ou au RD Congo n’est que le début, car les populations africaines et celles de la diaspora africaine soutiennent de tout leur poids les autorités maliennes et exigent que leurs pays soient dirigés par des présidents dignes et courageux en s’inspirant de l’exemple du Mali-Koura. Et cela va arriver inévitablement, car les peuples sont toujours plus forts et puissants que les États. En ce qui nous concerne, nous ne pouvons que saluer le courage et la bravoure du grand peuple du Mali, de ses dirigeants actuels, et surtout souhaiter que les autres pays suivent non seulement l’exemple du Mali et que les États africains s’unissent, créent de grands espaces et profitent de leurs immenses ressources pour le plus grand bonheur des peuples. Le Mali-Koura est une révolution historique digne de celle des États-Unis de 1776, de celle de l’Angleterre de 1689, de celle de la France de 1789, de celle du Japon, du Meiji de 1868, de celle de la Chine sous Mao, ou encore des luttes de libérations en Afrique et dans le monde menées par de grandes personnalités comme les Gandhi, Mandela, Lumumba, Sankara, Olympio, Hailé Sélassié, Cheik Anta Diop, etc. Comme toute révolution, celle du MaliKoura a des défis devant elle, car il y a des ennemis en face, les prédateurs impérialistes et néocolonialistes ne renoncent jamais et feront tout pour faire échouer cette belle dynamique enclenchée au Mali afin qu’elle ne fasse pas tache d’huile en Afrique et dans le monde. Mais, nous restons optimistes, car le Mali ne badine pas sur sa souveraineté, la prospérité de son peuple, la sécurité de celle-ci, son panafricanisme et surtout nous sommes convaincus que le Mali va continuer et approfondir les relations déjà nouées avec de grandes puissances de ce monde qui n’ont pas un passif lourd avec lui pour contrer les impérialistes et les néocoloniales qui depuis plus de cinq cents ans sont les plus grands responsables de la destruction de l’Afrique, de l’infériorisation des Noirs d’Afrique et de la pauvreté et de la misère qui sévit sur le continent.

Vive le Mali

Vive le grand peuple africain du Mali

Vivre les autorités panafricaines du Mali

Vive la Révolution du Mali-Koura.

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