Le marché immobilier Parisien est-il enfin en phase de reprise ?
Après une période de fortes turbulences, le marché immobilier parisien semble enfin montrer des signes de reprise. Mais cette amélioration est-elle véritablement durable, ou s'agit-il d'une simple accalmie dans un contexte encore incertain
L’économie française bénéficie depuis 2024 d’une stabilisation de l’inflation autour de 2 %, contre les 5-6 % des dernières années. Cette modération de l'inflation, couplée à des baisses de taux d’intérêt de la Banque centrale européenne (actuellement autour de 3,25 %), a permis aux emprunteurs d’accéder plus facilement au crédit. Les taux moyens de crédit immobilier à Paris ont reculé, avec des offres autour de 3 % pour les durées classiques, redonnant ainsi confiance aux acheteurs.
D’après une étude des Notaires de France, le prix moyen du mètre carré à Paris est actuellement de 10 000 €, en légère baisse par rapport aux 10 600 € du début de l’année 2024. Ce recul de 5,7 % permet aux acheteurs d’acquérir des surfaces plus grandes ou de négocier davantage, surtout dans les quartiers traditionnellement chers comme le Marais ou Saint-Germain-des-Prés.
Les transactions reprennent progressivement, en particulier pour les biens d’une valeur inférieure à 800 000 €, qui représentent la majorité des ventes. Les quartiers périphériques tels que le 19e ou le 20e arrondissement, où les prix au mètre carré sont plus accessibles, connaissent également un regain d’intérêt.
L’organisation des Jeux Olympiques à Paris en 2024 a ravivé l’intérêt pour l’investissement immobilier dans la capitale. Comme l’ont montré les cas de Londres en 2012 ou Tokyo en 2021, les prix immobiliers augmentent souvent de 10 à 17 % dans les deux ans suivant les JO. À Paris, des quartiers ont été réaménagés, comme celui de Saint-Denis, créant de nouvelles zones résidentielles et attirant investisseurs et acheteurs.
Selon les prévisions, la hausse des prix devrait s’accentuer au fil des mois, particulièrement dans les secteurs réhabilités pour les JO, avec une demande accrue pour les logements neufs et les biens à haute performance énergétique.
Le nouveau gouvernement, sous la direction du Premier ministre Michel Barnier, a mis en place des mesures spécifiques pour revitaliser le marché immobilier. Plusieurs initiatives visent à faciliter l'accès à la propriété, notamment pour les primo-accédants. Ces mesures incluent des crédits d’impôt pour les investissements dans l’amélioration énergétique et des subventions pour les rénovations dans les copropriétés.
Le ministère du Logement a également lancé une initiative pour soutenir la construction de logements neufs en zone urbaine. Le gouvernement espère que ces politiques favoriseront une reprise durable et encourageront les investisseurs à revenir sur le marché parisien.
La récente réélection de Donald Trump en tant que président des États-Unis a également eu des effets sur le marché immobilier français. La politique isolationniste de Trump pourrait inciter certains investisseurs américains et étrangers à diversifier leurs actifs en dehors des États-Unis. En conséquence, l’immobilier parisien, perçu comme une valeur refuge, attire des fonds étrangers, notamment dans les segments de l’immobilier de luxe et commercial.
Certains investisseurs, notamment dans les quartiers prestigieux de Paris tels que le 16e arrondissement et les Champs-Élysées, voient cette période comme une opportunité d’acquérir des biens dans une ville à la stabilité reconnue.
La mise en conformité énergétique des logements reste une préoccupation majeure. À partir de 2025, les passoires thermiques c'est à dire les logements classés G au diagnostic de performance énergétique (DPE) seront déclarés "indécents" et donc interdits à la location. Cette contrainte légale pousse de nombreux propriétaires à réaliser des travaux de rénovation, ce qui peut dynamiser le secteur de la construction.
Pour les investisseurs, ces nouvelles réglementations représentent aussi une opportunité. Les biens rénovés énergétiquement dans des quartiers prisés pourraient offrir une rentabilité accrue et attirer davantage de locataires ou d’acheteurs.
En somme, le marché immobilier parisien semble enfin reprendre des couleurs, porté par une combinaison de facteurs économiques, d’événements sportifs et de politiques publiques favorables. Si les chiffres montrent une stabilisation et même une reprise, notamment dans le secteur résidentiel, la prudence reste de mise. Les incertitudes géopolitiques et les nouvelles régulations pourraient encore influencer cette tendance.
Les professionnels de l’immobilier doivent donc rester attentifs aux évolutions du marché pour adapter leurs stratégies. La reprise semble bien amorcée, mais seuls les prochains mois confirmeront si cette dynamique se transforme en une tendance durable.
Senior Consultant at RE4COM and L'immobiliare.com
2 moisInteressante, non è molto diverso dal mercato immobiliare di oggi a Milano
Conseillère en immobilier Espaces Atypiques Savoie, Chambéry et alentours
2 moisMerci Philippe pour cet article intéressant et encourageant pour notre activité.