Le marche haussier le plus maudit de l’histoire?

Le marche haussier le plus maudit de l’histoire?

Je voulais communiquer à mes amis et conseillers du Québec un article récent écrit par le gestionnaire de portefeuille Stephen Lingard.

Cliquez ici pour lire l’article original en anglais.

Un jour d’été paisible de la fin du mois d’août a été le théâtre d’une étape importante dans la remontée actuelle du marché boursier américain. Le 22 août, le marché haussier des États-Unis est officiellement devenu le plus long de l’histoire, atteignant 3 453 jours depuis ses humbles débuts le 9 mars 2009. Au cours des récentes années, nous avons laissé entendre que ce marché haussier pourrait très bien fracasser le record antérieur, plus précisément en raison de l’absence d’excès de la part des investisseurs ou d'excès économique qui anéantit habituellement les marchés haussiers pendant leurs derniers stades.

Comme le disait le regretté Sir John Templeton : « Les marchés haussiers naissent du pessimisme, se développent dans le scepticisme, mûrissent dans l’optimisme et meurent dans l’euphorie. » À l’exception de quelques semaines au début de janvier de cette année, nous avons passé la plupart des dix dernières années à affronter le pessimisme ou, au mieux, le scepticisme des investisseurs. Selon ce point de vue, on pourrait se souvenir du marché haussier actuel comme celui ayant été le plus détesté de l’histoire, ce qui pourrait possiblement prolonger l’hibernation de cet ours dont tous ont peur pendant encore un moment. Voici certaines des raisons pour lesquelles nous croyons que cela pourrait être le cas :

Raison no 1 – l’humeur et les valorisations ne sont pas excessives

Les investisseurs ont conservé des cicatrices profondes laissées par la crise financière de 2008 et qui ont alimenté un scepticisme continu. Ce proverbial « climat d’inquiétude » les a tenus bien à l’écart du sentiment d’euphorie à l’affût duquel était toujours Sir John Templeton à titre d’indicateur que les les actions étaient surévaluées. Le graphique ci-après montre la façon dont la plupart des médias (et des investisseurs) ont constamment sous-estimé le pouvoir du marché haussier actuel, clamant qu’il montrait des signes de fatigue ou qu’il tirait à sa fin depuis maintenant plusieurs années, alors que le marché n’a pas interrompu sa montée.

Le graphique qui suit nous donne également un indice quant à la raison pour laquelle le marché haussier semble être aussi mal aimé par nombre d’investisseurs. Tout au long de la dernière décennie, les investisseurs ont continué à faire preuve d’une aversion pour le risque et ont été trop prudents, au détriment de leur intérêt supérieur. Les investisseurs ont généralement favorisé les obligations et ont évité les actions au cours de la dernière décennie et, par conséquent, sont passés à côté du rendement cumulatif de plus de 400 % affiché par les actions américaines compte tenu du réinvestissement des dividendes.

Raison no 2 – Le cycle économique est stable

De la même manière, l’absence d’excès économique a également joué un rôle crucial dans la longueur du cycle économique, lequel a soutenu un autre pilier clé du marché haussier et des bénéfices des sociétés. Plutôt que d’assister à une reprise « en forme de V » qui accompagne habituellement des politiques monétaires audacieuses, nous avons connu une reprise en « en forme de U ». Comparativement aux cycles de resserrement passés, cela a offert à la Fed l’occasion d’offrir un généreux accommodement monétaire pendant de nombreuses années, pour ensuite commencer à réduire ces importantes mesures de stimulation monétaire à un rythme prudent.

Normalement, en présence de tels indicateurs monétaires comme des taux d’intérêt réels négatifs, les dépenses des consommateurs, des entreprises et des gouvernements auraient affiché une croissance marquée. Habituellement, cela se traduit ensuite par une reprise rapide de l’économie qui, éventuellement, nécessite un resserrement des politiques. Les récentes baisses d’impôts de l’administration Trump ont eu l’effet inverse, dynamisant la politique budgétaire qui, jumelée à une politique monétaire toujours accommodante, a soutenu la croissance économique pendant que l’inflation et les taux d’intérêt sont revenus vers des niveaux plus normaux.

Lorsqu’on examine plus longuement les marchés haussiers précédents, la stabilité de la reprise actuelle se démarque. En regardant la croissance du PIB réel américain sur 12 mois, on constate que nous avons profité d’une période pendant laquelle la croissance s’est faite discrète comparativement aux cycles antérieurs où la volatilité a affiché des sommets et des creux plus importants.

Conclusion

Les investisseurs ont passé les nombreuses dernières années à chercher les raisons pour lesquelles les mesures record de stimulation monétaires et, plus récemment, budgétaires n’ont pas réussi à relever l’économie, l’inflation et les taux d’intérêt. De nombreux investisseurs affirment que les économies sont vouées à un statisme à long terme en raison d’un endettement excédentaire, de la mondialisation et d’un surplus d’épargnes, mais la réalité pourrait être qu’il a simplement fallu du temps pour absorber le choc de la crise financière de 2008. Comme l’ont démontré Reinhardt et Rogoff dans leur importante publication de 2009 intitulée « This Time Is Different », des crises financières sévères peuvent nécessiter qu’il s’écoule une décennie ou plus avant un retour à la normale. Si cela s’avère être ce que nous voyons aujourd’hui, les taux d’intérêt et l’inflation pourraient poursuivre leur tendance à la hausse, ce qui signifie que les obligations pourraient possiblement offrir des rendements moins élevés, et que les actions pourraient devoir afficher des bénéfices plus importants afin de juguler l’incidence de taux d’escompte plus élevés et de valorisations en baisse.

Les commentaires, opinions et analyses de Stephen Lingard sont fournis uniquement à titre indicatif et ne doivent pas être considérés comme des conseils de placement individuels ni comme une recommandation d’investir dans un titre ou d’adopter une stratégie de placement. En raison de l’évolution rapide du marché et de la conjoncture économique, les commentaires, les opinions et les analyses sont valables à la date de la présente publication et peuvent changer sans préavis. Le présent document ne constitue pas une analyse complète de tous les faits importants au sujet d’un pays, d’une région, d’un marché, d’un secteur, d’un placement ou d’une stratégie.

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