Le mobile fait sauter la banque

Le mobile fait sauter la banque

Les jours de la banque en ligne sont comptés. Désormais, les opérations bancaires peuvent être réalisées en temps réel, sur application mobile. Plus simples, plus intuitives et moins coûteuses, ces nouvelles solutions vont faire vaciller les institutions établies. Décryptage.

Smartphone : le nouvel argent de poche

Dans la course à l’innovation bancaire, les acteurs du paiement mobile, WeChat Pay, filiale de Tencent et AliPay, autre filiale d’Alibaba mènent la danse. La première application permet à son utilisateur de régler ses dépenses courantes (taxi, paiement dans les magasins équipés…) via son téléphone, lié à sa carte de crédit. La seconde, aujourd’hui leader du marché chinois, génère un QR code qui tient lieu de moyen de paiement lors des achats effectués auprès de l’ensemble des enseignes partenaires du groupe Alibaba. En Asie, ces nouvelles pratiques explosent. À Shanghai, certains lieux refusent déjà l’utilisation d’espèces. De même, aux États-Unis, les outils comme Google Wallet ou encore Apple Pay se développent, favorisant les transactions en temps réel et à moindre coût.

Établissements bancaires : vers un hold-up généralisé ?

D’ici 2020, plus de 5 000 agences devraient fermer en France. En cause, les banques traditionnelles qui ont tardé à se positionner sur le digital, se reposant sur leur monopole, freinés par des lois restrictives et les risques sécuritaires. En janvier 2018 à Davos, le président de BlackRock, Robert Kapito s’est dit choqué par la dernière valorisation d’Ant Financial, filiale de paiement d’Alibaba, à 150 milliards de dollars. « Les institutions financières occidentales ont du souci à se faire », a-t-il déclaré. Avec d’un côté des entreprises jeunes et innovantes qui avancent à marche forcée et, de l’autre, des banques engoncées dans leurs silos, le constat est sans appel. BNP Paribas, « la banque d’un monde qui change », a mis trois ans à bâtir son plan digital. Résultat : celui-ci est obsolète dès sa sortie…. Or il est impératif de faciliter les process et de renouer avec le client, grand oublié du système bancaire. Toutefois aujourd’hui, seules les start-up semblent à même de faire muter l’offre. Avec leur force de frappe démesurée, les mastodontes de Chine et d’Asie du Sud-Est comme ceux des États-Unis ne devraient pas tarder à s’engouffrer dans la brèche.

Profession : banquier sans banque

Parmi les nouveaux opérateurs financiers, on assiste à l’émergence des géants des télécoms qui, à l’instar d’Orange, s’appuient sur leur réseau pour développer leur offre bancaire. Lancée en novembre 2017, Orange Bank compte ainsi déjà 100 000 convertis et affiche un objectif de 2 millions de comptes d’ici 10 ans. C’est un premier séisme dans le milieu.

Autres acteurs à surveiller : les géants du web BATX et GAFA. S’ils n’offrent actuellement pas de solution alternative sur le marché européen, tous sont en mesure de s’y atteler et proposent déjà des services bancaires associés, via le Luxembourg ou l’Irlande.

Du côté des Fintechs, on trouve d’abord des start-up classiques qui opèrent sur une activité circonscrite. Exemple : la start-up britannique TransferWise qui a mis en place un système permettant de raccourcir les délais et de réduire les frais de change afférents aux transferts internationaux. En parallèle, naissent de nouvelles offres globales et disruptives, véritables alternatives à celles des banques. La Fintech londonienne Revolut propose ainsi un système de carte bancaire physique ou virtuelle qui rassemble une multitude de services dont la possibilité d’effectuer des paiements aux 4 coins du globe au taux du moment, et ce sans commission bancaire. Dans la même veine, la néobanque mobile berlinoise N26 a fait une percée majeure sur le marché avec plus d’un million de comptes actifs aujourd’hui.

Banque de demain : le portrait-robot

Finies les interactions avec l’agence. Les technologies liées au smartphone et à sa sécurisation sont vouées à se multiplier. N26 et Revolut annoncent la couleur : le banquier devient un partenaire qui propose un panel élargi de services et simplifie le parcours utilisateur. Le téléphone et la montre connectée se substituent à la carte bleue. En back office, l’organisme bancaire assure le traitement des enjeux de sécurité le maintien de sa stabilité financière. Dans ce modèle repensé, la rentabilité de son activité s’appuie sur la data. Et ce, en toute transparence bien sûr.

Cette évolution n’est plus une option. Si la déferlante extérieure des géants de la tech s’abat sur l’Europe, des licenciements massifs s’ensuivraient provoquant un raz-de-marée dont nul ne sortirait indemne.

Thibault D.

Co-fondateur chez User & personai

6 ans

Ces systèmes fonctionnent pour des petites opérations bancaires, qu’en est-il des emprunts bancaires plus importants ? Je ne me vois pas demander un emprunt de 100k via smartphone ? Négocier le taux via chatbot ? J’ai l’impression qu’on assiste à la même évolution que celle de l’e-commerce. Bcp prédisaient la mort des magasins physiques et pourtant ils sont complémentaires à l’offre en ligne. Meme combat pour les banques ?

Des solutions comme celle proposée par Biowatch sont des évidences pour les futuristes. Mais que lisent les investisseurs? :)

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