Le monde d'hier ?
Poutine et Erdogan aux portes de l'Europe, un Brexit finalement pas si grave et désormais un Président américain prénommé Donald.... Les plafonds de verre infranchissables sont devenus des planchers pour des candidats nationalistes qui n'ont d'autre qualité que d'être "contre" un système démocratique à bout de souffle. La fameuse digitalisation de nos sociétés change pour la première fois radicalement la donne : Trump a réussi à déjouer tous les sondages, en mobilisant contre les partis traditionnels un électorat de mécontents, jusqu'à présent silencieux mais connecté. Connecté aux réseaux, connecté aux idées. Car derrière une pseudo improvisation en réalité très organisée ou la prétendue impréparation d'un novice qui pourrait nous surprendre (sic) se cachent des idées nauséabondes.
Un nouvel électorat encore insaisissable est sorti de sa traditionnelle abstention et aspire aujourd'hui compter, à faire bouger les lignes, sans crainte de voir exploser des démocraties qui n'en sont déjà plus dans les faits, même si elles se réfugient encore dans des récits incantatoires, comme si la simple évocation de la République et de ses valeurs suffisait à les sauver et à nous protéger.
En France, que de temps, d'énergie et de commentaires consacrés à des candidats qui suscitent bien plus de rejet que d'attention, à l'heure où plus d'un Français sur trois considère qu'un régime autoritaire ne serait pas pire que la démocratie....
Amis bien pensants, relisons Zweig. Les processus en cours, sous nos yeux, sont connus, archi connus. Le monde d'hier est en train de devenir le monde de demain.