Parcoursup (2) : Je me suis trompé !

Après l’heure du choix vient parfois le moment des désillusions. Et les appels désespérés de parents qui s’inquiètent de voir leur progéniture s’être trompée, à quelques jours de la rentrée.

Que dire, que faire ?

1. Il est urgent d’attendre.

Pour laisser le temps de s’habituer à la nouveauté du supérieur. Si le passage du cocon protecteur du lycée aux études supérieures peut être une libération pour certains, d’autres le vivent comme un grand saut dans l’inconnu. Nouveau rythme, nouvelles méthodes, changement de cadre : tout cela prend du temps à intégrer et la résistance aux changements est plus que normale. Le corps et l’esprit résistent, sortis d’une routine connue et rassurante. C’est un signe de très bonne santé ! 

2. (Re)Prendre son rythme

Les cours à distance liés à la crise sanitaire ont accentué les difficultés. Beaucoup d’élèves ont perdu l’habitude des cours en présentiel, de la concentration qu’ils réclament, du stress qu’ils engendrent. Chacun doit (re)trouver ses marques et cela peut prendre quelques semaines voire quelques mois. Est-ce grave ? Certainement pas, bien au contraire. Mieux vaut prendre ce temps-là au démarrage plutôt que de se rendre compte à la fin de ses études qu’elles ne vous ont pas du tout amené là où vous le souhaitiez.

3. Ca ne me plait pas !

Le temps est passé et le diagnostic reste le même : « je n’aime pas ce cours / cette filière / ça ne me plait pas » Excellente nouvelle ! L’occasion de tordre le cou une bonne fois pour toute à une croyance absurde : la plupart des gens NE SAVENT PAS ce qu’ils vont faire plus tard. Nous serons toujours entourés de quelques passionnés - de musique, de sport…- ou d’individus ayant rencontré tôt leur « vocation » (médecine, cuisine, informatique…) Ils sont rares, très rares même. La grande majorité trace son chemin par exclusion : en se disant « ça, c’est non ! » Exactement comme pour tout le reste d’ailleurs. Vous rencontrez quelqu’un : vous prenez le temps de la rencontre avant de décider si vous avez envie d’aller plus loin….ou pas. 

Ce qui est intéressant, c’est de questionner ce « ça » : de tenter de le définir. Qu’est-ce qui ne me plait pas vraiment ? Le contenu, la méthode, l’effort à fournir ? L’occasion de vérifier que l’on ne s’éloigne pas d’une filière pour de mauvaises raisons (enseignant catastrophique, environnement hostile, difficulté personnelle passagère….)

4. Je me suis trompé

Si en définitive, le constat est bien celui de l’erreur d’aiguillage, deux recommandations : 

- profitez au maximum de l’année malgré tout et prenez tout le positif. Restez curieux donc et pourquoi pas, testez votre résistance à l’effort, même quand l’objectif n’est plus le vôtre. 

- préparez la suite : renseignez-vous, rencontrez des professionnels (ils seront toujours ravis de vous répondre), testez et surtout, n’ayez pas peur de vous tromper à nouveau.

La vie (professionnelle) n’est qu’une succession d’erreurs, de coups de chance, de choix judicieux. La seule vraie erreur consiste finalement à ne pas bouger et à penser que la solution tombera du ciel. La chance se provoque. On ne peut découvrir ce que l’on aime, ce qui nous plait qu’en allant ouvrir des portes et en les refermant, l’une après l’autre jusqu’à ce qu’un jour, on trouve un chemin qui nous convient. Et le processus n’est pas linéaire : on se repose les mêmes questions régulièrement, parce que l’on a fait le tour d’un sujet, que l’on s’ennuie dans son travail, que l’on n’est pas satisfait de son équipe, de son manager, et le cycle recommence !

Alors cessons de faire croire à la jeunesse qu’elle doit absolument « savoir ce qu’elle veut faire plus tard » : apprenons-lui à identifier ce qu’elle ne veut pas faire. C’est finalement l’essentiel.