Le monde du travail change - Part 1
Nous vivons aujourd’hui dans un monde en pleine mutation, qui se digitalise et vit une transition numérique globale de son économie. L’arrivée « fracassante » de toujours plus de technologies et leur adoption toujours plus rapide transforme inexorablement les entreprises individuelles mais également notre société dans son intégralité et ceux qui en constituent les forces vives.
La 4ème révolution industrielle du numérique
Si l’on s’en réfère à la Courbe du Cycle de Gartner, cette dernière permet d’évaluer l’émergence des innovations technologiques et leur courbe d’adoption et donc de maturité. Ainsi dans son édition 2020, la part de l’intelligence artificielle et de différentes composantes de cette dernière s’accroissait de manière significative (embedded AI, AI augmented development, generative AI, composite AI…) à l’horizon de 2 à 5 ans.
« L’IA est une discipline scientifique qui cherche à reproduire les facultés cognitives humaines ; on dit que l’IA commence lorsque la machine explore ses propres règles » explique Christelle Golhen, consultante senior chez Akoya
En effet, là où nous rencontrions des bouleversements technologiques majeurs tous les vingt ou trente ans, nous entrons à présent dans un ère où l’innovation est constante et voit l’émergence de technologies disruptives à un rythme de tous les cinq ans. La transformation digitale touche toutes les couches de la société, tous les secteurs d’activités économiques mais au-delà des technologies et outils numériques, c’est avant tout une transformation des « business models ».
Cette transformation est soutenue par la technologie. Ainsi, les entreprises se doivent de se restructurer autour des technologies.
Le numérique favorise l’arrivée sur le marché d’acteurs « pure players » dont le modèle économique et opérationnel repose à 100% sur le web et qui apportent des solutions concrètes à des problématiques jusqu’ici non prises en compte par des acteurs historiques. Ces nouveaux acteurs entrants offrent des modèles simplifiés qui redonnent le pouvoir et le choix aux consommateurs. Au sein des entreprises plus traditionnelles, il est alors nécessaire de revoir son business model afin de rester compétitif.
L’ensemble des départements de l’entreprise de manière transversale (finance, marketing, ressources humaines, informatique…) doivent s’adapter et adopter un mode de travail davantage collaboratif afin de répondre à cette nouvelle économie. Les missions et périmètres historiques volent en éclat et se voient redessinés par l’intégration et l’usage grandissant des technologies. Les forces vives sont sans cesse poussées hors de leur zone de confort afin de s’adapter aux innovations et au « future of work ».
Les fonctions les plus numériques au sein de l’entreprise se doivent d’accompagner les métiers « historiques » dans cette transition numérique. Empathie, pédagogie et communication sont à présent les maîtres mots d’une transition digitale réussie. Cependant, l’humilité est également de mise que ce soit pour les professionnels du numérique ou les métiers plus historiques. En effet, la technologie rend les « savoirs » toujours plus obsolètes et chacun doit ainsi comprendre qu’il ne peut tout savoir et tout maîtriser et qu’il faudra à l’avenir que chacun se place dans une position d’apprenant, et ce, tout au long de sa carrière.
Tout cela avec un seul objectif : celui de l’utilisateur, du consommateur, de l’usager ou du client au centre de l’expérience et donc des préoccupations ! Ses besoins demeurent les mêmes mais sa façon d’y répondre évolue.
Parmi les innovations technologiques qui engendrent une transformation des métiers en entreprise, la plus notable est donc l’intelligence artificielle. Cette dernière étant la résultante d’une collecte massive de données (la fameuse « Big DATA). Cette collecte, son analyse et enfin son exploitation demeurent ainsi les éléments à plus fort impact sur nos métiers et nos organisations.
La donnée étant accessible par tous, elle requiert une plus forte collaboration et prise de décision conjointe entre les différentes parties de l’entreprise. Celle-ci permet ainsi de décrypter avec pragmatisme et objectivité les besoins et les comportements des utilisateurs qui peuvent ainsi revenir au centre des enjeux.
Nul n’est plus « expert » dans son domaine et c’est la donnée qui parle !
Focus sur l’IA
Même si le sujet de l’intelligence artificielle est fortement présent aujourd’hui dans l’ensemble des médias grand public et des réseaux sociaux, son utilisation et celle des sous-technologies de l’IA (robotique, machine learning, traitement naturel du langage...) est pourtant bien réelle dans notre vie quotidienne depuis de nombreuses années déjà et il ne s’agit pas d’un phénomène émergent.
En entreprise, l’usage de l’IA peut prendre différentes formes.
En voici quelques exemples :
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Relation client : Chatbot ou robot conversationnel.
Ressources Humaines : Technologie de gestion du recrutement et de l’analyse des talents.
Marketing : Automatisation des envois d’emailings en fonction d’un historique client.
Design : Création de produits assistée par ordinateur.
Industrie : Maintenance prédictive.
L’automatisation représentant une des applications les plus répandues de l’IA en entreprise. Cette dernière permettant ainsi de prendre à sa charge les tâches les plus répétitives, fastidieuses et chronophages permettant ainsi à l’humain de se concentrer sur des actions à plus forte valeur ajoutée et à l’entreprise d’optimiser son organisation et sa productivité.
La France est-elle prête pour l’IA ?
Si d’après l’annual Global CEO Survey* menée par PwC en janvier 2019, 63% des dirigeants d’entreprise s’accordaient pour dire que l’IA aurait un plus grand impact que la révolution Internet, ils étaient également 49% à penser qu’elle remplacera plus d’emplois qu’elle n’en créera.
Les français, quant à eux, ont un sentiment mitigé concernant l’impact de l’IA et la robotisation. En effet, d’après l’Etude CSA (source CSA) pour France inter et Libération, réalisée en ligne du 19 au 22 janvier 2018 ils étaient 54% à percevoir l’IA comme porteuse d’opportunités pour la vie quotidienne mais également 4 sur 10 à penser qu’un jour les robots prendraient le pouvoir sur les humains.
Tout laisse pourtant à penser que ces nouvelles technologies solliciteront une fois encore de nouvelles compétences, faisant naître de nouveaux métiers. Toujours d’après l’étude « Research on cobotics at the LIRMM IDH group » : Dans l’industrie, la collaboration homme-machine augmenterait de 85% la productivité.
Sources :