Le numérique a-t-il tué les histoires ?
Trois lettres affolent Paris depuis quelques semaines. DAU. Un nouveau magasin ? Un lieu original ? Non, rien de cela. Un « projet immersif », dans lequel un « monde complexe et absorbant se révèle à nous pour être autant vécu que vu ». Cette expérience inédite, fondée sur une écriture innovante, qui mêle films, acteurs, discours, révèle la richesse des nouveaux formats interactifs. A l’ère du numérique, où l’image, la technique et les données devraient tout diriger, cette aventure n’est-elle pas finalement le retour de l’histoire et des histoires comme vecteur clé de toute création et de toute séduction culturelle ?
Histoire : nom féminin. Récit d’action, d'évènements réels ou imaginaires. Conte, légende, mythe, vraisemblable ou destiné à tromper, à mystifier. Les histoires ont-elles leur place dans l’univers numérique ? Forcément, à travers les « fake news » qui rivalisent de créativité pour inféoder le numérique au service de fausses histoires, on serait tenté de dire oui. Quid du secteur culturel ? Ici, le numérique est aussi celui qui nous permet de rétablir l’Histoire. Ainsi à la Conciergerie, seul l’Histopad et sa reconstitution 3D nous permet de replacer la cellule de Marie Antoinette à sa place réelle en la sur-imprimant sur la chapelle construite depuis. Vrai, véritable, vraisemblance dialoguent au service d’une restitution de l’Histoire construite dans la somme d’histoires et de regards permis par les outils de l'ère numérique.
L’humain et l’histoire seraient-ils enrichis par le numérique ? C’est le pari qu’on retrouve dans le théâtre immersif de Rimini Protokoll ou les propositions de Big Drama. C’est aussi un nouveau terrain de jeu pour des start-ups créatives qui réinventent le format des narrations, dans le texte avec Artips et ses anecdotes, ou dans les oreilles, avec Akken et ses pastilles sonores qui vous entraînent ailleurs, à la redécouverte d'un territoire ou d'un musée, dans des récits 2.0.
Comme Antoine Bello le fait dire à un de ces personnages dans sa saga trépidante Les Producteurs : « “Qu’est-ce qui distingue l’homme de l’animal ? Les uns vous diront la conscience, les autres le langage. Pour moi, ce sont les histoires ». A l’ère du tout numérique, les histoires sont justement ce qui fera le sel, la force et l’humanité des propositions culturelles à venir.
Ce sujet vous intéresse ?
Il fera l’objet des débats de la table ronde de la première Rencontre de l’Incubateur du Patrimoine, organisée par le CMN, le mercredi 20 février 2019. Elle réunira autour de Camille Alcover, rédactrice en chef de Culture Veille, Coline Debayle d’Artips, Laurence Guiliani d’Akken et Mélanie Bourdaa, maîtresse de conférences en sciences de l'information & de la communication.
Ces rencontres sont aussi faites pour partager et construire des histoires : celles des start-ups de l’Incubateur du patrimoine, de leurs grandes sœurs, mais aussi de porteurs de projet qui pourront après la table ronde échanger, rencontrer et renforcer leurs projets. Sur inscription uniquement, places limitées > http://www.lincubateurdupatrimoine.fr/Inscription-pour-la-conference
Fondation AG2R LA MONDIALE pour la vitalité artistique | Mécénat | Culture | Création émergente |
5 ansJean-Thibaut Couvreur
Développeur Web & je transforme de vieux téléphones en boîtes à histoires et livres d'or ☎
5 ansC'est plutôt l'inverse
Ton allié créatif pour un impact positif 🌱 Stratégie de marque et de contenu 💪
5 ansMarie-Astrid FLEURY Mémoire, histoires, progrès, numérique, je pense que ça pourrait t'intéresser. ;)
Communication | Valorisation | Marketing | Développement d’affaires
5 ansUn sujet abordé la semaine dernière lors d’un séminaire du Réseau des musées et des mémoriaux des conflits contemporains piloté par direction des patrimoines, de la mémoire et des archives du ministère des armées. Laure Bougon Nolwenn Déan