Le Péril n’est pas celui qu’on croit
Aux auteurs qui usurpent les qualités d'universitaires et de sfaxiens, signataires de la lettre ouverte adressée au Président de la République et publiée le 10 mai 2023 dans le journal La Presse, nous disons que la seule réaction devant vos propos devrait être le mépris, mais par amour pour Sfax et par respect pour les sfaxiens nous vous répondons :
Vos propos absolument inacceptables ont fait de vous la lie de notre société !
Vous ne représentez ni les sfaxiens ni les universitaires. Les sfaxiens sont des personnes accueillantes intellectuellement ouvertes, respectueuses des étrangers. Avoir utilisé le titre d'universitaires et sfaxiens pour déverser un tel flot d'ordures est une insulte à Sfax et au monde académique.
Les mots employés par ces prétendus universitaires (qui n’ont pas osé dévoiler leurs noms) sentent le souffre. Vous qualifiez les africains noirs de tuberculeux, de terroristes et vous osez parler de "péril noir" pour la Tunisie.
Nous restons abasourdis, sans voix devant la teneur de cette lettre.
Rendez-vous compte ils ont osé écrire : « La physionomie humaine, sociale et ethnique d’une métropole comme Sfax, s’est déjà modifiée : un homme d’affaires français en visite à Sfax, en passant par Bab Jebli, le cœur de la ville de Sfax, s’est demandé avec étonnement : « Je suis à Sfax ou à Sikassou ? »
Nous avons honte devant la bassesse de vos propos. Ce texte que même l’extrême-droite rejetterait, est xénophobe, complotiste, haineux ! Vous ne représentez ni les tunisiens, ni les universitaires et encore moins les sfaxiens. Vous n’avez donc aucune limite ?
Pourquoi toute cette haine envers les plus faibles ? Leur détresse n’a aucun effet sur vous ? Vous en connaissez certainement quelques-uns ? Ils sont peut-être employés dans vos Jnens et à des salaires dérisoires ? Peut-être même qu'ils vous permettent tous les ans de sauver votre récolte d'olives ? Peut-être que leur sérieux vous donne plus de satisfaction que celui de vos compatriotes ?
C'est la couleur de leur peau qui vous gêne? Osez un pas de côté et vous verrez à quel point ils sont beaux et élégants. Après les noirs, à qui comptez-vous vous en prendre ? Aux tunisiens qui ne sont pas issus de la vieille Médina de Sfax ? Où s'arrêtera votre bêtise ?
Il est vrai que vous regrettez le temps où les colons blancs étaient là. Est-ce là votre idéal ? En tout cas vous le laissez supposer. Très probablement un de vos enfants vit à l'étranger, sachez qu'il est vu par vos semblables du nord comme la principale cause de tous leurs malheurs. Le racisme, comme la bêtise, n’a pas de frontière, en tant qu'universitaires vous devriez le savoir.
Vous vous basez sur une lecture tendancieuse de l'histoire pour exposer vos théories sulfureuses. Vous utilisez vos titres d'universitaires pour déverser un tel flot de mensonges est une manipulation dangereuse.
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Ce que vous avancez est faux. Ce n'est pas les valeurs des Tunisiens, notre culture, notre religion, notre histoire ne sont pas ce que vous laissez entendre. Sachez pauvres ignorants que vous êtes africains, que avez certainement un ou une ancêtre noire et que plusieurs milliers de vos compatriotes sont des immigrés.
Ces damnés de la terre sont certes fatigués de leur traversée du Sahara mais ceux qui survivent à cette odyssée sont généralement jeunes et bien portants, peut-être même en meilleure santé que vous ?
Le drame des flux migratoires est réel, mais l'aborder à travers l'angle que vous utilisez est dangereux. Vous surfez sur l’exaspération et la colère des Sfaxiens.
A notre connaissance, les immigrés ne sont pour rien dans la crise économique, politique et sociale que traverse la Tunisie. Ils ne sont pas responsables des dérives que nous vivons et les poubelles qui jonchent les trottoirs de toutes nos villes ne sont pas de leur fait.
Notre Nation ne peut pas progresser avec cette approche. Les défis sont ailleurs, les immigrés aussi clandestins soient-ils ne peuvent pas servir de bouc émissaire à notre incapacité à surmonter nos problèmes.
Avez-vous oublié que nous vivons dans un environnement international ouvert ? Vos propos seront repris par tous les médias du monde entier. Avez-vous oublié que nous sommes en Afrique ?
Vos propos alimentent la peur, la division et donc la violence. Est-ce votre objectif ?
Nous lançons un appel aux Sfaxiens, aux tunisiennes et tunisiens de tous bords, aux instances académiques, aux intellectuels, aux journalistes et vrais universitaires, aux défenseurs des droits de l’Homme, aux associations, nous nous devons de réagir, ne nous laissons pas intimider par des xénophobes racistes.