Le paradoxe de la prudence : Les risques cachés du refus de prendre des risques (partie 2)
Étienne et sa conjointe Julie font partie du voisinage depuis toujours. Ce sont deux professionnels dans la jeune cinquantaine qui gagnent des revenus leur permettant d’avoir un train de vie enviable.
L’autre jour, en discutant des conditions des employés de la fonction publique, Étienne m’a demandé, par curiosité, combien d’argent il est nécessaire d’avoir pour prendre une retraite confortable. Ce n’est quand même pas tout le monde dans la société qui a accès à un régime de retraite d’employeur garantissant un revenu minimum à vie.
Il m’a confié que Julie est particulièrement préoccupée par cette question car c’est elle qui s’occupe de prendre soin de sa mère. Sa mère est en résidence privée pour personnes aînées. Ça coûte plusieurs milliers de dollars par mois pour séjourner à cet endroit (sans compter les dépenses de soins de santé).
Elle est réticente à l’idée de prendre sa retraite dès 65 ans de peur d’épuiser complètement son portefeuille et de devenir un fardeau financier pour ses enfants pour le reste de ses jours.
En même temps, Étienne lui voudrait bien voyager et profiter de la vie pendant qu’ils ont la santé pour le faire.
Je connais suffisamment bien Étienne pour savoir qu’il dispose d’avoirs (autres que sa maison entièrement payée) assez importants.
Les deux objectifs (prendre sa retraite à l’âge prévu de 65 ans ET ne pas manquer de fonds jusqu’à un âge avancé de 95 ans) peuvent-ils être conciliés? Si oui comment?
Amusons-nous à « jouer » avec les chiffres.
Je vous ai promis la semaine dernière de détruire un mythe très populaire alors voici de quoi il s’agit :
« Rendu à la retraite, ce n’est plus le temps d’investir à la bourse, il faut être très prudent avec ses placements. » FAUX
La notion de retraite est un concept qui a évolué dans le temps. À une certaine époque, alors que l’espérance de vie était moindre, arrêter de travailler et prendre sa retraite signifiait qu’il ne vous restait que quelques années à vivre 5 ans peut être 10. Le besoin d’épargne retraite n’était donc pas gigantesque.
Mais les choses ont changé. L’espérance de vie s’est allongée, et les attentes des gens ont changé. Maintenant, certaines personnes passeront autant d’années à la retraite qu’ils en ont passé sur le marché du travail.
Les gens aspirent à la sécurité financière pour le reste de leurs jours, à voyager pendant qu’ils ont la santé pour le faire. Ils aspirent également à avoir les moyens de vivre dignement en pouvant se permettre une résidence adaptée à leurs besoins tout au long de leur vie, ainsi que l’accès aux soins de santé qui vont de plus en plus vers le privé.
Tout cela demande de l’argent. Beaucoup d’argent.
L’obtention de rendements décents après frais de gestion et inflation devient critique pour y arriver.
Prenons l’exemple d’un couple de professionnels du même âge qui, au moment de leur retraite à 65 ans gagnent chacun 100 000$ annuellement. Ils estiment avoir besoin de 70% de leur revenu avant retraite et possèdent un portefeuille combiné de 2 M$.
Supposons que chacun d’eux touche la rente maximale versée par la RRQ ainsi que le montant maximum de la pension de sécurité de vieillesse. Ils désirent une projection de la valeur de leur portefeuille jusqu’à ce qu’ils aient 95 ans.
Que se passera-t-il si au cours de cette période de 65 à 95 ans :
L’inflation est sous contrôle à 2,2% par année et que, par « prudence » notre couple évite d’investir à la bourse et s’en tient aux certificats de placement garanti (CPG) qui rapportent 2,5% pour l’ensemble de leur portefeuille?
Sur cette projection financière (qui n’est pas un plan financier personnalisé), on peut voir qu’à l’âge de 86 ans ils auront épuisé la totalité de leurs épargnes et devront par la suite se contenter de vivre de ce que les régimes publics leur fourniront.
Ce n’est définitivement pas le scénario idéal.
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Reprenons le même couple avec les mêmes hypothèses excepté que cette fois-ci le couple fait ses investissements à long terme principalement dans le marché boursier via un fonds mutuel qui rapporte en moyenne 7,5% annuellement et charge des frais annuels moyens de 2,2%. Supposons qu’ils se gardent des réserves hors des marchés boursiers en cas de crise boursière. Qu’arrive-t-il?
Il y a déjà une bonne amélioration par rapport au scénario précédent. Mais, tout de même, à 90 ans ils auront grugé la totalité de leurs épargnes et devront diminuer drastiquement leur rythme de vie pour s’adapter aux revenus des régimes publics.
3e scénario : Notre couple investit à long terme principalement dans le marché boursier via des fonds négociés en bourse qui rapportent en moyenne 7,5% annuellement et charge des frais annuels moyens de 0,1%. Supposons qu’ils se gardent des réserves hors des marchés boursiers. Qu’arrive-t-il?
Enfin un scénario intéressant où notre couple pourra maintenir son rythme de vie jusqu’à la fin de ses jours. Ils auront en prime une valeur liquidative de 1,3M$ qu’ils pourront distribuer à leur guise.
4e scénario : Même chose que le scénario #3 mais avec inflation moyenne plus robuste à 2,8% par année. (Mais que fait donc le gouverneur de la banque du Canada???)
Même dans ce scénario hautement défavorable, notre couple arrive à maintenir la totalité de ses revenus jusqu’à la fin de la période estimée.
À mon avis, la réponse à la question d'Étienne sur la valeur des avoirs nécessaires pour prendre une retraite confortable va dépendre en grande partie de la façon dont vous choisirez d'investir cet argent.
Deux millions de dollars c'est une somme considérable. Mais, comme on vient de le voir ça peut être insuffisant!
Imaginez la tranquillité d’esprit que vous procurera un portefeuille de placements à long terme qui rapporte un rendement bien supérieur au taux d’inflation. Pouvoir profiter de la vie quand c’est le temps ET avoir les ressources nécessaires pour obtenir les soins dont vous aurez de besoin et ce jusqu’à la fin de vos jours. Bref, avoir les moyens de décider ce qui fait votre affaire.
Intéressant n’est-ce pas?
Vous pouvez faire un premier pas dans cette direction dès maintenant en vous inscrivant à ma liste de courriels. Ceci vous permettra d’être avisé lors de l’ouverture de la période d’inscription de ma formation sur les placements boursiers. En prime, vous recevrez mon guide sur les conseils en matière de placement.
Marc
P.S. J’apprécie toujours avoir des commentaires que ce soit en-dessous de cette infolettre ou directement par courriel à marc@initiationauxplacements.com
P.P.S. Y a-t-il, parmi vous chers lecteurs, des investisseurs qui désirent faire des choix éthiques et respectueux de l’environnement avec leurs placements? C’est précisément ce dont nous parlerons la semaine prochaine.