Le Parfum ... d'un Sens à l'Autre

Cette édition #14 aux senteurs de l'été indien invite tous nos sens à se "réveiller".

Avec des expériences sensorielles, elle parcourt l'histoire de l'art, d'expositions en narration; a l'affût d'anecdotes et de légendes, elles présente la nouvelle série de podcasts sur la Voix du parfum. Et, de peinture en poésie en passant par des créations olfactives originales, elle invite à explorer le parfum ... autrement.

Pour lui donner un autre sens...

Bonne lecture et bonne rentrée !

LA VOIX DU PARFUM ACTU

A l’écoute, découvrez la nouvelle série du podcast « Au cœur de Parfums légendaires ». Plongez-vous dans les coulisses et anecdotes de parfums aussi mythiques que mémorables, célèbres et uniques. Découvrez la bande annonce sur vos plateformes d’écoute !

Une fois de plus, par le bout du nez... et des oreilles, nous sommes transportés dans l’histoire des parfums, l’usage des plantes à parfums et les inspirations des créateurs, artistes au talent qui se raconte. La voix porte à l’imagination, votre imaginaire est sensibilisé et vos sens sont stimulés. Dans cette nouvelle série, nous vous emmenons dans les coulisses de parfums légendaires. De Guerlain à Chanel en passant par Dior, Mugler, et bien d’autres, nous plongeons dans des flacons incontournables, des fragrances mémorables et des anecdotes incroyables.

Des hommes et des femmes sont toujours derrières ces créations et nous leur rendons hommage en évoquant leur source d’inspiration, leurs rêves, leurs délires parfois.

Levons le voile sur ces Parfums mythiques aux effluves envoutantes.

Bonne écoute. N’hésitez pas à liker commenter et partager les épisodes. Et si vous aussi souhaitez raconter votre marque et vos créations en podcast avec la Voix du Parfum ; contactez-nous !

 CONFÉRENCE PARFUMÉE EN PROVENCE

Save the date.

Le jeudi 5 décembre, au sein de l’Université du Temps Libre, nous ferons un VOYAGE DANS LA FABULEUSE HISTOIRE DE LA PARFUMERIE

De 14h30 à 16h, nous irons aux sources de la parfumerie pour en découvrir les origines et les talents à travers les âges. Inscriptions ici

EXPO LALIQUE DE BIJOUX EN FLACONS

L’exposition René Lalique, l’inventeur du bijou moderne, s’attache à montrer les apports de l’artiste à l’art de la bijouterie à la période Art nouveau. Occasion de découvrir ou redécouvrir les flacons de parfum également exposés !

A travers le port de ses parures, cette exposition aborde la question de la mode à la Belle Epoque. Soulignant que les bijoux signés René Lalique sont des œuvres d’art totales, elle montre à la fois leur dimension architecturale et l’attention scrupuleuse portée aux détails.

Elle s’intéresse aussi aux processus de création et de fabrication, à travers l’imaginaire du créateur, l’importance du dessin dans son travail, les matériaux employés, la question du volume et enfin celle de la déclinaison de ses œuvres. Elle témoigne, pour reprendre les propos d’André Beaunier, « qu’il a créé une œuvre nouvelle, autonome et libre de toute influence, ou ceux d’Emile Sedeyn « c’est ainsi que le génie, tout en créant de l’éternel, s’amuse à faire de l’actualité. »

Et non loin de là ...230 flacons de parfum et boîtes à poudre sont présentés au Musée Lalique. Grâce au prêt de la Silvio Denz Foundation, découvrez des œuvres exceptionnelles d’une rare diversité. C’est après sa rencontre avec le parfumeur François Coty, que René Lalique se lance dans l’aventure du verre en série.

Il crée par la suite pour les plus grands noms de son époque : Houbigant, Molinard, d’Orsay, Roger&Gallet, Worth… L’artiste donne corps aux essences olfactives et leur prête une image.

Les flacons tiares, avec leurs bouchons qui les entourent, portent le décor et marquent la singularité de la création Lalique. René Lalique dépose également des brevets pour des techniques comme par exemple le soufflé-moulé-pressé simultané. Découvrez cette dernière grâce à une animation visuelle dans le musée.

 Jusqu'au 3 novembre 2024 - 40 rue du Hochberg, Wingen-sur-Moder

EXPO PARFUMS ET IMPRESSIONNISME

SI vous avez manqué l’exposition du Petit Palais, Les 150 ans de l'impressionnisme : 1874 - 2024 rendez-vous à la National Gallery of Art, Washington où elle est présentée du 8 septembre 2024 au 20 janvier 2025.Washington. En attendant, retour sur la parfumerie... impressionniste

 À Paris, le 15 avril 1874 ouvre une exposition qui marque la naissance d’un mouvement artistique parmi les plus célèbres au monde, l’impressionnisme.

Pour la première fois, Monet, Renoir, Degas, Morisot, Pissarro, Cézanne et Sisley se réunissent en toute indépendance pour exposer leurs œuvres : des tableaux clairs et lumineux, traduisant avec une touche rapide et enlevée leurs impressions fugitives ressenties devant le motif. Ils s’émancipent ainsi du Salon, grande exposition officielle dominant la vie artistique parisienne, et gardienne de la tradition académique. À une époque marquée par des bouleversements politiques, économiques et sociaux, les impressionnistes proposent un art en prise avec la modernité. Leur manière de peindre « ce qu’ils voient, […] comme ils le voient », comme l’écrit le critique d’art Ernest Chesneau, surprend et déroute. 

Que s’est-il joué pendant ces quelques semaines ? En une centaine d’œuvres issues de l’exposition de ces artistes indépendants, ou du Salon officiel, « Paris 1874. Inventer l’impressionnisme » célèbre le 150e anniversaire d’un printemps décisif.

La même année, le parfum, lui aussi, se libérait de ses origines naturelles. « La vanilline, l'une des premières molécules de synthèse de la parfumerie, est présentée en mai 1874 à l'Académie des sciences. On assiste aussi, à cette période, à l'apparition de la coumarine qui reproduit l'arôme de la fève tonka et son odeur de foin coupé ; à la fabrication de muscs artificiels ou encore de l'ionone aux notes de violettes dans les années 1890, relève Eugénie Briot dans Le Figaro, responsable patrimoine & transmission chez Givaudan. Si la plupart de ces molécules existent à l'état naturel, elles sont pour la première fois obtenues non par extraction d'une plante mais bien par transformation chimique. La vanilline, par exemple, est fabriquée industriellement à partir d'un dérivé de sève de conifère et non de gousse de vanille. Et si la nouvelle manière de peindre la vie moderne et d'en restituer la sensation subjective donne naissance à l'impressionnisme, cette petite révolution olfactive est, elle, à l'origine de la parfumerie moderne. Vivement critiqués, peintres et parfumeurs se heurteront, au même moment, aux partisans d'une certaine tradition. »

(...) Pour les parfumeurs, c'est surtout l'occasion d'enrichir leur palette de nouvelles matières premières et d'abandonner les traditionnels bouquets figuratifs de fleurs délicates, fraîchement cueillies. Ils s'aventurent vers des combinaisons plus amples et font émerger de nouvelles familles olfactives, en particulier, celle des fougères avec Fougère Royale d'Houbigant en 1882 autour d'un accord lavande-géranium-coumarine. Aimé Guerlain qui travaillait jusqu'alors bergamote, lavande, menthe ou encore fleur d'oranger, ose en 1889, employer pour la toute première fois, la vanilline de synthèse. Ce sera Jicky, composition aussi fondamentale dans l'émergence de la parfumerie moderne que peut l'être Impression, soleil levant de Monet pour l'avènement de l'impressionnisme."

PODCAST CULTUREL... D'ART ET DE SENS

Après le succès de l’audience accordée au Podcast de la Voix du parfum réalisé avec les commissaires de l’exposition « Léonard de Vinci et les Parfums à la Renaissance » au Château de Clos Lucé à écouter ici, revenons sur les enjeux d’un tel média pour les musées.

La communication culturelle adopte de plus en plus le podcast car il inspire, informe et séduit au-delà des murs des institutions.

D’autant plus que les sens sont sollicités, stimulant l’imaginaire pour inviter à entendre, sentir et voir au-delà de l’audio...

Occasion de se demander pourquoi et comment cet audio transforme notre relation avec l'art les parfums et les acteurs qui le font vivre.

Face aux réseaux sociaux qui exigent des visuels de plus en plus accrocheurs et des textes toujours plus incitatifs pour capter l’attention, le podcast propose de prendre son temps, invite à la réflexion et au partage. Il permet d’approfondir le sujet en mettant en avant les artistes de manière vivante, détaillée et anecdotique parfois.

Car l'art et le podcast ont bien ce point commun de stimuler notre imaginaire.

Alors tout est possible : faire connaître un évènement, faire « sentir » un parfum, décrire une oeuvre, éclairer les coulisses d’une marque ou plonger dans la vie d'un artiste ou d’un parfumeur, le podcast, flexible par nature, s'adapte à tous les formats, tous les discours et tous les arts .... en particulier les arts visuels et olfactifs !

Autres atouts du podcast : partager la culture à toutes et tous. En offrant un point d'entrée audio gratuit et facile d'accès à leurs programmations, les structures artistiques et culturelles s’investissent sur le sujet...

Comme par exemple, Un podcast, une œuvre, le podcast du Centre Pompidou qui aborde les grandes questions de société à travers des œuvres phares de sa collection. Une thématique est explorée chaque mois à partir d'archives de conférences historiques, d'interviews inédites, de points de vue divers et de musiques actuelles.

Oui Le podcast de musée est donc bien plus qu’un simple audioguide en ligne

La création sonore est moyen fabuleux de proposer une offre culturelle sous une forme dématérialisée, facilement accessible sur internet, sans limitation d’horaires. Cette offre propre aux lieux culturels est aussi un moyen d’inventer de nouvelles manières de raconter le musée autrement, de rendre plus attractives et accessibles les collections au grand public, de délivrer une perspective différente d’une exposition, de captiver l’attention des visiteur·se·s, en variant les approches et les formats,

Pour l’auditeur, écouter un podcast de musée peut lui  permettre de préparer ou de prolonger sa visite,  d’explorer le musée d’une autre manière (sans se déplacer) et surtout de savourer l’aspect immersif de l’audio.

Que ce soit dans le cadre de musées spécialisés dans la parfumerie ou d’expositions consacrées à des artistes, créateurs, couturiers-parfumeurs ou périodes phares de l’histoire de la parfumerie, les structures culturelles devraient proposer des podcasts reflétant au moins partiellement la créativité des artistes et parfumeurs qu'elles exposent.

Quelle excitation de découvrir les odeurs au musée et dans les expositions grâce à l'immersion olfactive et autres odoramas proposés et vivre des expériences multisensorielles.

L'odorat reste un sens encore sous-exploité. Pourtant il crée une relation très intime avec le visiteur car nous avons une véritable histoire personnelle avec les odeurs.

Or les podcasts sont encore peu nombreux à sortir du format de l'interview traditionnelle ou de la simple captation de conférences.

A quand cette nouvelle vague d'audace sonore qui inviterait le plus grand nombre dans son sillage culturel et olfactif ?

En attendant les expositions 2025 qui s’y prêteraient  - Poiret au Musée des Arts décoratifs de Paris ou Worth au Petit Palais -  écoutez les épisodes de la Voix du parfum en avant-goût de podcasts olfactifs  et culturels à imaginer ! La VOIX du PARFUM à écouter

Si on en parlait ? Contactez-moi 

RONSARD POÉSIE ET SENTEURS

Il y a 500 ans Ronsard est né, en septembre 1524 près de Vendôme, au château de la Possonnière et il est mort le 27 décembre 1585 au prieuré de Saint-Cosme en Touraine où il a vécu 20 ans. Retour sur un destin haut en couleurs lors de l'Exposition RonsART et les arts – Du 16e s. à nos jours jusqu’au 22 septembre 2024.

 À l’occasion du demi-millénaire du poète Pierre de Ronsard (1524-1585), le même prieuré Saint-Cosme, demeure de Ronsard, présente une exposition inédite qui vise à mettre en valeur les liens du Prince des poètes avec les artistes de son temps à travers des œuvres rares : partitions, instruments, tableaux, éditions originales de livres, portraits du poète…

C’est aussi un moyen de revenir sur la place de la poésie à la Renaissance. Le mot « poésie » vient du nom grec « poeisis » et du verbe « poiein » qui signifie faire, fabriquer : la poésie est donc fabrication « littéraire » et le poète, un ouvrier des mots.

Ainsi, jusqu’à la fin du XVe siècle, on désigne cette forme de littérature par un mot très différent : on parle de « métrificature » et de « métrificateur », c’est-à-dire un artisan, employé par les « grands » du royaume à la cour royale, qui travaille sur l’histoire de la famille dont il dépend et réalise des exercices verbaux de divertissement et de jeux.

Les « métrificateurs » ou « rhétoriqueurs » s’attachent ainsi essentiellement au style, à la forme, parfois poussée jusqu’aux limites de ce que peut la langue… Et le sens n’a pas beaucoup d’importance dans cette poésie.

Au siècle suivant, si le poète reste attaché financièrement aux « grands », il acquiert une plus grande liberté d’inspiration et d’imagination grâce à l’influence des mécènes italiens de la Renaissance qui confèrent aux poètes le statut d’artistes indépendants.

ODE ET PARFUM

D’ailleurs connaissez-vous ce poème... qui raconte le parfum ?

« Sur tout parfum j’aime la Rose... » Ode V, 12 

Sur tout parfum j’aime la Rose

Dessus l’épine en mai déclose,

Et l’odeur de la belle fleur

Qui de sa première couleur

Pare la terre, quand la glace

Au nouveau soleil a fait place (1).

     Les autres boutons vermeillets,

La giroflée et les œillets,

Et le bel émail qui varie

L’honneur gemmé d’une prairie

En mille lustres s’éclatant,

Ensemble ne me plaisent tant

Que fait la Rose pourperette,

Et de mars la blanche fleurette

     Que saurai-je pour le doux flair

Que je sens au moyen de l’air,

Prier pour vous deux autre chose,

Sinon que toi, pourprine Rose,

Puisses toujours avoir le sein

En mai de rosée tout plein,

Et que jamais le chaud qui dure

En juin ne te fasse laidure ?

     Ni à toi, fleurette de mars,

Jamais l’hiver, lorsque tu pars

Hors de la terre, ne te fasse

Pencher morte dessus la place ;

Ains (*) toujours malgré la froideur                    (*)  Mais

Puisses -tu de ta soefve (*) odeur                         (*) suave

Nous annoncer que l’an se vire

Plus doux vers nous, et que Zéphyre

Après le tour du fâcheux temps

Nous ramène le beau printemps.

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