Le plus court chemin vers le pragmatisme
Pas de surprise, cette crise génère du stress !
Et qu’on se le dise, les organisations auront à gérer des stress post traumatiques suite au confinement ;
Nos capacités d’anticipation, d’autonomie et de prise de décision ont été, sont et seront encore mises à l’épreuve.
Entre ceux qui sont restés confinés avec des enfants avec la charge mentale que le télétravail implique, ceux qui sont confinés seuls et/ou en chômage partiel avec la fatigue psychologique de ne rien faire et la perte de sens, l’angoisse du lendemain, les conditions de confinement ont eu, de façon indéniable, des effets sur l’humain.
Prenons un temps pour en parler.
L’émotion dirige l’action.
Les émotions créées par les hormones de stress sont la colère, la frustration, l’hostilité, le jugement, la peur, l’anxiété, l’insécurité, la douleur, la culpabilité, …
Le cortisol, est une substance chimique anti inflammatoire et analgésique ; il contribue à réduire la douleur dans le corps. A long terme le cortisol détruit la défense immunitaire ; il est toxique.
Le cortisol induit inévitablement des comportements inadaptés à savoir la fuite, l’agression ou le contrôle ayant pour conséquence une perte de confiance, de lucidité, de discernement et parfois un immobilisme.
Nous sommes en mode réactif plutôt qu’en mode actif. La réaction jaillit toujours de la peur.
Comment passer du mode réactif et/ou passif au mode actif, voir pro actif ?
Les neuroscientifiques nous apprennent que notre esprit a le pouvoir d'agir sur l'anatomie de notre cerveau car Il existe un lien entre l’attention, la perception, l’émotion et l’action
Entre notre corps et notre cerveau, il existe un lien bidirectionnel. Les neurotransmetteurs influencent le cerveau émotionnel, qui lui, envoie un signal vers un centre hormonal qui lui, le renvoi au cerveau. Nos émotions circulent donc dans notre corps.
La neuroscience aborde le changement en évoquant que nous pouvons créer de nouvelles connexions neuronales. L’une des pratiques qui le permet est la méditation.
Méditer, c’est d’abord prendre un temps pour se poser et avec soi
L’une des premières étapes est d’accueillir son état émotionnel et l’accepter.
Apprendre à ressentir ce que l’on ressent dans le corps, le situer corporellement, l’accueillir. C’est développer la présence à soi sous une forme de sincérité avec soi-même ; être humble face à ce qu’on vit et assumer ce que l’on ressent.
Paradoxalement, Accueillir ses émotions, permet de développer la dissociation : Apprendre à être témoin dans son quotidien, être moins impacté et prendre du recul face aux situations.
La méditation permet également de développer la présence : vous êtes réceptif au moment présent ; vous êtes ancrés. Enfin, elle permet l’ouverture, une manière de faire de l’espace disponible.
Au final, on obtient davantage de Clarté, Stabilité, Elan, Intuition.
L’intuition prend divers chemins : sensations, coïncidences, signes, pressentiments, rêves …
Elle est dénuée d’émotion positive ou négative. Elle génère simplement un élan, une vibration qui incitent au mouvement, à l’action.
Il est notable de pratiquer souvent et régulièrement pour en tirer les bénéfices souhaités.
Méditer est une possibilité mais pas que …
L’essentiel du message réside dans le fait que cette période invite de quelque façon que ce soit à une reconnexion à son corps. La marche, la connexion à la nature, le sport sont autant de possibles qui seront des atouts précieux pour soi et son environnement. Ecouter, évacuer, se libérer sont nécessaires. Si nous sommes uniquement dans le mental, l’impact du stress en sera plus important si l’on suit l’approche neuroscientifique. La dimension temporelle corporelle n’est pas la même que notre temps chronos ; il faut lui faire confiance. Notre corps est un transmetteur d’informations et un véhicule de transformation.
Et demain, on fait comment ?
Les organisations vont avoir à prendre soin de l’état post traumatique de leur salariés suite au confinement. Boris Cyrulnik spécialiste de la notion de résilience parle d’une « situation d’agression psychologique ».
Deux risques majeurs pointent leur nez : le déni des effets du confinement et les risques de conflit si la gestion émotionnelle n’est pas accompagnée. Chacun est, ou sera enfermé de façon consciente ou inconsciente dans sa posture de stress négatif ; le cerveau reptilien en charge de la survie prendra sa place via des stratégies d’adaptation qui sont l’agression, la fuite et le contrôle.
Les organisations qui auront anticipé la reprise avec des mesures de sécurité optimum augmenteront d’une part la confiance de leurs salariés, et seront plus à même, d’autre part de gagner en légitimité pour le reste à faire.
Car demain, les dirigeants auront à renforcer le sentiment de confiance auprès de leurs équipes et celui d’appartenance dans des conditions de réorganisation du travail ;
Un paquebot qui redémarre après un arrêt, c’est lent ! il faut que tous les moteurs redémarrent en même temps et/ou il faut prendre le temps de réparer celui qui est en panne.
Nous n’avons pas tous le même niveau de résilience.
Plus le paquebot est lourd plus il met du temps à repartir
Alors comment avancer à la reprise ? comment trouver les facteurs de résilience, le sens, la confiance dans une période qui restera chahutée encore un moment ?
Il faut trouver des « tuteurs de résilience »
Selon JF Bouthors, journaliste et écrivain, outre les deux premiers défis auxquels nous avons à faire face c’est-à-dire sanitaire et économique, Le troisième est mental c’est-à-dire préserver notre capacité à réfléchir personnellement et collectivement de manière lucide et responsable.
Tout ne pourra pas reprendre aussi vite que l’on souhaite et l’erreur serait d’aller trop vite en négligeant quelques mesures préalables.
Il est préconisé que les organisations anticipent la reprise en mettant en place plusieurs types d’accompagnements avec méthodes comme une cellule d’écoute psychologique et/ou une cellule RETEX (retour d’expériences) de cette période de confinement avant de mettre tous les outils de l’intelligence collective au service de l’organisation.
Les individus auront besoin de parler de cette période, du vécu ; il est souhaitable de faciliter l’expression de ce vécu ; prévoir des temps de parole tout simplement individuel et surtout collectif
Ces espaces de parole pourront ensuite se diriger vers des sujets et thématiques qui concernent les organisations.
Je fais l’hypothèse que cette étape sera nécessaire avant d’aborder l’intelligence collective.
La création ou la réouverture des liens sociaux en est l’enjeu majeur, une priorité absolue
Notre humanité est fragilisée mais riche de ressources intelligentes.
En conclusion, je voudrais souligner que nous faisons l’expérience de ce que nous avons mis en place dans le passé et nous sommes, avec une couronne d’épine sur la tête qu’est le coronavirus. Cette crise est avant tout écologique, un signal fort de la nature, son cri d’alarme.
Il me semble qu’au-delà de l’appareil de production à remettre en route, nous avons à voir plus loin pour mettre en place une démarche RSE (responsabilité sociétale des entreprises) engagée. Se fixer un objectif d’écologie responsable : c’est gérer ensemble les ressources nécessaires au bon fonctionnement de l’entreprise tout en cherchant à réduire son impact environnemental. Notre planète a fait son burn out ; elle a besoin d’un temps, de convalescence en prenant des mesures adaptées à cette situation. Tous les écologistes en parlent, nous sommes à l’aube d’autres catastrophes si nous ne prenons pas soin de notre terre.
Alors que pouvons-nous mettre en place au sein de nos organisations qui marquera un pas écologico-responsable ? Quels sont les dress-codes que nous pouvons mettre en place ?
Il peut y avoir des actions structurantes de démarche d’éco conception de produits pour en minimiser l’impact environnemental mais il y a également toutes les actions du quotidien.
Recycler les papiers de bureau, se former à l’éco conduite, se déplacer en co voiturage, optimiser la consommation de chauffage, le recyclage des déchets, la consommation d’eau et l’usage plastique, etc.. . en sont quelques exemples ;
Comment se réinventer ensemble ? Une entreprise peut se faire connaitre pour le fruit de son travail mais aussi pour son engagement sociétal environnemental.
Notre humanité est fragilisée mais riche de ressources intelligentes.
Pas de précipitations au risque de repartir comme avant sans écouter les enseignements de cette crise sans précédent qui a tant à nous apprendre.
Merci pour votre attention.