Le pouvoir de l’oisiveté
Dans cet article, je vous propose de découvrir le pouvoir de l’oisiveté.
C'est peut-être un épisode un peu différent de ce qu'on a l’habitude, peut-être un peu moins structuré, mais je pense que c'est vraiment important pour moi de partager cette notion-là, au vu de 2 évolutions : l’évolution de ce que je vois au sein de mon cabinet en tant que clinicien, et mon évolution personnelle au cours de ces 20 dernières années, d’être activement impliqué dans ce qu'on peut appeler le développement de soi ou le développement personnel.
La première des choses, c'est que, pour peut-être la majorité d’entre vous, surtout si vous faites partie de ces gens qui aiment aller de l’avant, qui aiment créer, qui aiment transformer, qui sont entrepreneurs, cette notion d’être oisif, paresseux peut être une notion négative. C'est effectivement le cas parce qu'on vit dans une société où les mots-clés sont productivité, créer des choses, etc. Aujourd'hui, je vais faire un peu l’apologie, promouvoir cette notion d’oisiveté.
Comme je vous le disais, la première tendance, qui m’a beaucoup marqué, c'est un peu ce que je vois dans mon cabinet, on reçoit énormément de types de problématiques que l’on prend en charge, mais il y a vraiment, ces derniers temps, une explosion de gens que l’on voit --et ce n'est pas juste le fait parce qu'on est capable d’aider ces gens-là, mais parce que c'est de plus en plus une réalité dans notre vie de tous les jours--, c'est le nombre de personnes qui tombent en burn-out ou qui souffrent d’épuisement professionnel. Le nombre de personnes là-dedans est vraiment en train d’exploser. Très souvent, en politique, il y a cette notion de discussion de la pénibilité du travail, et on a toujours tendance à parler des gens qui font un travail physique, pénible, qui sont physiquement abîmés par ce travail, mais on n’a pas encore intégré dans notre culture la notion de ces gens qui font un travail mental, psychologique pénible et qui peuvent être aussi broyés par le système. Nous, on voit des gens qui sont tellement épuisés qu'ils ne le voient même plus venir. Un jour, ils tombent dans les pommes sur leur lieu de travail et se réveillent à l’hôpital en se demandant ce qu'il s’est passé.
On est dans cette dynamique de société qui nous en demande toujours plus, avec une société, des technologies, des sciences qui produisent de plus en plus d’informations, et une société qui est vraiment à la traine dans sa capacité à créer de la sagesse de toutes ces informations, de ne pas juste l’englober, mais d’extraire ce qui va nous servir, d’extraire la sagesse de ce que l’on apprend, pas juste se bourrer le crâne d’informations.
On est vraiment dans ce système qui s’accélère, qui nous demande de plus en plus, qui nous demande d’être productif, et on s’oublie. On s’oublie. Très souvent, notre mental, lui, est capable au travers de notre ego d’en demander de plus en plus à notre corps, mais on oublie que notre corps a ses propres besoins, on oublie que notre cœur a ses propres besoins, on oublie que notre âme a ses propres besoins et qu’elle a son propre rythme, et que ce rythme est très différent du rythme de notre mental, de notre ego, du rythme qui nous est imposé de l’extérieur par cette société.
Je peux vous dire que moi, je suis aussi passé par là. Il y a des périodes de ma vie où je travaillais entre 70-80 heures par semaine. C'était toujours un peu aussi dans la justification de « j’aide les gens, je contribue, donc c'est normal que je me demande autant. » Une personne très connue disait « Je veux être utilisé jusqu’au bout », c'est-à-dire que je veux tellement donner que finalement, moi-même, au bout d’un moment je n’ai plus rien à donner. Et je crois que ce n'est pas la bonne manière de voir les choses, de ma propre expérience. Il faut toujours, finalement, aussi, prendre le temps de se ressourcer. C'est pour ça que je fais l’apologie de cette oisiveté.
Je pense qu'un des grands problèmes qu'on a, c'est qu'on participe aussi à cette dynamique, on le voit notamment avec les nouvelles technologies modernes, les technologies portables, c'est qu'on a tous une forme de vide, une forme de gouffre en nous, et on n'est pas à l’aise avec le fait de devoir faire face à ce gouffre. Donc on fait, on fait, on fait, on fait pour fondamentalement combler cette forme de vide. Alors, pour beaucoup d’entre nous, on est dans le faire, toujours dans la productivité, l’action, la création, etc., et puis pour d’autres, on essaie de partir un peu dans l’être, mais on tombe un peu dans la même dynamique, c'est-à-dire qu’au lieu de pouvoir être et juste être, on est toujours à la recherche de quelque chose.
Dans le développement personnel, il y a toujours cette notion de « il faut qu'on se développe encore plus ». Et pourquoi on ne pourrait pas imaginer qu’un jour, on est parfait comme on est ? Qu'on n’a pas besoin d’aller plus loin. Donc soyons aussi attentif au fait que, même si on est peut-être moins dans le faire, faire, faire et qu'on veut être plus dans l’être, de ne pas tomber dans la même dynamique d’être dans la quête toujours de quelque chose. Je crois qu'on peut vraiment vivre sa vie au travers de 3 niveaux :
Niveau 1 : VICTIME
- le premier, c'est le niveau de Victime. C'est un niveau où vous ne vivez pas votre vie. En fait, votre vie est créée par l’extérieur, elle est créée par ce que veulent ou attendent les autres. Elle est créée par notre société, elle est créée par notre culture. Donc c'est vraiment une création qui ne vous appartient pas, mais qui vient de l’extérieur. On ne va jamais pouvoir progresser à ce niveau-là. C'est un état d’être qui est fondamentalement très malheureux, qui touche la plupart de nos concitoyens, malheureusement, et où on est victime, finalement, de nos circonstances.
Niveau 2 : VAINQUEUR
- Puis, à partir de là, on peut commencer à s’élever. On peut commencer à reprendre sa force, de dire non, de vouloir devenir l’architecte de sa propre vie, ce que j’appellerais vivre en tant que Vainqueur. Là, on va commencer à créer sa vie, avec intention. Mais c'est aussi toujours quelque chose un peu de mental. On va créer sa vie, et on va le faire très souvent à l’aide de coaches ou de personnes qui nous inspirent, de mentors, etc. Donc il y a toujours encore quand même une notion extérieure, on reprend le contrôle de sa vie pour créer ce que l’on veut, intentionnellement, donc c'est déjà mieux à ce niveau-là. On est obligé de passer par ce stade-là pour s’affranchir de ce monde extérieur, de notre société, de notre culture qui nous façonne. Mais on est quand même toujours, là, dans la transformation, c'est toujours encore un acte fondamentalement mental. On crée et on oublie quelque chose, et on a vite tendance à tomber dans cette dynamique dont je vous parlais : « maintenant que j’ai repris le contrôle, je dois me prouver à la société, donc je dois faire, je dois montrer, je dois contribuer, etc. » On oublie qu'il y a encore un niveau suivant, que j’appellerais le niveau où vous êtes vivant.
Niveau 3 : VIVANT
- Dans ce niveau où vous êtes Vivant, ce n'est plus vous qui créez votre vie, vous êtes créé. C'est-à-dire que c'est la vie qui vous crée. Mais pas la vie extérieure, par la culture, la société, vos parents, vos profs, etc., c'est la vie elle-même. C'est l’existence elle-même qui vous crée. C'est vraiment quelque chose de fondamentalement qui nait de l’intérieur de vous-même, de la partie la plus élevée de vous-même, de votre âme. Donc vous êtes créé par la vie, vous êtes créé par l’existence, pas au niveau extérieur, comme avant par ces petites choses, les gens autour de vous, la société, les politiques, etc. Non, vous êtes créé par la partie la plus élevée de vous-même.
Une des questions fondamentales pour savoir si on arrive à ce niveau-là, et ça ne veut pas dire qu'on fait moins, mais dans cette notion, on va être à l’aise avec cette notion d’oisiveté. Quand on est Vainqueur, qu'on crée sa vie, on entre dans cette dynamique de productivisme, et finalement, il faut toujours qu'on fasse quelque chose, qu'on fasse plus. On n'est pas à l’aise avec simplement ne rien faire, parce qu'on a cette impression qu'il faut toujours qu'on crée encore plus, que l’on soit encore plus en contrôle de sa vie. Lorsqu’on vient au niveau d’être Vivant, c'est fondamentalement la question de se dire : est-ce que je me sens complètement comblé et satisfait avec le simple fait, par exemple aujourd'hui, de rester assis simplement un moment et d’observer mon ressenti et d’observer ma respiration, sans n’avoir absolument rien créé de tangible dans l’Univers, à part le fait d’avoir juste permis à l’existence de s’exprimer au travers de moi. Si la réponse est oui, on commence à entrer dans ce niveau-là, où on est vivant, où on est créé par l’existence. C'est vraiment le seul niveau qui nous permet de commencer à nous sentir comblés là-dedans.
Donc, comment peut-on commencer à passer du niveau de Vainqueur au niveau d’être Vivant ? Si vous vivez dans l’état de Victime, trouvez-vous un coach qui vous permette de reprendre le contrôle et de commencer d’être Vainqueur, de créer votre propre vie. Mais quand vous sentez que vous êtes au niveau Vainqueur et que vous êtes pris dans ce tourbillon de productivisme, comment peut-on passer au niveau Vivant ? Tout d’abord, prenez un moment. Prenez des moments pour vous, où vous ne faites absolument rien. C'est une des stratégies les plus puissantes que l’on fait pour les gens qui tombent en burn-out. Pour la plupart, ils sont généralement en arrêt de travail, mais c'est de prendre des moments à ne rien faire, de se dire « Maintenant, une fois par mois, je prends une journée pour moi, où je n’ai absolument rien dans mon agenda ». Et quand je dis «rien», ce ne sont pas juste des trucs professionnels, c'est aussi au niveau personnel. Pas de rendez-vous, pas d’ami à aller voir, juste être présent avec vous-même, des moments pour vous. Une fois que vous avez créé ces moments, essayez d’en mettre de plus en plus dans votre vie. Bien évidemment, on ne peut pas passer toute une semaine, si vous allez travailler on se comprend bien, mais prenez des moments où vous êtes juste pour vous. Si vous rentrez du travail, prenez-vous un moment et au lieu d’aller vous effondrer devant la télévision, prenez un moment pour être juste avec vous-même. Simplement être là, sans vouloir qu'il y ait quoi que ce soit qui ressorte de ce moment-là, sans avoir un objectif particulier. Simplement être là et observer. Observez, observez-vous, observez votre ressenti, observez vos émotions, observez votre respiration, observez le degré de tension ou de relaxation, de vos muscles, de votre colonne. Simplement un moment pour vous. Plus vous serez capable d’avoir ces moments-là, ces moments où il n’y a aucune attente, aucun objectif, plus vous verrez que vous allez vous connecter de plus en plus à la vie, à l’existence, et qu’au lieu de devoir créer au travers de l’énergie de votre mental, qui est finalement limitée quelque part, c'est la vie qui va vous créer. Vous allez entrer dans ce flux de la vie. C'est un peu comme si vous êtes dans une rivière : au niveau Victime, vous ne savez même pas nager et vous coulez ; au niveau Vainqueur, vous avez appris à nager, mais vous allez à contre-courant, ça demande de la lutte et de l’effort ; au niveau Vivant, au bout d’un moment il y a une forme de lâcher-prise. Vous vous laissez simplement aller dans le flux de la rivière, vous avez confiance d’où la rivière vous amène parce que vous savez que cette rivière est l’existence elle-même, c'est la vie, c'est l’ultime et la plus élevée des sagesses possibles, et vous avez juste du fun à vous laisser aller dans le flux de cette rivière.
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