Le réseau, talon d'Achille des femmes pour leur leadership ?
En pleine mutation du travail, à l’heure où les français et les françaises aspirent de plus en plus à une mobilité professionnelle dans un marché de l’emploi plutôt favorable, à l’heure, aussi, où plus d’un quart d’entre eux envisagent d’être indépendants, le réseautage ou networking, appelez-le comme vous voulez, semble devenir l’arme fatale si l’on veut pouvoir profiter de véritables nouvelles opportunités dans sa carrière.
ET en matière de Réseau, là non plus, les femmes et les hommes ne sont pas égaux. Conséquences ? De gros freins dans leur parcours, un sentiment tenace de solitude et le risque constant de se voir passer sous le nez une opportunité d’évolution ou de développement non pas, faute de compétences, mais faute de relations !
Pourtant créer du lien, accompagner, aider ou conseiller les autres, on en connait un rayon, nous les femmes ! Nous avons été conditionnées, consciemment ou pas, depuis notre plus tendre enfance à être le relais social, voir le pilier indispensable, pour faire société. Oui mais voilà, dès qu’il s’agit de networking, comprenez réseaux d'affaires, nous laissons volontiers la place aux hommes, champions toutes catégories en la matière.
3 raisons qui freinent les femmes en matière de réseautage au travail
- D’abord la majorité des femmes consacrent moins de temps à cet exercice. Réseauter c’est souvent se rendre disponible en dehors des heures de travail, le soir en particulier. On ne dira jamais assez que la charge mentale (enfants, tâches ménagères, organisation de la vie familiale etc) reste encore aujourd’hui, majoritairement sur les épaules des femmes.
- Ensuite, même si elles s’impliquent dans cette logique, les raisons qui les poussent à le faire ne sont pas toujours les mêmes que pour ces messieurs. Plus demandeuses de conseils et d’échanges d’expériences, elles ont plus de mal à bâtir une véritable stratégie de carrière à court terme et développent une certaine défiance vis-à-vis du networking , le « tout business » qu’elles considèrent soit vil, soit inutile.
- Enfin elles ont du mal à identifier et donc à choisir les réseaux qui répondent à leurs aspirations. La plupart des réseaux connus sont majoritairement composés d’hommes, le pouvoir y est concentré. Elles sont nombreuses à se plaindre de ne pas réussir à trouver leur place et redoutent de ne pas être prises au sérieux.
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Quelques pistes pour faire avancer le « Schmilblick »
- Favoriser encore et toujours l’équilibre des temps de vie, la #parentalité et la #mixitédesmétiers afin que femme et hommes puissent prendre une part équilibrée dans la vie extra professionnelle. (Lapalissade ?)
- Financer, accompagner et valoriser les réseaux dans leur création et leur développement. (Ils sont souvent bien seuls et se tapent tout le boulot !)
- Sensibiliser les femmes salariées, porteuses de projets ou #entrepreneures aux pratiques et avantages du #networking en créant notamment des outils adaptés et en les aidant ainsi à choisir un réseau qui corresponde à leurs besoins et attentes. (Non, le business n’exclut pas d’avoir des valeurs )
- Privilégier les démarches de création de réseaux mixtes, en donnant leur place aux hommes qui s’engagent. (Non, l’égalité entre les femmes et les hommes n’est pas qu’une question de femmes)
Les réseaux exclusivement féminins la solution ?
Depuis une dizaine d’années, la création de réseaux féminins a explosé et leur nombre d’adhésions ne cessent d’augmenter ; Preuve que la demande des femmes est là, notamment en matière d’entrepreneuriat. Ces réseaux exclusivement féminins, permettraient d’aborder des questions et des sujets qui ne le seraient pas dans un environnement mixte ; Réseauter, d’accord, mais à condition de pouvoir se sentir libres d’échanger sur des problématiques que beaucoup considèrent encore comme exclusivement féminines. Ce qui est sûr, c’est qu’ils permettent de renforcer le leadership des femmes en particulier dans des domaines dits « masculins » (sciences, santé, tech etc.) De plus, outre leur rôle d’accompagnement, de mise en relation et de visibilité des femmes qui font l’économie, ces réseaux ont aussi souvent pour vocation de porter la parole des femmes en matière d’égalité professionnelle auprès, notamment, des pouvoirs publics en pesant, ainsi, dans le débat sur ces sujets.
Cependant, même si on peut aisément comprendre que les femmes aient eu besoin de se retrouver entre elles, faute de pouvoir trouver leur place dans des réseaux historiques, je pense néanmoins que l’avenir se trouve dans les réseaux mixtes si l’on veut être en accord avec nos aspirations d’#égalité et de #mixité dans le #travail . La condition, bien sûr, c’est que les hommes jouent le jeu ! Beaucoup hésitent à rejoindre ces réseaux par peur d’être stigmatisés, il n’est pas encore toujours évident de trouver des hommes qui s’engagent pour les femmes, même si on progresse un peu ;). Ma conviction est qu’en se limitant à une vision purement féminine du networking, le risque est de reproduire cet « entre soi » si critiqué et si délétère pour réduire les inégalités. Combattre l’entre soi par l’entre soi ne me semble pas être la bonne solution. Le vrai défi n’est-il pas celui de construire des réseaux qui prennent en compte les aspirations, les singularités, les inégalités et les difficultés de chacun et de chacune dans un monde où, là aussi, nous pourrions travailler et progresser ensemble ? Les exemples sont déjà nombreux en la matière et c’est heureux. Certaines d’entre vous me répondront peut-être que tant que les inégalités perdurent cette quête peut sembler hors sol, ce que j'entends parfaitement. C’est pourtant bien l’objectif que nous devons poursuivre ensemble pour qu’enfin les femmes et les hommes de notre pays puissent avoir les mêmes chances de réussir et de s’épanouir dans le travail collectivement et individuellement en répondant aux nouveaux enjeux qui s’imposent à nous tous et en relevant tous les défis de notre époque.
Femmes Pharma France croyons fermement à l'impact et à la force du réseau de #Femmes,en complémentarité à celles des #Hommes. Batîr une nouvelle société passe par le renforcement de l’#égalité professionnelle et #sociétale entre les hommes et les femmes. #Diversité #Complémentarié #Equité #Egalité #Développementprofessionnel #leadership #transformation #innovation #mixité #intelligencecollective et #intelligenceplurielle #échange #formation #expertise sont nos concepts et nos valeurs. Merci Sophie Iborra pour ce bel article 🙌 qui confirme que nous sommes néanmoins sur la bonne voie et que l'avenir est devant nous ! RDV dans nos prochains diners- débats !
🎯 𝐋𝐮𝐭𝐭𝐞𝐫 𝐜𝐨𝐧𝐭𝐫𝐞 𝐥𝐞 𝐬𝐲𝐧𝐝𝐫𝐨𝐦𝐞 𝐝'𝐢𝐦𝐩𝐨𝐬𝐭𝐮𝐫𝐞 𝐞𝐭 𝐟𝐚𝐜𝐢𝐥𝐢𝐭𝐞𝐫 𝐥𝐚 𝐩𝐚𝐫𝐢𝐭𝐞́ 𝐝𝐚𝐧𝐬 𝐥𝐞𝐬 𝐨𝐫𝐠𝐚𝐧𝐢𝐬𝐚𝐭𝐢𝐨𝐧𝐬 | 🏆 𝐄𝐦𝐩𝐨𝐰𝐞𝐫𝐦𝐞𝐧𝐭 𝐟𝐞́𝐦𝐢𝐧𝐢𝐧
1 ansMerci Sophie Iborra pour cet article très intéressant, il est vrai que les femmes "réseautent" beaucoup moins que les hommes et je suis convaincue que l'ouverture et la mixité rendront ces clubs business plus riches. Toutefois les réseaux féminins favorisent la sororité qui par la même permet de lutter contre ce fameux syndrome d'imposture.
J’aide les organisations à créer des événements QVT expérientiels / Booster la cohésion d’équipe grâce aux pratiques créatives / Formactions QVT / + 30 ans d'expérience en entreprise
1 ansJe crois à la #mixité mais trouve aussi dans les réseaux féminins une écoute plus fine, plus ouverte sur des chemins parallèles ou différents. À ce jour ils sont pour moi complémentaires Sophie Iborra
Entrepreneure Lily Facilite La Vie 🔸 Conférencière QVT QVCT Santé Mentale 🔸 Coach de dirigeantes 🔸 Podcaster Capital HUMAIN
1 ansEn ce qui me concerne, oui je le pense. Passer du temps à connecter me semble toujours un peu une perte de temps. Je serai partante pour un groupe de travail / soutien sur le sujet 😉 qui partagerait ensuite ses tips
Présidente et fondatrice du mouvement #JamaisSansElles et Présidente de "Les Humains Associés"
1 ansOui, chère Sophie! L'entre-soi a pu être à un moment donné le moyen de fédérer nos forces (c'est ainsi qu'il y a 15 ans nous avons fondé avec Natacha Quester-Séméon le réseau féminin GirlPower3.0, même si nous avions tout de même déjà un parrain masculin Benoît Thieulin😉). Mais ça, c'était avant! Aujourd'hui l'union des femmes et des hommes est un réel facteur de changement. Cette approche m'a souvent été reprochée, notamment par les adeptes d'un féminisme "pur et dur" qui considèrent que pactiser avec les hommes est un acte de haute trahison. Mais ces critiques ont fini par se taire : de fait, le "Club des Gentlemen" que j'ai fondé a été très important pour le succès de notre Do Tank #JamaisSansElles! Aujourd'hui, d'autres nous emboitent le pas et n'hésitent pas à faire appel aux hommes. Autre sujet de critiques, nos chartes en partenariat avec les entreprises et leurs dirigeants: vues par certaines comme de simples affichages opportunistes (women washing), il est désormais clair que les engagements qu'elles comportent sont bel et bien contraignants et portent leurs fruits. L'initiative est efficace sur le plan de la mixité, et contribue concrètement à développer la gouvernance partagée dans les entreprises et administrations!🔥