Le rayonnement de la France grâce au Luxe Synthèse de ma contribution de recherche

Le rayonnement de la France grâce au Luxe Synthèse de ma contribution de recherche

Introduction

Dans le contexte de la nouvelle économie du Luxe, les marques, leur conception-communication-distribution ont acquis une surface et une signification nouvelle qu’il importe de déchiffrer de plus près si nous voulons comprendre ce qui se joue dans le rayonnement de la France à l’étranger dans l’univers des biens et services précieux.

Dans le livre « Le Luxe éternel », Gilles Lipovetsky et Elyette Roux explique que depuis plus d’une décennie, le secteur du Luxe connaît une véritable mutation organisationnelle, les petites entreprises indépendantes et semi-artisanales d’autrefois ayant cédé le pas aux conglomérats de taille internationale, aux groupes multimarques appliquant, quoique non exclusivement, des méthodes et des stratégies ayant fait leurs preuves sur les marchés de masse.

Autrefois réservés aux cercles de la bourgeoisie huppée, les produits de Luxe sont progressivement « descendus » dans la rue et l’impératif est désormais d’ouvrir le luxe au plus grand nombre, de rendre « l’inaccessible accessible ». Il n’y a plus un luxe mais des luxes, à plusieurs étages, pour des publics divers. La visibilité du Luxe s’est fortement accrue avec l’augmentation des marques présentes sur le marché, par l’investissement publicitaire et grâce à l’extension des réseaux de distribution dont en témoignent l’ouverture accélérée des boutiques exclusives, les « corners » réservés aux grandes marques dans les grands magasins sélectifs, les nouveaux mégastores et chaînes de parfumerie sélective.

D’après « La Génération Y et le Luxe », il existe à présent un culte de masse des marques avec l’hypermédiatisation. La consécration contemporaine du Luxe s’accompagne d’un nouveau rapport à l’héritage, d’une valorisation inédite du passé historique, du désir post moderne de réconcilier création et permanence, mode et intemporalité.

Le service marketing peut faire surgir le Luxe de n’importe quel métier en adoptant une stratégie sophistiquée et proactive accès sur le haut de gamme et la France et très en pointe sur ce secteur.

Le Comité Colbert (présenté ci-dessous) précise que pour réussir dans le luxe, les produits (parfumerie, joaillerie, champagne, vins, alcools fins, gastronomie et haute couture) ou services (chirurgie esthétique, conciergerie, palaces) doivent répondre aux attentes personnelles certes et également à l’image sociale que souhaite renvoyer la clientèle. Le luxe dépend donc des goûts, des moyens financiers, mais également d’un environnement social.

La France a une place de leader dans ce domaine. Elle est légitime en termes d’image au niveau mondial. Une étude comparative de la Chambre de commerce et de l’industrie de Paris Ile de France révèle que sur 270 marques de prestige, 130 sont françaises. Comme le souligne M. Bernard Arnault, président directeur général du groupe français multimarques de luxe LVMH : «une marque se construit dans la durée et la patience». Grâce au caractère intemporel des produits, leur garantissant une authenticité prestigieuse, ainsi qu’à un savoir-faire d’exception «made in France» qui leur confère exclusivité et rareté, les biens de luxe français jouissent d’une qualité artisanale identifiable. Une stratégie de Luxe est souvent la meilleure réponse à la lutte des prix et à la délocalisation.

 

       I.            Comment le luxe fait-il rayonner la France ?

Forte de son héritage historique et de ses produits symboles de qualité, l’industrie française du luxe affiche actuellement une vitalité et un rayonnement international qui résulte également d’une stratégie cohérente et adaptée aux réalités géoéconomiques. Pour rester compétitifs, les acteurs du secteur ont choisi de jouer la carte de la solidarité. Emblème de cette synergie, le Comité Colbert, qui regroupe 75 maisons françaises, constitue une plateforme d’échanges et de propositions, et offre à ses membres des outils de développement. Le Comité participe pleinement au rayonnement de l’image de la France. D’une part, l’incarnation du goût français se traduit à travers l’élaboration d’une stratégie collective. D’autre part, les échanges de bonnes pratiques et de réflexions prospectives entre membres permettent d’anticiper les marchés. Enfin, le Comité a la capacité d’intervenir directement auprès des pouvoirs publics nationaux, mais également en Europe et dans le monde, il possède donc des capacités de négociation significatives.

L’aptitude des industries françaises du luxe à s’adapter aux marchés internationaux constitue également une des clés de leur réussite. Traditionnellement, les principaux clients du savoir-faire français sont les Etats-Unis, le Japon et l’Europe. Mais les mutations économiques mondiales ont fait émerger de nouveaux pôles de consommation de luxe. La Chine est devenue le deuxième pays consommateur de produits de luxe, derrière les Etats-Unis mais devant le Japon.

L’industrie du Luxe incarne le goût français et fait rayonner la France dans le monde. Le Comité Colbert agit de manière collective en cultivant des affinités avec les pays dans lesquels il se manifeste en nourrissant le dialogue avec les autres cultures.

Il contribue à la compétitivité en France et en Europe en instaurant une synergie des entreprises du Luxe. Cette solidarité dans ces actions collectives permet d’aborder très tôt les marchés émergeants qui soutiennent la croissance du secteur et d’assurer ainsi la compétitivité et l’emploi.

Le but est d’incarner à l’étranger l’art de vivre Français dans son ensemble et d’exprimer les valeurs du Luxe, de dialoguer avec les cultures et d’agir en solidarité avec le soutien des pouvoirs publics Français conscients de la contribution du secteur à la compétitivité de la France et à son rayonnement.

Le prix élevé n’a qu’un impact très limité sur le volume de la demande. Les exportateurs de variété de Luxe factureront un prix deux fois supérieur pour une même catégorie de produit mais ils exportent en valeur deux fois plus. Les entreprises identifiées comme exportatrices de variétés de Luxe commercialisent des produits pour lesquels la disposition à payer des consommateurs est très élevée.

Cependant tout cela peut être remis en cause par l’arrivée de la nouvelle génération Y qui aime le luxe et qui présente un certain paradoxe du gratuit et haut de gamme. Tout ce qui est présenté ci-dessous est extrait du livre « La génération Y et le luxe » de Grégory Casper & Darkplanneur.

 

     II.            La nouvelle génération et le paradoxe gratuit et haut de gamme

A l’image de la nouvelle génération qui ne paye plus son accès à l’information mais qui est capable d’économiser des mois pour s’acheter un nouveau sac de luxe, s’il n’a pas été troqué, loué ou déniché sur ventesprivées.com.  Chez les Y, la notion de branché n’existe plus car tout le monde l’est. Voyages low cost, prolifération des sites d’infos, des prises de paroles via blogs et Tumblr validant ce qui doit être et ne doit pas être, concerts et défilés en ligne…

Les 20-35 ans sont sur éduqués et développent une capacité à digérer une tendance à peine émergée pour mieux l’oublier dès qu’il s’agit de faire de la place pour la suivante. La technologie bouleverse durablement le champ des possibles et la maitrise initiale de notre environnement commun. Hors ce bouleversement technologique est partagé par cette génération que d’autres nomment les Digital Natives. Cette génération aime le luxe et il est temps pour les marques de la considérer comme la clé de leur croissance à moyen et long terme. Selon l’étude « Wealth Wave : The Millennials & Their Luxury Aspirations » de septembre 2012, de Unity marketing, cette population sera la plus représentée sur le marché du luxe entre 2018 et 2020. Nous sommes donc une cible dominante du luxe de demain !

  • Les stars du LOL

 Notre humour se repose sur un principe : le jeu du miroir ce qui a produit des stars (Norman, la série Bref) parlent de leur quotidien et du quotidien de ce qui les regarde et cela suffit.

  • La société du share et la puissance du réseau

La loi du partage définit que tout ce qui est désirable se partage et tout ce qui ce qui est partagé a de la valeur et inversement. On y retrouve toutes ces dimensions : l’instantanéité, l’échelle planétaire, la puissance et l’identification. Le partage sur Facebook, Youtube, Instagram, LinkedIn … est devenu un moyen d’exprimer son identité tout en restant en contact avec ses amis ou connaissances (position géographique, ce qu’ils mangent, les amis  avec lesquels ils passent du temps, leurs exploits et les articles intéressants trouvés en ligne).

  • Une nouvelle pensée économique

La consommation collaborative vend tout autant de l’expérience sociale que des services et invente une consommation fondée sur le partage et la confiance qui, pour reprendre l’expression de Véronique Varlin (directrice des études chez Euro RSCG C&O et participe activement à l’Observatoire de l’immatériel) fait passer la consommation « bien au lien ». C’est une génération collective, une génération du co : colocataire (Appartager.com, Airbnb), covoiturage (Blablacar), co-parainage (Birchbox, sites comestique…), partage de repas (Un dîner presque parfait, LiveMyFood, Voulezvousdiner) pour dîner en tant que touriste chez un habitant.  

  • La fin des barrières culturelles : brouiller toutes les frontières !

Pour plaire à cette génération sans frontières, les marques ont muté pour devenir des marques médias, à l’instar de Redbull. Une marque qui aux yeux des Y est aussi crédible qu’un média lorsqu’elle diffuse du contenu qui sait à la fois produire du soda et produire des shows extraordinaires (clip sportif, performances incroyables…). La marque finit par se concentrer autour de 5 pôles d’activités (mode, conseil en communication, production, édition, animation) de la branche mode dans laquelle elle s’inscrit.

  • Le fétichisme de la photo 

Une sur-consommation virtuelle. Si dans la vie IRL (in real life), il est compliqué pour le Y de posséder quelque chose, faire du lèche-vitrines ou une wishlist sur le réseau est nettement plus simple. Grâce à la capture d’écran ciblée, n’importe qui peut s’accaparer n’importe quoi et l’ajouter à ses favoris. Des sites tels que Pinterest en ont même fait un modèle économique : le web est un supermarché, servez-vous !

  • L’art de se mettre en scène 

L’enjeu de l’apparence. Pierre angulaire de cette mise en scène de soi, la photo de profil que l’on met sur les réseaux sociaux (Facebook, Twitter, Pinterest, LinkedIn, Viadeo…). Jamais pareil, souvent changée, elle symbolise l’identité temporaire que l’on se donne et que l’on donne à voir à la communauté.

Le luxe est donc matériel et immatériel, technologique, artisanal, local et global. Le plaisir pour soi, la recherche individuelle du bonheur et la recherche d’un rattachement à une classe sociale rassemble.

 

  III.            Les tendances Y à l’usage des marques

Après avoir compris comment le luxe fait rayonner la France, dressé un portrait de la génération Y avec son rapport singulier au luxe, cette partie est entièrement dédiée à l’action pour séduire les Y. L’objectif est d’apporter une plus grande véracité dans l’observation et mettre en application cette valeur fondatrice pour notre génération, la participation !

  • Le crowdsourcing : anti luxe ?

Le crowdsourcing ou la créativité participative est une pratique fondamentale des arts numériques et il est devenu une pratique associée à la génération des Y. Le Corwdsourcing permet ainsi de renforcer les liens entre le luxe et l’art grâce aux œuvres de jeunes créatifs talentueux qui viennent nourrir le potentiel de rêve et d’imaginaire de la marque de luxe. Le cœur de l’expérience digitale (site web et mobile) réside dans l’invitation au partage qui se retrouvera dans tous les médias de la marque, les médias sociaux et bien au-delà dans l’objectif de pérenniser et d’enrichir l’expérience du partage. Le Crowdsourcing peut être une matérialisation de l’intelligence collective plébiscité par les Y, en devenant un outil de brainstorming planétaire au service de la créativité de la marque.

  • Faire des Y les forces vives du reboot de la marque 

Créer un espace de créativité et d’intelligence collective dans lequel l’individu Y devient un maillon puissant et indispensable dans le processus de réinvention de la marque. Le Y est un être de désir, il a trouvé dans les médias sociaux visuels comme Instagram, Pinterest ou Tumblr le moyen de les exprimer, il serait aberrant de ne pas utiliser une telle source d’information. Les marques utilisent maintenant les commentaires et photos postés par les clients qui sont transformés en recommandations directement transmises aux forces de ventes des magasins, impactant les prévisions de stocks, la politique promotionnelle. Elles enrichissent également le discours commercial de la force de vente. Le crowdsourcing peut se transformer en arme d’intelligence marketing au service de la connexion des magasins.

  • Oser se confronter au réel et le changer

Nous pensons que demain le critère du développement durable deviendra un élément moteur de la notion de qualité. Il sera porté par notre génération Y, qui pense que l’achat intelligent a plus d’efficacité pour protéger le monde, que l’exercice du pouvoir politique. Si les grands groupes de luxe français ont intégré la question du développement durable dans leur stratégie depuis des années, ce sont les Etats Unis et la Chine qui nous montrent la voie, dans l’intégration concrète de cette exigence, dans la value for money du produit. Jacqueline Tsai dans « La Chine et le luxe » présente une angoisse écologique de chaque instant. La marque de luxe locale Useless cherche à protéger ses artisans en voie de disparition, en les mettant au cœur de ses vêtements ; au-delà d’une quantité exceptionnelle, une promesse de transmission vivante pour les prochaines générations.

  • Expérimenter le brand journalisme

Il s’agit de revenir à un storry telling de la nuit des temps : un héro, des épreuves, une résolution finale. Cela crée de la proximité immédiate. Avoir un aspect divertissant qui traverse toute la communication de marque.

  • Plonger dans la légèreté

L’humour est un élément qui manque aux marques de luxe, trop préoccupées par la volonté d’être aspirationnelles et craignant qu’un côté décalé et sympathique décrédibilise leur essence luxe. A l’inverse, une communication trop lissée peut être perçue comme hypocrite : nous les Y, attendons aujourd’hui qu’une marque soit sincère et transparente, humaine avec ses faiblesses. L’expérience de la dérision est certainement le registre le plus facile à activer pour créer une empathie immédiate avec cette cible, ce lien est d’autant plus fort que ce  registre de communication a la particularité de faire naître du créatif qui ne ressemble pas à de la publicité.

  • Le code est histoire

Le Y a un goût spécifique des marques et des produits de luxe et son obsession du code résonne avec sa culture. Aujourd’hui, le digital permet aux marques de répondre à ce besoin fondamental.

Les codes de la marque doivent s’inspirer des codes narratifs (films, storry telling). La mise en exergue des codes entraîne l’addiction sans tuer le mystère et est un carburant narratif, constructif en termes de brand content. C’est bien au-delà d’une tendance car c’est une clé de lecture pour la génération Y. Il faut avoir des codes clairement établis par les marques car le code rassure, crée du lien de connivence immédiat, est histoire et un signe distinctif envoyé à la communauté de connaisseurs de marque.

  • La starification du blogueur Y par le brand content

Passer d’un brand content narcissique de marque à un brand content mis au service du désir de starification du Y, Utiliser le brand content pour rendre désirable la marque employeur. Très vite les blogueurs ont compris l’intérêt à s’associer aux marques, au-delà des avantages économiques, les marques par leurs actions de brand content lui ont donné accès à des évènements, des lieux et des célébrités inaccessibles, tout en leur garantissant une plus grande visibilité à leurs blogs, par des budgets publicitaires. En contrepartie, les marques ont gagné une crédibilité digitale, un gain de sympathie, sans pour autant menacer leur statut.

  • Laisser la gamification poétique vous envahir

Le jeu a toujours été un lien de socialisation. Dans un monde où la génération Y demande de la gamification, il est important que le jeu ne soit pas uniquement basé sur le produit et sollicite les qualités du joueur pour créer de l’engagement. Il faut que le joueur se sente acteur du jeu. Il doit être poétique, esthétique et design pour correspondre aux attentes qu’à la génération Y envers le luxe. Il faut qu’il soit en cohérence avec les codes et l’ADN de la marque pour justifier son authenticité et accessible en temps réel et difficultés.

  • Le brand content au cœur de la vente magasin

Avoir au cœur du magasin un dispositif à la pointe de la technologie pour montrer que le luxe peut être digital afin de séduire incontestablement la nouvelle génération. Le service sur mesure plus intime qui s’appuie sur la technologie (la signalisation numérique sur mesure à tous les étages). A cela s’ajoute, la suppression des caisses au profit des vendeurs équipés de tablettes tactiles permettant d’effectuer directement l’encaissement, mais aussi de conserver l’historique des achats et les préférences de chaque client. Le brand content digital sur le point de vente physique est mis au service de la vente en magasin qui doit trouver sa place dans ce nouveau contexte informationnel.

  • Penser sur mesure communiquant

Proposer sur une plateforme le meilleur du digital au service d’un retail créatif, playful et social. L’unicité de chaque création stimule le désir d’achat et répond à l’envie de se différencier. Permettre l’appropriation de l’objet et la mise en valeur des aspirations du consommateur via le partage et la création sur Instagram et sur les autres réseaux. La nature paradoxale du sur mesure est le secret de sa désirabilité Y. Il porte en lui, un double avantage stratégique pour la marque : à la fois commercial, par son pouvoir d’attraction naturel, qui lui permet d’afficher en toute tranquillité un prix supérieur, et une communication puisque les acheteurs se transforment en ambassadeur du produit, portés par un désir d’engagement fort, qui les transforment en force virale. Le produit sur mesure est un terrain d’exploration personnel afin de trouver ses premiers codes avec un mix and match des codes de marque.

  • Inventer l’algorithme magique

L’algorithme évolue avec son temps s’inspire de ce qui est fait, de la nouveauté et de ce dont l’utilisateur a besoin afin d’apporter des réponses plus individualisées, évidemment plus efficaces. Aujourd’hui, tout se pose en équation, tout peut se traduire en algorithme. Les marques de luxe et de mode auraient tort de croire que leurs valeurs ne sont pas en accord avec ces principes :

-la relation client individualisée avec un outil CRM transcendant pourrait renforcer un lien affectif et émotionnel avec la marque ou les forces de vente en boutique.

-l’expérience digitale interactive pourrait s’appuyer sur la magie de l’algorithme pour proposer des découvertes sensorielles inattendues en se basant sur des informations et des requêtes pragmatiques.

-l’offre marketing s’enrichirait à proposer de nouvelles formes de fidélisation ou de pricing, basées sur une antériorité avec la marque (historique d’achats, interaction avec la marque sur les réseaux sociaux)

-la création du produit basée sur des goûts et des intérêts renforcerait le rêve individuel de posséder un produit à son image ne feraient qu’accentuer leur suprématie.

L’algorithme porte en lui, les racines d’un nouveau luxe. Un luxe intelligent, totalement personnel, évolutif, avec un temps d’avance sur tous les désirs de son client. L’algorithme présente une technologie « luxe compatible », dans le sens où il est totalement invisible, à la frontière du magique par ses effets, tout en étant parfaitement respectueux de l’ADN des marques.

  • Inventer le pop-up store Y

Les digital natives sont à la recherche perpétuelle d’une expérience d’achat surprenante correspondant à leur lifestyle. Cela traduit le désir pour une marque d’avoir un réseau de distribution 100% Y. Le pop-up store Y- la windows shop ou vitrine boutique offre le meilleur du digital dans la vraie vie, l’éphémère qui éveille et fait naître les désirs, démontre l’exigence du Y en termes de service, l’exigence d’un vrai réseau parallèle, plus événementiel et plus économique qu’est la vitrine. Le désir de longévité des pop-ups s’explique en quatre idées stratégiques (sa conception est totalement consumer centric, c’est un repère et un curateur de lifestyle, il sert la valeur perçue de la marque et des produits, il réinvente l’acte d’achat).

  • Pratiquer le snacking contenu

Les changements apportés par le « content snacking » imposent 5 devoirs aux marques :

-Un devoir de codification et de cohérence stylistique : les maisons de luxe doivent trouver leur propre façon de charter et codifier leurs contenus digitaux tout en demeurant visuellement cohérentes à chaque nouvelle publication.

-Un devoir d’économie du temps introduit par la value for time : tout temps est irrémédiablement compté par les Y. Les marques de luxe se doivent donc de leur fournir du contenu qu’ils consommeront et intègreront en un minimum de temps pour une consommation efficace.

-Un devoir de garantie de l’accessibilité : la forme et le fond du contenu doivent être accessibles aux initiés comme aux néophytes.

-Un devoir de sophistication du contenu par la simplicité : le contenu doit pouvoir être digéré avant publication afin de trouver une manière aisée et fluide de l’introduire auprès des Y.

-Une exigence de fraîcheur : les marques doivent combattre l’aspect vieillissant en apportant une fraîcheur permanente (indissociable du web) dans leurs contenus. C’est la condition sine qua non pour occuper efficacement les esprits Y et les rendre sensibles aux storytelling des marques.

  • Ouvrir les vannes du liquid content

La tendance du contenu liquide contrecarre un vieux paradigme qui mettait en valeur la notion de rareté en communication, le vide créant le désir… les temps ont bien changé et la génération Y a clairement posé une exigence auprès des marques de luxe, celle d’aller à leur rencontre avec une communication riche tant par sa valeur, sa fréquence que sa quantité. Le défi est complexe de réaliser un contenu devant couler à flots à l’intérieur de canaux toujours plus nombreux et toujours plus exigeant dans leur demande sur mesure.

  • La valeur perçue au cœur des expériences Y

Dans cette quête générationnelle au smart shopping, la marque de luxe doit affronter son plus grand défi, la justification permanente de la valeur de ses produits. Dans l’esprit des Y, le luxe n’est plus forcément synonyme de cher. La marque prestigieuse n’est plus alibi automatique d’un ticket de caisse à plusieurs zéros. Ecoutant leur raison consumériste, les Y deviennent des experts de la déconstruction d’un produit ou d’une expérience luxe et sont premium et plus leurs revenus disponibles sont élevés, plus les 18-30 ans sont à la chasse aux bonnes affaires, vente privée, négociation, tous les moyens sont bons pour satisfaire le smart shopping.

  • Vers le luxe connecté

Les marques peuvent apporter plus de personnalisation en utilisant les objets connectés : en créant une gamme de produits et services connectés, complémentaires et capables de s’enrichir mutuellement. C’est à la fois un moyen de proposer une expérience produit unique et surtout de renforcer le lien de la marque avec ses consommateurs. Non seulement les Y seront les premiers clients de ces nouveaux objets, mais surtout ils en seront les créateurs.

  • Faire l’éloge de l’utilité mobile

L’application mobile doit être de qualité en termes de design et de fluidité de navigation, simple pour accéder aux produits et utile via de nombreuses fonctionnalités permettant d’aller au-delà de la fonction de e-commerce. La génération Y est toujours et partout connectée, c’est une réalité pour une grande majorité de français. Du matin au soir, le mobile permet de faire bien autre chose que de téléphoner ou envoyer des SMS : écouter de la musique, consulter son agenda, suivre les amis sur les réseaux sociaux, prendre et poster des photos et vidéos, vérifier une information, trouver un magasin, réserver un restaurant ou nuit d’hôtel, acheter un produit… avec le mobile tout est à portée de clic. Il suffit de regarder les enfants jouer sur les tablettes pour admettre que notre culture est celle de l’écran et de l’image.

 

Conclusion

La génération Y aime le luxe comme aucune autre génération avant elle et se projette dans un luxe pluriel sans convention. Totalement libérée de la mauvaise conscience de la jouissance, elle voit dans le luxe la quintessence du matériel et le raffinement ultime de l’immatériel. Elle utilise le luxe comme blason de sa singularité. Elle conjugue le luxe mix and match, rejetant l’ancien modèle du total look. La nouvelle génération crée sa propre marque en styliste et esthète plasticien d’elle-même. Elle recherche dans le luxe à la fois la rareté et la matérialisation de ses rêves de sur mesure. Elle considère l’achat luxe comme parfait, le summum de l’intelligence consumériste.

Elle n’envisage plus le luxe comme quelque chose d’obligatoirement cher et remet en cause les anciennes définitions pour envisager un nouveau luxe. Elle applique au luxe les mêmes performances qu’au premium. La génération Y exige des marques de luxe un univers 100% premium, à un prix low cost. Elle demande la transparence aux marques et il est normal pour elle que le luxe puisse à tout moment justifier son statut de privilégié car elle développe une totale intolérance au délit d’authenticité. La génération Y intègre la dimension durable (responsabilité sociétale, économique et environnementale) dans la valeur d’un produit luxe. 

La génération Y est complètement luxophage et sincèrement addict aux codes de marque. Elle développe une culture en la matière dépassant de loin toutes les générations précédentes. Elle idéalise le luxe et en fait bien souvent sa Madeleine de Proust préférée. Elle aimerait que le luxe joue plus avec elle et gamifie davantage leurs échanges. Elle plébiscite le luxe qui sait développer l’humour augmenté de poésie et lyrisme. La génération Y aime la communication luxe qui sort du cadre et qui s’assume en tant qu’authentique créative. La génération Y choisit les marques qui misent sur l’innovation permanente.

La génération Y se projette dans le lifestyle des blogueuses de mode à condition qu’elles n’en fassent pas trop. La génération Y chinoise rejette les magabrands au profit des marques de niche qui servent sa singularité. Le meilleur ami de cette génération est le smartphone et ne pas le prendre en compte, c’est l’oublier elle ! La génération Y peut s’engager avec une marque de luxe à condition qu’elle lui démontre son attachement authentique.

Enfin, la génération Y ouvre la voie à la génération Z qui ne verra aucun mal à vendre ses données alors que nous nous soucions encore de la protection privée, celle qui créera des filtres pour faire le tri, celle qui foncera sur les réseaux sociaux et comptera sur les vidéos de Youtube pour prendre des décisions, celle qui décidera des programmes sur leurs tablettes et smartphone alors que nous regardons encore la télévision, celle qui n’imaginera pas la musique sans Deezer ou Spotify alors que nous écoutons encore la radio, celle qui partagera tout ou presque avec des inconnus à travers le monde alors que nous continuerons de faire confiance à nos amis et notre famille…la génération Z donnera pleinement corps à la philosophie du rebelle Y et seules les marques de luxe smarts révolutionnaires et géniales survivront et continuerons de rayonner à travers le monde !

Jérémie Fabre

Le tout n'est pas d'offrir le service, mais de faire vivre une émotion

6 ans

Belle lecture. Merci

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