Le renouveau du nucléaire : Quand la Silicon Valley rencontre l'atome
Le renouveau du nucléaire : Quand la Silicon Valley rencontre l'atome.
Une nouvelle ère énergétique se dessine aux États-Unis, propulsée par l'IA et les géants de la tech. Le nucléaire serait-il la solution inattendue à la soif d'énergie de l'intelligence artificielle ?
Dans un monde où la demande d'énergie explose, portée par la révolution numérique et l'essor de l'intelligence artificielle, une source d'énergie fait un retour fracassant sur le devant de la scène : le nucléaire. Mais cette fois-ci, ce ne sont pas les acteurs traditionnels qui mènent la danse. Les géants de la tech, avec leur besoin insatiable d'énergie pour alimenter leurs centres de données, sont en train de redessiner le paysage énergétique américain.
Des chiffres qui donnent le vertige
- La demande d'énergie des centres de données devrait bondir de 160% d'ici 2030…essentiellement aux Etats-Unis.
- Une seule requête IA consomme jusqu'à 10 fois plus qu'une recherche Google standard.
- Aux États-Unis, la demande d'électricité pourrait doubler dans la prochaine décennie.
- En Europe, on prévoit une croissance de 40% de la demande entre 2023 et 2033.
Les GAFAM se mettent au nucléaire
L'accord récent entre Constellation Energy Group et Microsoft a fait l'effet d'une bombe dans le secteur. Ce contrat d'approvisionnement en électricité sur 20 ans prévoit ni plus ni moins que la réouverture de la centrale de Three Mile Island, tristement célèbre pour l'accident de 1979. Un symbole fort du renouveau nucléaire américain
Mais Microsoft n'est pas seul. Amazon et Google ont également conclu des accords révolutionnaires avec X-energy et Kairos Power, deux pionniers des Small Modular Reactors (SMR). Ces réacteurs nouvelle génération promettent de fournir une énergie décarbonée pour alimenter les data centers énergivores de l'IA.
Pourquoi le nucléaire séduit-il la Silicon Valley ?
1. Une énergie décarbonée disponible 24/7
2. La proximité géographique des installations
3. L'infrastructure nucléaire américaine déjà en place
4. Le soutien massif du gouvernement américain
5. Un enjeu stratégique à long terme face à la Russie et la Chine
Les acteurs à suivre…(ou pas ...il ne s'agit pas de conseil d'investissement !)
- Oklo (capitalisation : 2,7 milliards $) : Spécialiste de la fission et du recyclage nucléaire, soutenu par Sam Altman. Action en hausse de 99% la semaine dernière. Risque élevé.
- NuScale Power Corporation (2 milliards $) : Leader des SMR, +37% cette année. Risque élevé.
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- BWX Technologies (11 milliards $) : Fabricant de composants nucléaires, +65% depuis janvier.
- Constellation Energy (89 milliards $) : Géant de l'énergie propre, le cours a doublé en 2024.
- Cameco : Producteur d'uranium, +38% cette année.
- GE Vernova (75 milliards $) : Diversifié dans le gaz, le nucléaire et l'hydroélectrique.
- Exelon Corporation (40 milliards $) : Plus grand exploitant de centrales nucléaires aux USA.
Des défis et des risques.
Malgré l'enthousiasme, le chemin est semé d'embûches :
Et l'Europe dans tout ça ?
Pendant que les États-Unis accélèrent, l'Europe avance à son rythme. L’enjeu est tel, que l’on peut penser que l’Europe va passer la démultipliée prochainement avec comme toujours dans ce domaine, une gestion du temps long qui n’est pas la qualité principale des politiques européens.
La France, avec ses 56 réacteurs en activité, reste à l'avant-garde :
- Projet de 6 à 14 nouveaux réacteurs EPR d'ici 2050
- Investissement colossal entre 51,7 et 79,8 milliards d'euros (financement peu clair à ce stade)
- Orano, fleuron français avec 17 000 employés, dont 14 000 en France
- Participation au projet ITER, budget : 20 milliards d'euros
Outre les enjeux financiers, la France a un double problème : l’acceptabilité par la population et la formation des milliers de personnes nécessaires pour assurer la conception, la mise en oeuvre et la sécurité des installations.
Conclusion : Une nouvelle ère nucléaire ?
L'alliance inattendue entre la tech et le nucléaire pourrait bien redéfinir notre avenir énergétique. Entre promesses d'une énergie propre et abondante et défis technologiques et sociétaux, le nucléaire du 21e siècle s'annonce comme un terrain d'innovation avec un potentiel important. Reste à voir si cette renaissance nucléaire tiendra ses promesses ou si, comme d'autres bulles technologiques avant elle, elle finira par éclater. Il y a parfois loin entre le potentiel d’une innovation, sa rentabilité et sa performance boursière.
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