Le soleil et le vent sont renouvelables, les systèmes de production d’électricité – NON !
Dans le débat organisé par le Groupe régional Sfen Provence, Bernard Accoyer rappelle que RTE, la société chargée de gérer le réseau de transport d’électricité (haute tension) en France, a publié qu'il y avait quatre conditions à remplir strictement et de façon cumulative pour aller vers un mix fortement renouvelable.
voir l'intégralité du texte du débat sur :
La première condition est de posséder de réserves de stockage pour faire face à la variabilité de la production. Rappelons que nos réservoirs hydrauliques – qui présentent une énergie à la fois renouvelable et pilotable – ne fourniraient pas la consommation de 2 jours d'hiver en France ! (Et après, il faudrait des mois pour remplir à nouveau les réservoirs.) Et les STEP – les stations de transfert d'énergie par pompage, produisent à peine 1/15ème de la consommation électrique d'un jour d'hiver...
Deuxième condition, c'est la stabilité en fréquence du réseau, qui est actuellement assurée par les machines tournantes, les turbines de taille importante utilisées dans l'hydraulique et le thermique, qu’il soit à base de combustible nucléaire ou fossile. Les panneaux photovoltaïques fournissent du courant continu, et pour faire transiter sous la mer l’électricité produite par les éoliennes en mer, il faudra passer également en courant continu, sans inertie concernant la fréquence. Il faudra utiliser de gigantesques onduleurs, qui fonctionnent s'il y a du réseau, et s’il y a la puissance de court-circuit sur le réseau, sinon ça ne fonctionne pas.
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Il faut troisièmement de la flexibilité : les consommateurs (industriels et privés), devront pouvoir s’adapter rapidement à la production, éminemment variable, sur le réseau, qui nécessitera des investissements importants (quelque 100 milliards d’euros dans les années qui viennent).
Et, quatrième condition, il faut aussi une réserve de puissance, qu'on puisse mettre en marche quand on en a besoin dans des délais extrêmement courts, pour éviter des black-out. C’est le rôle de l’hydraulique de chute d’eau (cf. supra).
Outre le fait que les éoliennes et les panneaux photovoltaïques, systèmes de production d’électricité intermittente, ne sont pas compatibles avec le réseau sans une forte majorité de production pilotable, ce sont des systèmes qui consomment du béton et des minerais en beaucoup plus grande quantité que le nucléaire, par MWh produit (voir graphique ci-dessus).
Renouvelable, tout cela ? L’avenir en montrera les limites, tout comme il en est advenu du gaz russe !