Le storytelling ou l'art de raconter une histoire

Voici déjà notre second rendez-vous.

J'espère, en vous partageant mes expériences, mon savoir-faire et parfois mon savoir-être, vous inviter à entrer dans mon univers et ma vision de la communication accessible.

Et, évidemment à me solliciter pour faire ensemble un petit Pas de Côté.

Nous nous sommes quittés, le mois dernier, en évoquant l'importance du storytelling dans votre communication, qu'elle soit orale, écrite ou au format vidéo. Même si nous connaissons tous plus ou moins la signification de cet anglicisme, dans le fond, le storytelling, qu'est-ce que c'est ?

En français, je traduirai par l'art de raconter une histoire.

Plus concrètement, il s'agit d'une technique narrative structurée, ayant pour but de susciter l'émotion afin d'emmener votre public (auditoire, recruteur, prospect, lecteur...) à adhérer et/ou réagir à vos propos.

C'est de la manipulation alors ? Ouh là là ! Terrain glissant sur lequel je ne vais pas m'aventurer. Je vous laisse libre de vous faire votre propre opinion en vous conseillant l'excellent article de Jeanne Bordeau dans l'Expansion Management Review 2008/2 (N° 129)

Personnellement, je me contenterai d'évoquer le récit de Shéhérazade qui souvenez-vous, racontait chaque soir à son sultan d'époux, une histoire sans fin, captivante, afin d'échapper à la mort promise. Alors ? était-elle manipulatrice Shéhérazade ? Ou bien possédait-elle cette faculté de faire percevoir à travers la narration ses qualités de coeur et d'esprit qui finirent par la sauver définitivement ?

En gros, j'ai envie de dire que, pour bien se faire comprendre, une bonne histoire vaut mieux qu'un long discours, ou mieux encore, vaut mieux qu'un long PowerPoint croulant sous les listes à puce et les diagrammes. (Promis, un jour je vous ferai une p'tite info sur l'art de construire une présentation non soporifique... Car non, PowerPoint n'est pas mort !!!)

Dans tous les cas, l'art de raconter des histoires est un art ancestral, basé sur la structure des contes, des récits homériques qui alimente toujours autant notre littérature que le cinéma ou la publicité.

 Et demain, elle alimentera vos discours, vos séminaires, votre communication.

Son principal avantage, avant de vouloir convaincre, est de plonger l'auditeur, ou le lecteur, dans un processus d'identification. Le message est alors plus compréhensible et mémorisable, en parlant autant à la raison qu'à l'émotion. Et lorsqu'on parle d'émotion, il n'est pas question de faire pleurer dans les chaumières, mais de susciter l'intérêt, la curiosité, l'amusement ou la surprise... 

Pour faire un peu d'histoire, c'est Joseph Campbell, un anthropologue américain, qui en 1949, va décliner, après l'analyse des contes et mythes qui ont traversé les siècles, 12 étapes de narrations. (Pour les curieux n'hésitez pas à lire le héros aux mille et un visages de l'auteur).

En règle générale, on se contente d'utiliser une structure allégée de 5 étapes (certains en évoqueront 6) :

La première, décrite par Campbell comme étant le monde ordinaire. C'est la situation de départ dans laquelle on découvre le protagoniste, héros de l'histoire (vous, votre interlocuteur, une tierce personne) et où on pose les éléments de contexte.

Suit l'appel de l'aventure. C'est l'étape de la confrontation du héros à une problématique qui va le pousser à effectuer un cheminement (le voyage, ou voyage intérieur).

La quête est le moment de se heurter aux obstacles et de trouver pour résoudre chacun d'entre eux des ressources humaines, matérielles ou intellectuelles.

Enfin la résolution de l'histoire qui, si généralement se solde par une fin heureuse, peut parfois avoir une issue négative.

C'est la dernière étape, la morale qui est en charge d'apporter une conclusion positive sur l'expérience acquise et d'évoquer en quoi celle-ci peut être bénéfique.

Afin d'illustrer le concept et mieux cerner ses applications, je vous propose maintenant un petit exercice. Celui de retrouver dans la vidéo suivante, les 5 étapes utilisées par Tim Urban lors d'une conférence TED sur la procrastination.

 Si l'auteur se définit dans cette vidéo comme un roi de la procrastination, c'est à mon sens, un expert, aussi bien dans la vulgarisation, l'utilisation du storytelling que la maitrise des bons usages de PowerPoint. Rien que cela ! Et si vous me dites après le visionnage que vous n'avez rien appris, que c'est simplement logique, et bien, c'est qu'il a réussi. Et croyez-moi, mine de rien, dans quelques années, vous vous souviendrez de cette vidéo. (oui vous l'avez compris, je suis fan).

Et voilà, fin de l'histoire ! C'est tout pour aujourd'hui. Nous nous retrouverons le mois prochain pour évoquer ensemble, les enjeux du #FacileàLireetàComprendre #FALC

Dites moi en commentaire si vous aussi, vous adhérez au storytelling? Et écrivez moi également les questions que vous avez envie que j'aborde dans la prochaine newsletter sur le FALC.