🔗 Le temps des liens
À bien écouter les discours dominants, on comprend que la France est un pays fracturé, structuré autour d’oppositions irréductibles : les villes contre la ruralité, les métropoles contre les sous-préfectures, les espaces gagnants de la mondialisation contre la France périphérique…
Alors oui, il y a du conflit, des inégalités et des colères, mais cela ne fait pas une géographie binaire. Ces pseudo-luttes catégorielles masquent la diversité des territoires et des modes de vie au sein de chacun d’eux, l’intensité des liens et des circulations qui les relient, et surtout les vrais problèmes. Comme l’explique très bien Martin Vanier dans son dernier ouvrage « Le temps des liens, essai sur l’anti-fracture » :
« La massification de la fracture, sur tous les sujets et dans toutes les configurations, fait courir le risque de ne plus permettre d’y distinguer les vrais laissés-pour-compte. »
C’est le premier apport de son livre : déconstruire les discours ambiants pour ne plus céder au chant des fractures, qui insistent sur des oppositions politiquement très rentables, mais qui n’expliquent pas grand-chose et ne résolvent rien.
Mais il va plus loin, en expliquant que, si le territoire n’est pas vecteur de fracture et qu’il nous relie les uns aux autres, il pourrait même nous réconcilier avec nous-mêmes. Et on en a besoin. Alors, il se saisit du concept de « reliance », pour l’appliquer aux territoires, et partir à la recherche des lignes de vie constituées des mobilités du quotidien, des archipels personnels de nos lieux connus et des communs territorialisés qui nous lient au vivant et aux ressources situées d’un territoire. C’est sur ce socle qu’il construit un chemin étroit pour transformer nos territoires, avec la nécessité de sortir du triptyque « équilibre, proximité, autonomie » qui structure nos pensées politiques, mais enferme dans un petit nous, pour en proposer un nouveau :
« Réciprocité, attention, capacitation : une politique spatiale de la reliance invite à se saisir autrement de l’espace habité. Non plus pour poursuivre son suréquipement et son artificialisation, au nom de l’aménagement, mais pour y construire de nouvelles relations, avec les autres comme avec les milieux. »
Autant de pistes intéressantes pour refonder par le quotidien une pensée politique de terrain, et on va en avoir bien besoin pour contenir la vague brune qui s’annonce aux élections locales de 2026.
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Mise en oeuvre de l'engagement responsable chez Haute-Savoie HABITAT
5 j.Rappelons à nous cette "vie bien reliée" pour reprendre les mots d'Abdennour Bidar. Merci d'agir pour cette reliance Sylvain 🙏
Mise en oeuvre de l'engagement responsable chez Haute-Savoie HABITAT
5 j.Benjamin Marias Pierre-Yves ANTRAS
Etudes qualitatives - Recherche action - Ecoute & Participation citoyenne...des chemins pour tisser des liens et contribuer au changement de paradigme.
6 j.Stéphane VINCENT Sandra Hoibian Nadège Guiraud Nicolas Rio
Directeur EP SCoT Grande région de Grenoble
1 sem.Je partage, très bel ouvrage sur la reliance !
Reporter - Coordinateur - Pisteur
1 sem.J' ❤️🔥 "partir à la recherche des lignes de vie constituées des mobilités du quotidien, des archipels personnels de nos lieux connus et des communs territorialisés qui nous lient au vivant et aux ressources situées d’un territoire." Sortir des autoroutes de la collaboration pour emprunter les chemins battants de la coopération !!