Le temps d'Oser

 Si le temps d’oser était venu ce 11 mai 2020 .

Cela peut paraitre un peu fou , mais les vrais fous sont ceux qui n’essaient jamais.

 Je vais oser…une fiction. Imaginons que ce fichu virus, se soit invité à la table de jeu du business où nous étions bien installés, chacun dans notre rôle : dirigeant, manager, ingénieur technicien… Il s’est imposé, a ramassé toutes les cartes, et les a redistribuées, selon une répartition qu’il va nous falloir découvrir.

La donne a changé.

Quel que soit mon statut dans l’entreprise, quel que soit, ma fonction, mes ambitions , mes projets, j’ai autant d’atouts que mes collègues, concurrents, partenaires , et à l’avenir, tout va dépendre de ma capacité à utiliser le jeu, à tirer avantage de mes nouvelles cartes . Je vais devoir me démarquer, aller dans une direction où on ne m’attend pas, sortir de ma zone de confort. Je dois prendre l’initiative. Je peux attendre et observer comment le jeu s’organise, Mais il y aura fort à parier que je me fasse « plumer », et, en bon stratège, j’échangerai toujours une espérance de gain, contre une certitude de perte.

Désormais, j’ose prendre le jeu à mon compte, au profit de mon projet.

 Oser, ce n’est pas miser, ce n’est pas foncer en se disant qu’avec un peu de chance…

 Oser, c’est penser et agir différemment.

C’est un changement d’état d’esprit, qui nous fait vivre intensément notre job et profiter des joies qu’il nous procure, des montées d’adrénaline, des temps forts et des temps faibles, et de l’engagement de ceux qui nous entourent. La période que nous venons de vivre nous a déstabilisés dans notre rôle de leader. Nous avons dû redoubler d’enthousiasme, et recréer des espaces de proximité afin de gérer au mieux, à distance, les baisses de motivations, ou les doutes de nos collaborateurs.

Oser, c’est faire autrement, et se persuader que « autrement c’est forcément mieux ». C’est ce que nous avons pratiqué ces dernières semaines.

Oser c’est dire tout haut ce que l’on pense, sans crainte du ridicule ou de la contradiction. Bien des vérités ou des idées reçues ont été mises à mal. Mon opinion et ma pensée en valent bien d’autres.

Oser c’est prendre en compte et capitaliser sur les changements managériaux et organisationnels qui se sont imposés à nous, ces dernières semaines. Ils ont su nous convaincre que dos au mur , nous avions une capacité d’innovation insoupçonnée.

Oser c’est accepter de ne pas remettre à plus tard les bonnes résolutions des derniers mois : Le prospect pour lequel je reprogramme de semaine en semaine l’appel téléphonique, par crainte du barrage zélé de son assistante, le collaborateur que je sais devoir recadrer, sans m’enhardir pour l’instant à lui donner rendez-vous, le changement d’organisation que je repousse à une période « plus propice », parce que je crains l’impact managérial, le projet de développement que je dois stopper, car trop risqué désormais, mais pour lequel j’ai affecté tellement de ressources financières, l’article que je compte rédiger et publier...

 Ce 11 mai, nous voici au début d’une nouvelle aventure. Osons la vivre la plus intensément en y apportant cette dose d’audace nécessaire, celle qui va nous singulariser et faire de nous des géniteurs de succès.

 Sur mon portulan, à la date de ce jour, j’ai noté : « Audace + Projet = Avenir »

Jean Pierre RULLIERE