L'effet coopérative
Assemblée générale de Crédal en 2014 : la coopérative de finance solidaire a 30 ans

L'effet coopérative

En décembre dernier, l'UNESCO inscrivait les coopératives dans ses Listes du patrimoine culturel immatériel. Les coopératives y sont décrites comme des entités qui «contribuent à une pratique des communautés, à travers des valeurs et intérêts communs, pour mettre en place des solutions innovantes aux problèmes sociétaux, de la création d’emplois et de l’aide aux personnes âgées à la revitalisation urbaine et aux projets d’énergie renouvelable». Une belle reconnaissance des idées généreuses qui articulent des intérêts économiques, une réelle dimension sociale et même, finalement, une vraie vocation politique portée par la volonté d’agir sur les normes collectives du vivre ensemble.

On peut lire dans le formulaire de candidature soumis par l'Allemagne où on compte aujourd’hui plus de 20 millions de membres de coopératives et 863 000 employés : "L’objectif défini dans les statuts des coopératives peut servir des intérêts sociaux, culturels et économiques. Toutes les coopératives reposent sur les principes d'entraide, de responsabilité personnelle et d’autonomie administrative, ainsi que de confiance et de fiabilité. Elles sont fondées sur des principes démocratiques et visent à améliorer les conditions de vie en général. Il s’agit d’un modèle d’entraide civique. Les coopératives sont ouvertes à tous, sans distinction d’origines sociales, politiques, religieuses ou ethniques."

Un véritable plan d'avenir qui fait la nique au tout pour soi et chacun chez soi ambiant.

En Belgique, on ne peut ignorer que, sans avoir atteint le solide ancrage allemand, le mouvement coopératif a ces dernières années connu une réelle effervescence. Il y a là une génération toute entière de citoyens et d'entrepreneurs qui pensent leur activité autrement. Plus collective, plus responsable, plus intégrée, l'activité de ces coopératives démontre qu'il est possible de penser l'activité économique en tenant en compte de l'impact de celle-ci sur l'environnement - au sens écologique, social, culturel, en fait humain du terme - dans lequel elle s'organise. Et même en cherchant à l'améliorer.

L'inscription sur les listes de l'UNESCO est un geste symbolique qui non seulement rend hommage à la formidable effervescence coopérative qui a gagné nos sociétés mais surtout qui reconnaît à l’idée et à la pratique d’intérêts communs qu'elles appartiennent à tous et que personne ne peut en être privé.

Ce serait un truisme si l'idée même du bien commun n'était si sévèrement malmenée.

Ce post est inspiré par le dernier numéro du Crédialogue, trimestriel de Crédal, dont il reprend le titre. Marthe Nyssens, professeure en économie à l'Université catholique de Louvain y donne notamment quelques clés de lecture pour comprendre les racines et les enjeux de ce renouveau coopératif et on découvrira quelques beaux exemples de coopératives à la belge.

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