L'Entrepreneuriat n'est pas une bouée de sauvetage, c'est un métier.
Si vous passez votre temps à être sous les feux des projecteurs, à participer à tous les événements de l'écosystème de l'entrepreneuriat, à concourir pour ratisser des prix...
Si vous être toujours entre deux avions pour participer à des événements internationaux, à découvrir d'autres horizons, à vous enrichir culturellement, à développer votre réseau et votre expérience des concours de Pitch, de BusinessPlan, de BusinessModel, de Startup...
C'est très bon, je dirais même intéressant. C'est à votre honneur et je vous encourage. Mais,
Si vous le faites sans avoir affiné méticuleusement votre idée, votre vision, votre modèle économique, le coeur de la création de richesse de votre entreprise soutenus d'une stratégie en béton, vous courrez droit vers l'échec.
IL NE FAUT PAS PERDRE DE VUE SON BUT ULTIME.
Monter un business rentable, organisé, faire de l'argent, développer votre entreprise, la faire croître, la pérenniser, créer de la richesse, embaucher, faire face à ses obligations financières, administratives, fiscales ne sont pas choses aisées. À moins que vous soyez des philantropes ou des entrepreneurs à la recherche de sensations fortes ou de visibilités pour conforter votre estime de sois.
IL YA UN TEMPS POUR TRAVAILLER, POUR CONCOURIR, POUR BÂTIR.
Les prix, les concours, les participations aux événements majeurs doivent être l'aboutissement des efforts consentis, du travail investi, de la consolidation de vos acquis & réflexes (psychologiques, professionnels, managériales et de leadership).
Le plus dur :
ARRIVER À CONCEVOIR PUIS À RÉALISER UN MODÈLE ÉCONOMIQUE.
» viable, pérenne, suffisamment éprouvé par les pairs, les experts.
L'entrepreneuriat est un métier» capable de produire une forte valeur ajoutée, un taux de croissance élevé du volume d'affaires et de la taille critique de l'entreprise (Scalability).
» capable de produire une offre unique de produits et services différenciés (Differentiation Strategy).
» capable de transférer une nouvelle idée (idéologie (Design Thinking)), un nouveau concept, une nouvelle façon de faire, de transformer, de produire, de communiquer, de distribuer les biens, produits et services (Innovation).
» capable de valoriser une chaine des valeurs (Value Chain) à fort potentiel économique puis un ensemble de procédures (process) en vue de rendre crédible et faire vivre l'organisation.
L'ENTREPRENEURIAT EST UN MÉTIER, PAS UNE BOUÉE DE SAUVETAGE.
Plus de 80% des jeunes africains ne possèdent aucun acquis ou expérience professionnelle, aucune culture d'entreprise. Livrés en pâture sur le marché de l'entrepreneuriat par le système, ils tirent le diable par la queue. il faut leur inculquer des valeurs entrepreneuriales, professionnelles, des outils de gestion, de leadership en alternance avec de brefs passages en entreprise pour consolider leurs acquis.
L'entrepreneuriat est un métier mais pas un canal de débouchés pour chômeurs comme veulent nous faire croire les politiques. De plus à ma connaissance, on peut compter au bout des doigts les véritables centres incubateurs au sens stricte du mot. Aucun cahier des charges n'est exigé par les autorités, aucune organisation ne régit les centres incubateurs, aucune politique n'est faite pour contrôler et harmoniser ce secteur. Quels sont les critères de soumission ? les objectifs de résultat ? les exigences pour ouvrir un centre incubateur ? Quelle est la mission assignée ? C'est quoi un accélérateur ? Un technopôle ? Quels en sont le cahier des charges ?
En plus du fait que la jeunesse africaine ne détient aucune expérience de travail, qu'est ce qui est mis en place pour faciliter l'insertion professionnelle des jeunes entrepreneurs ? Nous avons plus d'espaces de coworking, mais pas de véritables centres d'incubation dignes de ce nom. Il ne faut pas surtout prêter la confusion.
SI NOUS VOULONS FAIRE RÊVER LA JEUNESSE, IL NOUS FAUT LEUR DONNER LES MOYENS.
Il s'agit là d'accompagner les jeunes à effectuer de véritables levées de fonds importants pour bâtir des empires ou des entreprises d'envergure à coup de centaines de millions de $ mais pas pour bâtir des supérettes ou boutiques d'entreprises qui disparaîtront du jour au lendemain. Si nous voulons faire rêver les jeunes, il nous faut leur donner les moyens, les ressources techniques afin qu'ils se familiarisent aux arcades de la finance de marché, finance bancaire ou puissent avoir accès aux mécanismes internationaux de financement potentiel (business angels, clubs d'investissement, capital risque, de financement participatif, de cotation en bourse etc.). Pour ces jeunes qui n'auront pas la chance d'être des fondateurs de supers empires capitalisables, qu'est qui est fait pour eux pour tirer leur épingle du jeu ?Commbien de TPE, TPI, PME, PMI sortent véritablement de terre chaque année ? Combien d'entre elles arrivent à subsister après 3 à 5 ans d'activité ? Combien de SARL, SA sont-elles constituées pour absorber le chômage ? Combien d'entre elles parviennent à équilibrer leurs comptes financiers (solvables) ? Ils nous faut des chiffres, des états financiers, des bilans de résultats pour justifier l'effort d'accompagnement des autorités qu'à nous vanter des semblant de réussites ou de success stories de certains entrepreneurs qui arrivent à peine à tirer leur épingle du jeu.
Par Sahourey Konan, Expert Consultant en gestion TIC, Gouvernance électronique Entrepreneuriat, modélisation économique et financière.
Commercial en charge des produits Kellogg's
6 ansTres bien et inspirant.
Je valide! Bon courage