L'entreprise apprenante
La crise du Covid-19 a accéléré la digitalisation de nos modes de consommation et de fonctionnement. Elle a aussi mis l'accent sur notre développement et l’évolution de nos compétences. Une entreprise apprenante est bien plus qu'une structure qui favorise l'apprentissage de ses salariés, c'est une organisation qui elle-même apprend et s'adapte.
En effet, 85 % des emplois qui seront occupés en 2030 n’existent pas encore. Il s’agit non pas d’une transformation, mais bien d’une révolution, voire même d’une rupture. Les entreprises vont donc devoir s’adapter et trouver des solutions nouvelles pour accompagner leurs collaborateurs. Mais comment ? Le premier réflexe – naturel – consiste à muscler les dispositifs de formation. Cela est nécessaire mais n’est plus, loin s’en faut, suffisant. Il faut aller au-delà. L’entreprise doit désormais devenir «apprenante». Car il n’est pas seulement question de former des individus ou des équipes, c’est toute l’organisation qu’il faut adapter pour favoriser un apprentissage en continu. C’est tout l’objectif des initiatives lancées par les grands groupes inspirées du concept, théorisé à partir des années 1990 par Peter Senge avec un mot d'ordre: ne jamais cesser d’apprendre, tant de ses succès que de ses erreurs.
Pour y arriver les grand groupes ont développé des glossaires sous forme de "KITs DE SURVIE DE L’ORGANISATION APPRENANTE". On y retrouve des termes comme :
- Soft skills: On les oppose souvent aux hard skills. Elles s’appellent « écoute active », « empathie », « curiosité »… Elles ne sont pas liées à un métier ni à une technique mais sont transversales et sont devenues un véritable enjeu pour les entreprises. Ce sont les soft skills !
- Skills gap: Au sein d’une organisation, c’est l’espace qui sépare les compétences acquises de celles à acquérir. Des formations idoines le réduiront à néant.
- Employabilité: Mot qui ressemble à l’anglais employability, mais qui vient du latin impliquare et qui signifie enlacer, impliquer, engager. L’employabilité, c’est la capacité à trouver un emploi, à le conserver et à s’adapter tout au long de sa vie professionnelle.
- Organisation apprenante: On en parle depuis les années 1990 sous l’impulsion du chercheur Peter Senge. C’est le fait de créer, d’acquérir et de transférer de la connaissance, puis de modifier son comportement pour refléter ses acquis. Autrement dit, quand on se transforme on transforme par la même occasion son organisation.
- Apprentissage entre pairs Ou peer-to-peer learning: À la différence de la verticalité de la relation formateur apprenant, l’apprentissage entre pairs se fait en mode horizontal. Partage, échange et interaction entre collègues sont privilégiés.
- Réflexivité: Ça fait très développement personnel, on vous l’accorde, mais ça s’applique au monde du travail : c’est le fait d’apprendre à apprendre.
- Autoformation: Fait référence aux courageux qui ont décidé de se prendre en main et de se former par eux-mêmes, notamment grâce aux outils numériques.
Dorénavant, l’organisation n’est pas pensée comme un moyen permettant à chacun d’apprendre, mais comme un tout en mouvement permanent qui évolue pour toujours rester adapté à son environnement. Le but étant d'arriver à ancrer une culture de l’apprentissage
La raison d’être d’une entreprise apprenante est de rester en harmonie avec son environnement. Concrètement, cela signifie rester performante et agile. Or aujourd’hui, cela ne se résume plus à atteindre ses objectifs. L'entreprise apprenante part du principe suivant : pour résoudre un problème, développer un nouveau produit, repenser un process ou encore modifier une organisation, il est nécessaire d’étudier l’environnement, de le comprendre et d’agir en fonction. Or il n’est possible d’agir en fonction de l’environnement qu’avec un apprentissage, non seulement à l’échelle de l’individu mais également à l’échelle de la structure toute entière.