Les équations de Ping...
Déposera ou ne déposera pas de recours devant le conseil constitutionnel gabonais ? A quelques heures de la clôture de la contestation du résultat de l’élection gabonaise devant les institutions, je me pose des questions sur les possibles implications des facteurs exogènes sur la suite des événements au pays de Léon Mba.
1-La France, ex puissance colonisatrice, malgré sa base militaire à Libreville semble traîner les pattes. Normal, Hollande a le regard tourné vers 2017 surtout que certains de ses (ex) collaborateurs se verraient bien lui ravir les commandes de la famille socialiste. Emmanuel Macron s’est déjà positionné en ce sens.
2-Hollande semble avoir opté pour une autre grille de lecture que Sarko sur les questions internationales. Comme son homologue des USA, Hollande semble avoir opté pour le Smart power contrairement à un Sarko friand du Hard power là où on pourrait négocier. Hollande se démerde comme il peut pour restaurer l’image de la France post Sarkozy
3-Sous-traiter avec les UN ? Obama se passerait bien d’un bourbier, à quelques mois de sa future vie loin de la Maison blanche. De toutes les façons, le credo de l’administration Obama a toujours été de faire oublier la période Bush, de présenter aux yeux du monde des Américains moins arrogants.
D’ailleurs, que pèse Obama à quelques mois de la fin de son mandat ? Pour rappel, « le sommet du G20 de Hangzhou a été marqué par un énième incident entre la Chine et les Etats-Unis, qualifié de « red carpet gate » par certains observateurs américains. Lors de l’arrivée du président Barack Obama, les hôtes chinois n’avaient pas installé de tapis rouge à la sortie d’Air Force One. » (IRIS)
La Russie et la Chine se sentent-elles concernées par cette élection gabonaise ? L’Angleterre, l’autre membre permanent du Conseil de sécurité, est plus préoccupée par les implications du Brexit.
4-Les voisins du Gabon se passeraient bien d’une explosion de la situation au pays de Léon Mba. Avec environ 750 mille habitants, la Guinée Equatoriale se passerait bien de quelques milliers de réfugiés au cas où la situation deviendrait intenable à Libreville. On imagine les incidences de cette ‘’immigration forcée’’ sur la géopolitique du pays des Obiang. Justement, la famille Obiang fait face à la justice française où Teodorin Obiang, ‘’soupçonné de s'être frauduleusement bâti un patrimoine considérable en France, a été renvoyé devant le tribunal correctionnel de Paris’’. (AFP)
Au Congo, le président Sassou fait face ‘’au cas du général Mokoko’’, maintenu en prison suite à l’élection présidentielle passée. ‘’En vingt-quatre mois, les revenus pétroliers, qui représentaient 80 % de ses recettes à la fin de 2014, ont baissé de près d’un tiers’’. Raison pour laquelle ‘’l’État n’a pas honoré le paiement d’une échéance de l’emprunt obligataire contracté en 2007 dans le cadre de la restructuration de sa dette. La somme n’est pas très importante, 27 millions de dollars (plus de 24 millions d’euros), mais l’effet produit sur la communauté internationale est, pour le moins, malheureux’’. (JA)
Le Cameroun pense de plus en plus à l’après Biya qui n’a plus ses jambes de 28 ans. Le RDPC fait face à toutes formes de crises intestines. Si le Gabon sombrait, le Cameroun aurait à gérer les réfugies centrafricains, gabonais, Boko haram sans oublier les problèmes internes.
5-Conclusion : Ping devra essayer de compter sur les dynamiques endogènes s’il veut gérer effectivement le pouvoir gabonais. N’empêche que les facteurs endogènes sont à suivre de près. Tout est question des intérêts en jeu…