Les 10 systèmes d’armes russes qui mettent à mal l’OTAN

Les 10 systèmes d’armes russes qui mettent à mal l’OTAN


« Ne négligez pas de courir après un petit avantage lorsque vous pourrez vous le procurer sûrement et sans aucune perte de votre part.

Plusieurs de ces petits avantages qu'on pourrait acquérir et qu'on néglige occasionnent souvent de grandes pertes et des dommages irréparables. »

Sun Tsu


Depuis l’effondrement soviétique, et les succès de la première guerre du Golfe, l’Occident a évolué avec la certitude d’un avantage technologique marqué, garantissant la victoire en cas de conflit, quelque soit l’adversaire. Or, depuis les années 2000, et l’arrivée au pouvoir de dirigeants nationalistes attachés à la puissance militaire, la Russie, comme la Chine, ont massivement investi pour développer de nouveaux systèmes d’armes conçus pour prendre l’avantage sur la technologie occidentale, alors que cette dernière était focalisée sur des guerres de basse intensité donnant une fausse impression de supériorité technologique.

Les résultats de ces investissements apparaissent au grand jour depuis quelques mois, et l’OTAN se retrouve en situation de faiblesse face à des technologies et doctrines conçues pour exploiter ses faiblesses, et même ses forces supposées.

Cet article va présenter quelques-unes de ces technologies et de ces systèmes d’armes, qui mettent ou mettront prochainement à mal la puissance militaire des européens, pourtant beaucoup plus riches, plus peuplés, et cependant en situation de faiblesse face à la Russie.


1.   Le missile Kh-47M2 Kinjhal

Si un armement méritait d’être en tête de cette liste, c’est bien le missile balistique aéroporté hypersonique Kh-47M2 Kinjhal. Présenté au public par la président V.Poutine en mars 2018 dans son allocution télévisée lors de la campagne présidentielle russe, ce missile a une portée de 3000 km et une vitesse finale atteignant mach 8 à mach 10, le rendant invulnérable à la majorité des systèmes anti-aériens et anti-missiles occidentaux. Transporté par un Mig31 spécialement modifié, et ultérieurement par les Tu-22M3 modernisés, il est conçu pour transporter une charge conventionnelle lourde ou nucléaire tactique avec une précision décamétrique, le rendant particulièrement adapté pour frapper les nœuds de communication et logistiques de l’OTAN, sur l’ensemble du territoire européen, là ou le missile Iskander est lui, limité à une portée de 450 km.

Alors que les déplacements rapides de troupes en Europe sont difficiles, comme l’ont montrés les difficultés de déploiement des forces américaines déployées en Pologne et les pays Baltes, un tel missile est donc capable de désorganiser profondément la chaine logistique de l’OTAN en cas de conflit.


2.   Le chasseur Su-35S

Ultime évolution de la famille du Suckoi-27, le Su-35 est un chasseur polyvalent lourd très performant, et conçu pour contrer la force aérienne de l’OTAN. Très manoeuvrant grâce à sa poussée vectorielle, il est également rapide (sup. mach2), capable d’atteindre de hautes altitudes (18.000m), et dispose d’un très important rayon d’action de 1500 km sans nécessiter de réservoirs extérieurs. Il met en œuvre les missiles anti-aériens et munitions air-sol les plus performants de l’arsenal russe, comme le missile air-air longue portée R-77 et prochainement le missile très longue portée R-37M, dispose d’une suite électronique et d’un radar performant, bien que PESA, et d’un système électro-optique d’excellente qualité.


Avec cet appareil, les forces russes dispose d’un chasseur aux performances comparables à celles du Rafale, du Typhoon ou du F-18 Super Hornet. Même face au F-22, il serait loin d’être désarmé, notamment grâce à ses excellents capteurs passifs. Sans représenter un avantage technologique marqué, le Su-35S, comme le Su-30SM et le Su-34, n’en sont pas moins des appareils comblant l’écart qui existait avec les productions occidentales.


3.   Les systèmes anti-aériens et antimissiles S-400 et S-500

Les systèmes de défense anti-aérienne et anti-missile à longue portée de facture russe sont incontestablement les stars actuels de l’armement, et enregistrent de très nombreux succès, tant du point de vu commercial que du point de vu opérationnel. Ainsi, les déploiements de batteries S-400 en Syrie, en Crimée ou dans l’enclave de Kaliningrad, entrainèrent de profondes modifications dans la conduite de mission des forces aériennes occidentales.

Le S-400 est destiné à intercepter les avions et missiles de croisières dans un rayon de 400 km, et repose sur un ensemble de détecteurs, postes de commandement et batteries de missiles, de nature et de fonction différentes, de sorte à disposer d’un ensemble de solutions pour traiter les différents scénarii. Evolutif, le système s’adapte aux menaces émergentes, et intègre depuis peu des radars UHF/VHF pour détecter et contrer les appareils furtifs comme le F-35 ou le F-22.

Le S-500 entrera en service en 2020, et remplacera les S-300VM pour intercepter les missiles balistiques et les objets exo-atmosphériques.


Ces deux systèmes sont complétés par des systèmes à plus courte portée, comme le système BUK destiné a protéger les unités combattantes à l’échelle de la brigade, et le système TOR qui intervient à l’échelle du régiment ou du bataillon. Enfin, les systèmes à très courte portée, comme le Pantsir, agissent comme ultime rempart des infrastructures sensibles (poste de commandement, nœud de communication ou logistique, base aérienne ou navale etc..)

Ensemble, ces systèmes, qui collaborent ensemble, constituent une défense anti-aérienne multicouche presque impénétrable, renforcée par les intercepteurs et chasseurs russes, comme le Mig31 ou le Su30SM, interdisant le survol du territoire protégé aux forces aériennes adverses.

Ce dispositif de défense très performant est, à lui seul, capable de mettre à mal la supériorité aérienne de l’OTAN, pourtant indispensable en cas de conflit, puisqu’aujourd’hui, c’est elle qui porte 80% de la puissance de feu de l’OTAN. Ainsi, en neutralisant, au moins pour un temps, la force aérienne occidentale, les forces russes s’assurent d’un avantage militaire déterminant.


4.   Le char lourd T-14 Armata

Le 9 Mai 2015, le monde de la défense découvrait le nouveau char lourd russe, le T-14 Armata, lors de la parade militaire célébrant la victoire de la grande guerre patriotique, sur la place rouge. Et le nouveau blindé tenait ses promesses, avec une tourelle entièrement automatisée, un blindage de nouvelle génération, une capsule de survie pour l’équipage, et de très nombreux dispositifs optroniques et de défense hard et soft kills. En outre, le T-14 n’est pas qu’un char lourd, c’est également le pivot d’une nouvelle famille de blindés, avec le véhicule de combat d’infanterie lourd T-15, et le dépanneur de char T-16.


Ce char de nouvelle génération fut présenté alors qu’en occident, l’utilité même du char lourd était remise en cause. Plusieurs membres de l’OTAN, comme les Pays-Bas, ou le Canada, avaient d’ailleurs renoncé à leurs régiments de chars, jugeant qu’ils étaient désormais inutiles face à la force aérienne, et aux armes antichar d’infanterie modernes. Dans le même temps, l’industrie russe commençait à délivrer aux forces des versions modernisées des T-72, T-80 et T-90, avec pour objectif de disposer en 2025 de 4500 chars lourds modernes, dont plusieurs centaines de T-14, soit un rapport de force de 5 contre 1 face aux forces blindées modernes en Europe. Ce taux déjà très important, est encore plus déséquilibré dés lors qu’il s’agit de systèmes d’artillerie automotrice, de systèmes de défense anti-aérienne mobile, ou de véhicules de franchissement.

Si le S-400 est destiné à neutraliser la puissance aérienne, le T-14 Armata, et les versions modernisées des chars lourds russes T-72, T-80 et T-90 sont, eux, destinés à briser la défense de l’OTAN en associant puissance de feu, protection et rapport de force très favorable.

 

5.   Le missile de croisière 3M-54 Kalibr

Le 7 octobre 2015, peu après son intervention officielle dans le conflit syrien, les forces russes déclenchèrent un tir de 26 missiles de croisière Kalibr, lancés à partir de la frégate Daguestan (projet 1166.1K) et de 4 corvettes 21631 Buyan positionnées en mer Caspienne. Après un vol de plus de 1500 km, les missiles russes frappèrent leurs objectifs autour de la ville de Raqqa, mettant ainsi fin à 25 ans d’hégémonie du missile de croisière américain Tomahawk.

Mais, alors que les Tomahawk équipent les unités navales lourdes américaines ou britanniques, comme les SNA ou les destroyers et croiseurs, les Kalibr sont installés sur des navires de faible tonnage, comme les corvettes Buyan ne dépassant pas les 1000 tonnes, les corvettes Karakurt de 800 tonnes, ou des sous-marins à propulsion conventionnelle comme les projet 636.3 improved Kilo.


Alors que la Russie peine à construire une flotte de haute mer, tant en raison de difficultés techniques qu’économiques, le missile Kalibr qui équipe les unités de la flotte de moustique russe (flotte composée de petites unités, patrouilleurs et corvettes lance-missiles) lui confère une puissance de feu très importante, notamment pour porter des attaques sur les infrastructures militaires et économiques des pays de l’OTAN.

Ainsi, la portée des missiles Kalibr équipant les flottes côtières opérant en mer Noire, et mer Baltique, permet à la flotte russe d’atteindre dans la profondeur le territoire de l’OTAN, sans sortir de la zone de couverture anti-aérienne. Si le missile peut être intercepté par des systèmes modernes comme le Patriot PAC-3 ou le Mamba, il peut forcer imposer aux forces occidentales de positionner leurs précieuses batteries pour intercepter ces missiles, plutôt que de couvrir les forces terrestres le long de la ligne de front. De fait, le missile Kalibr est une arme très adaptée aux campagnes de harcèlement dans la profondeur du dispositif ennemi.


6.   Le missile 3M22 Zircon

Le missile antinavire 3M22 Zircon n’est pas à proprement parler une nouveauté, le projet ayant été révélé dès 1995. En revanche, quand ses performances ont été communiquées, le choc fut brutal pour les forces navales occidentales, car il s’agissait d’une arme non pas supersonique mais hypersonique, dépassant donc les 5000 km/h, en atteignant les 10.000 km/h selon les autorités russes. Or, à ce jour, aucun système anti-missile n’est en mesure d’intercepter un missile filant à cette vitesse. Le très récent CAMM équipant le système Sea Ceptor de MBDA pour les nouvelles frégates Type26 britanniques, données comme étant les frégates les plus modernes et performantes du moment, ne peuvent intercepter des missiles excédant les 3500 km/h.

De fait, toutes les unités navales occidentales, y compris les précieux porte-avions ou LHD, se retrouvent très vulnérables et démunies face à ce missile. Initialement, le missile Zircon équipera les croiseurs nucléaires lourds Piotr Velikiy et Admiral Nakhimov de la classe Kirov dont la modernisation est en cours aux chantiers de Saint-Pétersbourg. Ultérieurement, le missile pourra équiper d’autres unités, comme les frégates de 8000 tonnes 22350M Super Gorshov qui doivent entrer en service d’ici 2025, et les destroyer lourds Lider, dont la construction pourrait débuter dès 2020.


7.   Le chasseur Su-57

En 2002, les forces russes confièrent aux bureaux d’étude Suckoi la charge de concevoir un appareil pour remplacer le chasseur lourd Su-27, capable de s’opposer aux appareils occidentaux du moment, comme le Typhoon, le Rafale ou le F-22.

Le projet PAK-FA fera son premier vol en 2009, puis connaitra une phase de développement plus ou moins chaotique jusqu’en 2016. Aujourd’hui la phase de développement est très avancée, au point que les premiers appareils de préséries ont été commandés, avec une première livraison prévue fin 2019.

Coté performances, le Su-57 est le parfait héritier du Su-27. Capable de dépasser mach 2, son rayon d’action excède les 1500 km et il peut rester en l’air plus de 5 heures sans réservoir supplémentaire,  donc sans dégrader sa furtivité. Les bureaux d’étude russe n’ont d’ailleurs pas cherché à faire un appareil très furtif, la surface équivalente radar en secteur frontal du Su-57 étant sensiblement comparable à celle du Rafale. Mais avec ses deux grandes soutes à munition, pouvant emporter chacune deux missiles de croisière ou 6 munitions guidées, et ses deux soutes latérales mettant en œuvre des missiles d’autodéfense air-air, le Su-57 a été conçu pour évoluer en configuration lisse, sans dégrader ses performances ou sa discrétion.


Comme le Su-27, le Su-57 est une plate-forme de développement, et servira de base de conception pour les appareils spécialisés russes, qui remplaceront les Su-30/35 et les Su-34.

Si, face à un F-22, ou un F-35, le Su-57 peut paraître désavantagé du fait de sa furtivité plus faible, et de ses capacités de détection et de communication inférieures, dans les faits, c’est loin d’être évident. En effet, le Su-57 dispose d’une suite électro-optique très performante, et d’un système de détection passive avancé. Associé à des armes longues portées, comme le R77 ou le R37M, il sera en mesure d’évoluer et de combattre en mode passif, à grande distance. En outre, l’appareil est conçu pour interagir avec les systèmes de défense aérienne, comme le S-400 et le S-500. Il pourra, également, utiliser sa discrétion et sa vitesse pour agresser les appareils de soutien de l’OTAN, indispensables aux capacités de combat de l’alliance.

En d’autres termes, le Su-57 est un appareil conçu pour la doctrine d’emploi russe, et ses qualités feront peser une très importante pression sur les forces aériennes de l’OTAN dés son entrée en service, que l’on peut estimer en 2021/2022 .


8.   Le chasseur de char BMPT Terminator-2

L’état-major russe a appris des conflits récents auxquels il a participé, de la Tchétchénie au Donbass en passant par la Syrie et la Géorgie, que les forces blindées avaient encore toute leur place dans l’arsenal moderne. Mais celles-ci sont vulnérables dans certaines conditions, notamment en zone urbaine, ou face à d’autres chars lourds.

C’est la raison pour laquelle il remis au gout du jour le concept de chasseur de char qui apparut durant la seconde guerre mondiale. C’est ainsi que naquit le BMTP Terminator-2, un chasseur de char sur chassie de T-72, équipé de 4 missiles antichars de longue portée 9M120-1 Ataka portant à 10 km, de 2 canons de 30mm, d’une mitrailleuse de 7,62mm télé-opérée et de 2 lance grenades. Ainsi équipé, le BMTP peut engager les chars lourds adverses à distance de sécurité avec ses missiles, les blindés légers ou les hélicoptères avec ses canons de 30mm. Ces derniers pouvant s’élever à 45 degrés, le Terminator-2 peut engager les forces d’infanterie située contre-haut, comme les toits des immeubles en zone urbaine (une leçon apprise durement lors de la première guerre de Tchétchénie).


Il faut noter que ces caractéristiques sont proches de celles de l’EBRC Jaguar français, qui remplacera les chars légers AMX10-RC et les VAB Méphisto dans les armées françaises. Toutefois, le BMTP, avec ses 45 tonnes et son train de chenilles, est bien plus adapté à un environnement européen, et à un engagement de haute intensité, alors que le blindé français est destiné à être projeté.

Quoiqu’il en soit, le Terminator-2 est de nature à neutraliser les avantages technologiques des chars occidentaux, et donc d’affaiblir sensiblement ses lignes défensives de l’OTAN, permettant aux chars russes d’effectuer les ruptures de ligne attendues.

 

9.   La torpille stratégique Stratus-6 Poséidon

En janvier 2018, un document des services de renseignement américain apparut sur les sites spécialisés. Il était fait mention d’un nouveau dispositif naval russe, une torpille de grande taille capable de parcourir des distances transocéaniques. Lors de son allocution télévisée de campagne, le président V.Poutine leva le voile sur ce programme, identifié par le code Stratus-6, ultérieurement renommé Poséidon par les autorités russes.

Le Stratus-6 est encore peu documenté, mais il s’agirait d’un drone sous-marin d’une dizaine de mètres, ayant la forme d’une torpille, et propulsé par un réacteur nucléaire miniaturisé, lui permettant de dépasser la portée de 10000 km. Il emporte une charge conventionnelle d’une tonne, ou une charge nucléaire, et peut atteindre des profondeurs supérieures à 1000 m, et une vitesse de 100 nœuds.

Contrairement aux sous-marins nucléaires, le Poséidon n’est pas limité par son équipage, et peut donc rester en plongée durant de très longues périodes. Il peut ainsi être déployé par sous-marin de la classe Oscar, puis rejoindre très discrètement sa zone d’action, pour, par exemple, attaquer un porte-avions à la sortie de son port d’attaque après une embuscade de plusieurs mois.

Selon certaines sources, le Stratus-6 aurait la puissance suffisante pour déclencher des mouvements sur les lignes de failles tectoniques, et ainsi déclencher des Tsunamis vers les cotes adverses, classant le système d’arme dans la catégorie des armes stratégiques.

Selon les autorités russes, le Poséidon a d’ores et déjà été testé, et son déploiement opérationnel interviendra autour de 2025. Si aucune parade n’est trouvée d’ici là, ce système sera en mesure de mettre à mal tous les plans de renforcement de l’OTAN en cas d’affrontement avec la Russie en Europe.


10.Le missile Air-Air R-37M

La force de l’OTAN repose, nous l’avons dit, sur sa force aérienne et sa capacité à prendre et conserver la supériorité aérienne, grâce à ses 3500 chasseurs bombardiers, 2,5 fois plus que la Russie. Pour exercer cette supériorité, l’OTAN dispose de deux atouts stratégiques : ses avions d’alerte aérienne avancée Awacs et ses avions ravitailleurs. La stratégie russe est donc simple : éliminer ces appareils pour désorganiser et affaiblir l’ensemble du dispositif aérien de l’OTAN, et supprimer l’avantage du nombre. Or, ces appareils sont particulièrement bien protégés, et restaient hors de porté de la chasse et des missiles surface-air russes. C’est pour cela que le missile R-37M a été conçu.


Avec une portée supérieure à 300 km, et une vitesse atteignant mach6, le R37M permet aux forces aériennes russes de harceler les appareils de soutien de l’OTAN sans nécessiter des incursions longues et risquées en territoire ennemi. Et même une fois que l’OTAN aura assimilé le risque, le missile contraindra ces appareils à s’éloigner des lignes de contact, et perdant ainsi une partie de leur valeur ajoutée.

Initialement destiné à équiper le MIG31, qui devait effectuer des attaques sous formes de raids, tablant sur sa vitesse pour éviter l’interception, le R-37M équipera également les Su30/35 et les Su-57, afin de bénéficier de l’allonge des premiers, et de la discrétion du second. Il représentera donc une importante menace pour les avions de transport, de patrouille maritime et de lutte anti-sous-marine, surtout ceux évoluant à haute latitude, comme le P8.


Conclusion

On le comprend, la Russie a, aujourd’hui, retrouvé une puissance militaire de premier plan. Mais contrairement à ce que fit l’Union Soviétique dans les années 80, elle ne cherche plus à s’aligner technologiquement sur l’occident. Au contraire, elle cherche à exploiter au mieux les forces et faiblesses de l’OTAN, et développe des systèmes d’armes parfaitement conçus pour cette mission, et pour aucune autre.

Indépendamment de ce que l’on pense, apprécie ou exècre chez Vladimir Poutine, il est incontestable aujourd’hui que les forces militaires russes sont en train de prendre un avantage militaire très marqué sur les forces résidant en Europe. Et ce phénomène n’est pas transitoire. Au contraire, il se renforcera dans les années à venir.

Or, aujourd’hui, en Europe comme en France, les programmes militaires restent encore très marqués par les campagnes des années passées, en Afghanistan, Libye, Mali ou Syrie. Les programmes destinés au combat de haute-intensité, comme les chars lourds ou les avions de combat sont, eux, à horizon 2035 voir 2040.

De fait, pendant au moins 15 ans, la défense de l’Europe face à la surpuissance russe reposera sur la dissuasion nucléaire française et britannique, ainsi que sur le parapluie américain, ce dernier risquant d’avoir fort à faire dans le Pacifique face à la Chine. Or, s’il y a un domaine dans lequel la doctrine russe est efficace, c’est dans la gestion de la conflictualité. Faire reposer la défense de l’Europe sur la seule dissuasion est un pari plus que risqué…

Pourtant, en changeant les paradigmes économiques erronés qui président à la planification Défense depuis des décennies, l’Europe pourrait, sans mettre à mal son économie ni ses équilibres budgétaires, reconstituer une force militaire suffisante pour neutraliser la menace russe. Encore faut-il être conscient du risque, et avoir le courage d’envisager de penser autrement.


Fabrice Wolf


PS : De nombreux autres systèmes d’armes et équipements russes sont de nature à mettre à mal la puissance militaire de l’OTAN, comme la flotte sous-marine, le planeur hypersonique Avangard, les capacités de brouillage et de guerre électronique, ou encore l’aguerrissement des forces russes. Mais il s’agissait ici d’écrire un article, et non un livre.



Article remarquable! Mais la conscience des vrais dangers est une chose difficile à partager. Je forme l'espoir que vos articles et démonstrations fassent mentir cette constatation...................

Gilles Hékimian

Compositeur Image/Théâtre/Danse/ Evénements...

6 ans

Documenté, éclairant et inquiétant ...

William Assouline

Helicopter Pilot : CPL H / FI H / SET_AS350_H125_H130 / MET_AS365_H145 / N VFR / FCL 1.055 D / HUET / ATPL Th

6 ans

Très intéressant... Les données sur le Su-57 sont exact...

Loïc B.

Président | Management IT/IS, Efficacité

6 ans

Éclairant ! Merci à vous

Est ce que sont bien les russes qui représentent la menace la plus grave pour nous ? Je n'en suis pas certain....

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