Les Aidants familiaux.
Aujourd’hui 6 octobre c’est la Journée Nationale des Aidants, mais qu’est-
ce qu’un aidant ?
Le terme d’aidant familial ou aidant naturel désigne les personnes
venant en aide à une personne dépendante et/ou handicapée faisant
partie de leur entourage proche ou choisie par la personne. Le travail
d’aidant peut être effectué seul ou en complément du travail
d’un professionnel de l’aide à domicile.
Pour ma part j’ai découvert ce qu’était un véritable aidant en le devenant
moi-même il y a un peu plus de 6 ans maintenant.
C’était en 2016, en ce jour qui devait être l’un des plus heureux de ma
vie, celui-ci s’est transformé en un tsunami d’émotions autant positives
que négatives. Coincé entre joie, tristesse, doute, inquiétude cette fin de
journée de Juin 2016 fut pour moi le départ de ma nouvelle vie.
Je suis passé en quelques heure d’un spécialiste des opérations de
titrisation a un père de famille aidant familial à temps plein.
Durant 5 ans j’ai mis ma carrière professionnelle pour m’occuper a temp
plein de mon fils Nathanael. Un quotidien rythmé entre rdv médicaux, les
rendez-vous avec les spécialistes tel-que Kiné, Ergo, ortho, etc etc et le
travail à la maison quotidien pour aider Nathanael dans son
développement autant moteur qu’intellectuel.
Fin 2018 ma condition d’aidant s’est vu être encore plus chronophage à la
suite de l’AIT de ma compagne et pour couronner le Covid est arrivé en
2020, puis sont cancer en 2021 période où je suis passé pas loin du Burn-
out. Mais avant de vous en parler j’aimerais soulever un point d’actualité.
Mr Macron et Mme Borne lance actuellement le travail sur une énième
réforme des retraites. Mais dans cette réforme quel seront les prises en
compte pour les aidants ?
Pour ma part c’est 5ans de ma vie sans travailler pour pouvoir offrir le
meilleur avenir possible à mon fils ?
-Comment cela va-t-il être pris en compte car très clairement il va m’en
manquer des trimestres !
-Ensuite à quel taux seront-ils considérés si considération il y a !
Enfin je ne vous parle même pas de nos économies qui ont fondues
comme neige au soleil !!!!!
Bref concernant le sujet je me tiens à disposition de Mr Macron Mme
Borne et Mr Combe afin d’évoquer avec eux certaines pistes à ce sujet.
Mais revenons au sujet des aidants de leur conditions et des différents
maux dont ils peuvent être atteint.
On estime actuellement en France qu’il y a 11 Millions de personnes
assurant la prise en charge d’un proche : ce qu’on appelle désormais
aidant familial. Soit 1/6 de la population. (Source : Article 51 de la loi du 28
décembre 2015 relative à l’adaptation de la société au vieillissement)
L’engagement d’un aidant, auprès des siens est avant tout une preuve
d’amour, et témoigne de la force des liens qui nous unissent au sein d’une
même famille.
Pour rappel et contrairement à ce que beaucoup pensent on ne choisit pas
d’être Aidant on le devient.
Être aidant n’est pas sans conséquences car en tant qu’aidant on s’expose
à une pression forte et quotidiennement.
La fatigue, la lassitude, le sentiment d’échec, sont le lot quotidien de
beaucoup d’entre nous, un stress quotidien s’installe. Les conséquences et
la gravité de ces maux sont à l’heure actuelle que trop peu reconnue.
Ils révèlent surtout le mal-être profond du proche aidant, un trouble
insidieux aux manifestations aussi diverses que le nombres de situations
auxquelles nous sommes confrontés et qui en 2020 ont pris une ampleur
exponentielle suite à la crise sanitaire du covid-19, les différentes
situations de confinement et l’absence de prises en charge par les
différents professionnels.
Le syndrome de l’aidant (comme certains l’appelle), ou burn-out de
l’aidant, est un état d’épuisement physique et moral intense, lourd de
conséquences aussi bien pour la personne qui en souffre que pour le
proche aidé mais aussi pour l’entourage proche (conjoint, partenaire,
parent ou enfant).
L’une des plus grandes menaces pour l’aidant est le risque de dépression
chronique, l’aidant aura alors de plus en plus de mal à s’occuper de la
personne dépendante et de son entourage. L’aidant et le proche aidé
ayant un lien très proche et indéfectible les deux s’exposent à un risque
majeur de détérioration accélérée de leur état de santé.
Être aidant est loin d’être évident car cela demande un investissement
sans limites, lourd de conséquences, très souvent couteux et
chronophage.
Commençons par la charge émotionnelle et/ou charge mentale :
Être un aidant, ce n’est pas seulement lui dédier une partie de son temps.
En effet être aidant c’est accompagner, soutenir, vivre avec lui ses
souffrances, ses craintes, nos craintes.
Souvent il en résulte des sentiments très ambivalents et contradictoires :
la peur de la perte de la personne aidée, la peur d’une annonce négative,
la crainte de ne pas être à la hauteur, la nécessité d’être toujours
disponible pour la personne aidée, tout en ressentant le besoin de prendre
du temps pour soi.
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Comme tout le monde, nous avons besoin de quelques jours de vacances,
d’une soirée entre amis pour décompresser, d’une simple heure de pause
ce sont autant de moments nécessaires à notre équilibre, mais
malheureusement ces moments sont trop souvent abandonnés pour
s’occuper de notre proche qui requiert une attention constante.
Si j’ai un conseil, apprenez à faire la part des choses avant qu’il ne soit
trop tard.
Autre chose à prendre en compte, c’est la fragilisation des relations, en
effet à force de se sacrifier pour la personne aidée, souvent l’aidant
s’oublie et passe sa vie professionnelle et personnelle au second plan, les
interactions sociales dites de plaisir ou de loisirs diminuent et cela n’est
pas sans conséquences. De grave troubles physiques et /ou psychologique
peuvent apparaitre et par conséquence mettre en péril la santé de l’aidant
mais aussi la qualité́ des soins, et l’intégrité́ physique de l’aidé (sur le long
terme) en effet certains aidants deviennent maltraitants envers l’aidé
quand cette aide devient mécanique et que leur fragilité́ émotionnelle et
psychologique sont à leur point de rupture, moments pouvant amener à
des accès de colère. Accès de colère durant lesquels l’aidant devient
maltraitant physiquement ou psychologiquement.
Ce qui nous amène à l’engagement :
Comme vous l’aurez compris être aidant nécessite une grande implication
au quotidien. Il est estimé qu’en moyenne un aidant passe entre 5 à
20H/semaine à s’occuper de la personne aidée. Cette estimation touche
environ 57 % des aidants, 18% estimant leur implication supérieure à
40H/semaine (mon engagement lui est d’environ de 60 à 65H/semaine en
moyenne). Cette implication très chronophage auprès de notre proche a
souvent une incidence sur notre vie professionnelle, en effet être aidant et
pouvoir conjuguer en parallèle une vie professionnelle est un véritable
défi, mais aussi sur notre portefeuille, car soyons honnête faire le choix
d’aider soit même un proche est couteux : un grand nombre de dépenses
imprévues et dans 90% des non prises en charges, ce qui peut générer
une baisse de revenus de l’aidant sans compter que certains doivent
complètement arrêter de travailler (souvent un des deux parents lorsqu’il
s’agit d’un enfant en situation de handicap ou de grave maladie)
Être aidant c’est accepter d’avoir une perte de revenus, mais aussi
accepter de compromettre son évolution professionnelle. (Pour ma part
j’ai mis en suspend ma carrière professionnelle pendant 5 ans. Je me
remets seulement sur le marché du travail avec comme objectif une
reconversion professionnelle)
Comme évoqué plus haut, être aidant génère souvent des troubles pour la
santé similaire à ceux burn-out.
Cette charge de travail, du au lourd investissement personnel génère
différents troubles, telle- que l’épuisement physique et psychologique
intense. Cet état et ses troubles sont insidieux car nous aidants n’en
prenons pas la mesure alors qu’il est le résultat d’un stress et d’une
souffrance et/ou détresse continus dont les symptômes sont nombreux
mais auxquels nous ne faisons pas attention.
Voici quelques signes de manifestations physiques ou morales que les
aidants devraient surveiller plus souvent et qui doivent vous alerter sur le
Burn-out de l’aidant.
-Un sommeil de mauvaise qualité́ (Réveils fréquents provoqués par
l’inquiétude), une fatigue chronique ressentie dès le réveil et pendant la
journée.
-La prise ou la perte de poids provoquée par le grignotage du au stress
et/ou par une perte d’appétit. Il se peut aussi que d’autres symptômes
tel-que les troubles gastro-intestinaux ou musculosquelettique
apparaissent.
Les symptômes cités ci-dessus sont à mon sens les moins graves car
physiques, mais le problème c’est que souvent ils sont associés à d’autres
troubles qui eux sont bien plus problématiques s’ils ne sont pas traités.
Je veux parler par là des troubles consécutifs à l’épuisement moral,
émotionnel et psychologique, troubles dont j’ai souffert et que j’ai pu
surmonter grâce à ma femme qui pourtant elle-même devait faire face a
de graves problèmes de santé
Les manifestations de ces troubles sont :
-L’irritabilité́ et l’agressivité́, la diminution et le manque d’empathie pour
certains voir le développement de certaines addictions ainsi que le
développement de troubles comportementaux.
Ces manifestations ne sont pas sans conséquences que ce soit dans nos
relations avec notre proche aidé, mais aussi avec les autres membres de
notre famille. En effets ces mouvements d’humeur nuisent souvent à nos
relations avec nos proches.
J’espère que ce post vous aura aidé́ à mieux comprendre ce qu’est la
condition d’aidant et ce qu’il en découle au quotidien pour nous les Aidants
familiaux.
Enfin pour conclure, les aidants familiaux ont eux aussi besoin d’aide :
nous avons beau avoir la meilleure des volontés du monde, nous devons
savoir lâcher prise, nous fixer des limites pour nous préserver et aussi
oser et/ou avoir le courage de demander de l’aide afin de pourvoir
continuer à assurer un accompagnement de qualité́ à notre proche.