Les algorithmes prennent la main sur les réseaux sociaux
Meta a annoncé récemment une nouvelle qui va changer le quotidien de presque 3 milliards de personnes. Facebook, le plus grand réseaux social au monde, va désormais alimenter le contenu de ses newsfeeds sur une base algorithmique et non plus avec ce que publient et partagent les amis et relations de chaque utilisateur. C’est une nouvelle ère des réseaux sociaux qui s’ouvre, pour les utilisateurs mais surtout pour les créateurs de contenu.
Jusqu’à présent, la puissance des influenceurs, bloggeurs ou même des marques était directement proportionnelle à leur nombre de followers. Ce modèle a fait initialement la fortune des réseaux sociaux en leur permettant de s’appuyer sur ces audiences considérées comme homogènes pour leur adresser de la publicité ciblée : celui qui suit Tibo InShape est susceptible d’acheter des articles de sport et des compléments alimentaires protéinés.
C’est en cherchant à identifier des contenus de meilleure qualité que les grands réseaux sociaux ont commencé à privilégier ceux qui n’avaient pas seulement une grosse audience, mais aussi un fort taux d’engagement perçu comme un signe d’intérêt plus fort que le simple visionnage (ceux qui commentent régulièrement ce que publie Tibo InShape sont spécialement motivés pour acheter des articles de sport et des barres protéinées).
Mais la spectaculaire réussite de TikTok, qui fonctionne depuis le départ sur la mise en avant algorithmique des contenus, a donné matière à réflexion aux stratèges du groupe Meta qui bascule donc entièrement sur ce principe, puisqu'Instagram a déjà pris ce virage.
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Nous entrons donc dans une époque où ce ne sont plus nos amis ou des influenceurs qui suggérent ce que nous voyons, mais bien des algorithmes qui analysent en temps réel notre comportement et nous proposent les contenus susceptibles de nous intéresser le plus. Ce qui implique que ces mêmes algorithmes décident également de ce que nous ne voyons pas, lorsqu’ils « jugent » que certains contenus sont peu pertinents pour nous.
Ironie de l’histoire, les plateformes prennent le contrôle des contenus qu’elles délivrent, d’une façon qui s’apparente finalement à celle des média traditionnels, télé, magazine papier ou radio. Elles abandonnent peu à peu le principe libertarien d’un internet sans règles, longtemps défendu par Mark Zuckerberg et auquel Elon Musk semble aujourd’hui le seul à croire encore.
Avec un grand pouvoir vient une grande responsabilité, pour reprendre la formule chère aux fans de Spider-Man. Les plateformes seront plus exposées au risque d'être jugées pénalement responsables de ce qu’elles mettent en avant. Il est donc plus que jamais nécessaire qu'elles comprennent et puissent expliquer comment « raisonnent » leurs algorithmes. C'est actuellement loin d’être le cas.
Digital & AI transformation Leader & International Chief Digital Officer driving SMEs & Large Corporate companies to thrive and scale
2 ansC’est le lien intrinsèque entre contenus & médias l’un ne va pas sans l’autre, et tout diffuseur de contenus devient un média Ce qui est amusant c’est la résurgence de méthodes jugées archaïques pour driver des revenus… retour de la pub chez Netflix par exemple. A quand une petite fusion acquisition entre broadcasters / plate-forme / réseaux sociaux ?